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Conscience et extase. Être conscient

I!introduction à la conscience

raphael, l'école d'athènes, fragmentUne Epokhê entièrement réalisé

Rien ne dompte la conscience de l'homme, car la conscience de l'homme c'est la pensée de Dieu. Victor Hugo.

Par-delà le fait qu'il y ait plusieurs niveaux de conscience (et ce sera le thème principal du chapitre consacré à cette notion), être conscient c'est tout d'abord être en vie. En ce sens nous sommes d'accord avec Descartes et sa notion de cogito lorsqu'il affirme : je pense donc je suis.

Mais cette définition varie suivant ce que l'on entend par penser. En effet, il n'est pas besoin de penser, de réfléchir, de créer, pour être. Regarder sans penser, ressentir ou contempler sans penser, sont également des états de conscience. Pour cette première définition, être conscient équivaut donc tout simplement à l'ensemble des moments de l'être en vie.

2 niveaux de conscience

A partir de là, nous pouvons définir deux grandes formes de conscience.

  • D'un côté une conscience active et pensante. Conscience intentionnelle, consciente de quelque chose et "visant quelque chose", comme l'exprime Descartes et plus tard Husserl dans sa phénoménologie.
  • De l'autre, une conscience passive et ressentant. Une conscience rattachée à la vie elle-même. Une conscience sensitive et intime, formée dés l'origine, dès l'apparition des sens (ouïe, odorat, vue, toucher). Cette conscience mêlée à la chair, nous pensons ici qu'elle est directement rattachée à l'énergie vitale (dieu). Sur cette conscience originelle, l'homme n'a aucun pouvoir. Elle est associée à la vie.

Cette conscience passive, représente le cÅ“ur de notre philosophie. En effet, nous rattachons cet état de conscience à la « contemplation », à l'épokhê réalisée (la suspension totale de tout jugement et de toute intentionnalité) qui établi l'individu au contact fusionné avec la vie et les choses.

Conscience et Epokhê

La suspension du jugement,

L'époché

Pour atteindre l'essence de la conscience, nous devons donc, non seulement dépasser l'épokhê pratiquée par Descartes (qu'Husserl juge à juste titre insuffisante et parcellaire) mais également l'épokhê phénoménologique dont parle Husserl. En effet, suspendre tout jugement sur les choses (à partir d'une posture scientifique ou philosophique), ne suffit pas pour atteindre la conscience la plus vraie de ces choses. L'épokhê véritable se réalise en "éteignant" également la posture scientifique, l'intention scientifique ou philosophique.

Se placer dans la position du philosophe, du scientifique ou de l'observateur (autrement dit à partir d'un ego), entraîne déjà la conscience dans une forme d'illusion. Tant qu'il subsiste de l'ego chez celui qui veut expérimenter la conscience profonde, son analyse sera mélangée au sentiment qu'il a de lui-même (être l'expérimentateur) et des choses perçues à travers son sentiment. Nous sommes alors dans une vision subjective du monde (ceci est une pipe de Magritte). C'est la vision ordinaire émise à partir d'une position humaine secondaire (je suis maçon, philosophe, scientifique, etc.). En réalité ces qualifications (peintre, pipe, table, tableau) n'ont aucun sens quand on se place au niveau de l'univers.

La conscience pure, est une conscience parfaitement vide de détermination (ou dans laquelle les déterminations sont subsidiaires, comme des ombres). C'est le nirvana des bouddhistes, l'extase des monothéismes. Évidemment, à ce niveau de conscience, le terme de « conscience » perd lui-même toute signification. L'individu ressent, vit, les choses à partir d'un esprit vide. Il établit ainsi une relation directe entre l'énergie créatrice et la chair.

L'extatique ignore les qualités, appartenances, caractéristiques qui servent ordinairement à nous définir. Il n'aperçoit pas non plus, ces superficialités dans le monde et les êtres qui l'entourent. L'extatique est en relation avec son essence et avec l'essence des choses. L'essence étant unique à toute chose, celle de l'extatique fusionne avec l'univers dans lequel il vit.

Seulement, cet état de conscience extatique est particulièrement difficile à atteindre durant la construction de l'humanité. Seuls quelques éclaireurs y parviennent. Sa généralisation concerne notre futur.

C'est pourquoi dans ce chapitre, nous étudierons plus particulièrement les divers états de conscience de la vie ordinaire. Nous réfléchirons sur l'évolution de la conscience. Nous partirons de la conscience primaire du prédateur face à sa proie, jusqu'à la conscience morale de l'individu totalement respectueux d'autrui pour aboutir a cette conscience subliminale dont nous venons de parler.

2001

qu'est ce que la conscience ?

Henri Bergson, portrait photographique


Les choses se passent comme si un immense courant de conscience [... ] avait traversé la matière pour l'entraîner à l'organisation et pour faire d'elle [... ] un instrument de liberté. » (L'énergie spirituelle ) Plus exactement, c'est une supraconscience qu'il convient de placer à l'origine de la vie et de son évolution, car la conscience humaine individuelle, telle que nous l'expérimentons ordinairement, n'en est qu'une manifestation particulière, limitée dans son ampleur et sa profondeur. Bergson



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