France English Português Contactez nous

facebook petite icone bleue
twitter petite icone
flux rss, icone
mecaniqueuniverselle.net : aller à la page d'accueil
  • animal homme
    les grands chantiers en évolution

L'art, un instrument d’évolution

L'art, base de l'humanité

lascauxTout est art, certaines choses plus que d'autres

Les origines latines et grecques du mot art signifiant : pratique, procédé, métier ou techné) ne traduisent certainement pas la vocation initiale de l'art, ni les plus profondes de ses fonctions.

Les sources et le sens de cette aptitude typiquement humaine, me semble beaucoup plus proche d'un goût pour l'esthétique, pour le mystique, le mythique et le magique que d'un attrait pour la technique à proprement parler.

Nous pouvons avoir une petite idée de cette vocation spirituelle et esthétique en admirant les fresques d'Altamira, de Lascaux ou encore les sculptures des peuples premiers.

Dès les premiers témoignages artistiques, les artistes montrent leurs spécificités sensibles et créatives, leur intelligence et leur imagination.

paleoévidemment, aucune règle pertinente ne nous permettent de définir précisément les qualités et la vocation de l'artiste dans la société.

Autant d'artistes autant de missions pourrait-on dire.

Pourtant, un être humain ne se dirige pas vers la création artistique par hasard, pas plus qu'un autre va s'intéresser au bizness, au sport ou à la politique.

Il me semble alors possible, en nous appuyant sur les attributs communs; offerts par la nature à ceux d'entre nous appelés par l'art, de nous risquer à quelques définitions approximatives du rôle de l'artiste et du sens de l'art pour le développement humain.

Pour faire un bon artiste il faut certaines aptitudes à la sensibilité et à l'intuition, à l'imagination, à l’anticipation et à la symbolisation.

Il faut également certain don de visionnaire.

De plus, il faut que notre organisation psychique, préfère briller par sa réflexion et sa créativité plutôt que par ses qualités musculaires ou guerrières.

D'où l'importance de la névrose chez l'artiste, comme l'a très bien saisi Sigmund Freud dans son introduction à la psychanalyse

freudL'artiste est en même temps un introverti qui frise la névrose. Animé d'impulsions et de tendances extrêmement fortes, il voudrait conquérir honneurs, puissance, richesses, gloire et amour des femmes. Mais les moyens lui manquent de se procurer ces satisfactions. C'est pourquoi, comme tout homme insatisfait, il se détourne de la réalité et concentre tout son intérêt, et aussi sa libido, sur les désirs créés par sa vie imaginative, ce qui peut le conduire facilement à la névrose… Et voici comment l'artiste retrouve le chemin de la réalité. Je n'ai pas besoin de vous dire qu'il n'est pas le seul à vivre d'une vie imaginative. Le domaine intermédiaire de la fantaisie jouit de la faveur générale de l'humanité, et tous ceux qui sont privés de quelque chose y viennent chercher compensation et consolation. Mais les profanes ne retirent des sources de la fantaisie qu'un plaisir limité. Le caractère implacable de leurs refoulements les oblige à se contenter des rares rêves éveillés dont encore qu'ils se rendent conscients. Mais le véritable artiste peut davantage. Il sait d'abord donner à ses rêves éveillés une forme telle qu'ils perdent tout caractère personnel susceptible de rebuter les étrangers, et deviennent une source de jouissance pour les autres. Il sait également les embellir de façon à dissimuler complètement leur origine suspecte.)

La présence indéfectible de l'art aux côtés de l'évolution humaine, permet à l'homme de dégager progressivement son esprit des appels puissants du corps et des pulsions.

Toutes les qualités inhérentes à l'artiste transparaissent bien évidemment dans l’œuvre réalisée.

Ces vertus sensibles sont offertes au regard et au sentiment du spectateur.

Non seulement ces qualités sont données à regarder, mais elles sont également données à envier grâce à la puissance magique, esthétique et technique de la prouesse accomplie.

jocondeMême si la plupart des hommes ne comprennent pas pourquoi l'humanité accorde tant de respect à l’œuvre d'art, tout le monde pourtant s'y soumet d'une manière ou d'une autre.

Il est intéressant de remarquer à ce propos, que le respect précédemment voué par les peuples premiers au masque, au totem ou la sculpture - à cause de la puissance mystique qu'elle représentait - a migré pour ainsi-dire vers une autre forme de respect, pécuniaire cette fois (une œuvre d'art peut valoir des fortunes) et aussi exigeant en matière de vénération.

L’œuvre d'art est donc dans un premier temps destinée à favoriser par l'attrait et l'envie qu'elle suscite, l'émergence de la sensibilité, du questionnement, du goût pour la beauté, pour le symbole, pour l'intuition, pour la réflexion ou l'analyse.

L'attrait du beau existe également dans la nature.

C'est pourquoi le plus beau dos argenté chez les gorilles ou les plus belles roues chez le paon, suscite tant d'attention et de suffrages dans leurs espèces respectives.

Mais cette attirance pour un certain beau dans la nature, met principalement en jeu le corps et les instincts, sa destination et pratique.

Chez l'homme à l'inverse, l'attirance vers l’œuvre d'art, illustre une d'attirance pour des qualités non visibles et spirituelles.

D'une certaine manière, il s'agirait d'une sorte d'inaptitude à la dominance ou d'un désintérêt pour sont de type de rétributions, qui permettrait de transcender en art, ce qui dans la nature est données comme un équivalent du sacré.

van goghC'est donc le névrosé, incapable de vivre son désir de puissance, que l'on vénère à travers son œuvre d'art, au détriment du dominant narcissique bien adapté, tout à fait apte, lui, à vivre son instinct de puissance.

Et c'est justement en renversant l'attirance spontanée de la nature pour le plus fort et le mieux adapté, que l'humanité est parvenue à s'extraire des mœurs irréductibles de la nature, condamné, comme chez les autres primates, à reproduire indéfiniment le schéma réactionnaire du plus fort.

En résumé, l'art est un des moyens utilisés par l'humanité pour favoriser le passage de l'animal à l'homme. Un des moyens pour développer le sentiment et la réflexion au détriment de la spontanéité pulsionnelle et rompre avec l'emprise stérile des dominants narcissiques et égocentriques

 

2002

 

Éducation

123456


kandinsky