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Finalisme, philosophie et téléologie

L"évolution humaine à une fin

Le finalisme et la cause finale.

Dôme et minaret dessin ancienLe finalisme est un concept philosophique affirmant la présence d'une cause finale au sein de l'univers. il associe donc un but, un dessein à la création.

La mecaniqueuniverselle adhère absolument à cette conclusion. En page précédente, nous avons vu que la plupart des grandes spiritualités, avaient une vision positive et finaliste de l'évolution humaine. La plupart des philosophes jusqu'à Marx, en arrivent aussi à cette conclusion téléologique.

C'est le cas du Banquet de Platon et de sa montée de l'amour du vulgaire au sublime. Il s'agit là à mon sens d'une parfaite représentation d'une sorte de finalisme même s'il se limite à l'évolution de l'humanité.

Platon écrit encore dans le banquet ; de deux être on devient un seul ... (ce qui me fait dire que Platon a expérimenté les états d'extase)

Grèce antique.

Voila ce qu'en dit l'encyclopedie universalis

Pour les Grecs : le bonheur véritable est le véritable but ultime de cette vie.
Pour Platon : le bonheur divin par la contemplation. Pour les stoïciens : le parfait détachement et abandon à la providence divine.

Dès qu'on réfléchit un peu, on s'aperçoit qu'il n'y a pas tant de méthodes pour obtenir la paix de l'âme. Ce qui trouble cette paix, c'est la souffrance, ce qui cause la souffrance, c'est le désaccord entre nos vœux et la réalité. Il y a trois moyens, en théorie, pour supprimer ce désaccord: ou changer la réalité, en sorte qu'elle corresponde à nos désirs, ou éliminer nos désirs, ou enfin les transformer de telle manière qu'ils s'ajustent au réel.

La première méthode est évidemment impossible, du moins à l'homme. Nous ne changeons pas le réel. Tout au plus pouvons-nous, par des danses orgiastiques, par des drogues, nous mettre en un tel état physique et psychique que nous imaginions le réel autre qu'il n'est. L’antiquité a connu les orgies de Dionysos (Euripide, Bacchantes ) ou de la Grande Mère. Le moderne connaît la drogue. Ces méthodes, entre autres inconvénients, ont celui de ne produire que des effets peu durables. La sagesse en diffère du tout au tout.

Puisqu'on ne peut changer le réel, il ne reste donc que de changer, ou, à la limite, de supprimer le désir. Mais supprimer entièrement le désir est, de nouveau, chose impossible.

Un être qui n'a plus aucun désir, c'est un être qui n'a plus aucune forme de vie, c'est un cadavre. Tout ce qu'on peut faire, c'est de distinguer entre les désirs et de ne donner satisfaction qu'à ceux qu'on ne saurait négliger sans mourir.

Quels sont ces désirs incoercibles de l'être vivant? « La chair crie: ne pas avoir faim, ne pas avoir soif, ne pas avoir froid» (épicure). On ne retient donc comme désirs nécessaires et naturels que ceux qui tendent à la simple conservation du vivant. Or rien n'est plus facile que de contenter ces désirs. Une poignée de fèves, un peu d'eau, une cape grossière, et voilà le sage, dit épicure, capable de rivaliser en béatitude avec Zeus lui-même. J'ai nommé épicure.

Mais, aussi bien, cette élimination progressive des désirs, cette sagesse qui vise à ce qu'on pourrait nommer « l'idéal du minimum» est commune à toutes les écoles hellénistiques où la fin cherchée est l'indépendance du sage: aux cyniques, aux épicuriens, aux stoïciens.

Davantage, on la retrouve chez les Pères du désert et d'innombrables ascètes chrétiens. Plus encore, elle est un des dogmes de la sagesse orientale, et ce n'est pas sans raison qu'on a comparé Diogène ou épicure au Bouddha. Bref, bien que très méconnue aujourd'hui, c'est là une tendance profondément enracinée dans l'âme humaine: des milliers d'êtres se sont efforcés d'éteindre le plus possible tous leurs désirs, dans l'intime persuasion qu'il en résulterait pour eux un bien infiniment plus précieux, la liberté intérieure, la paix de l'âme, cet état qui, selon le mot des Anciens, ressemble à la surface parfaitement unie d'une mer sans rides (galènismos ). Universalis... ...

Aristote

Finalisme encore chez Aristote

Aristote dès le début de l'éthique à Nicomaque, utilise l'exemple des techniques (médecine, construction navale, stratégie, économie) pour faire comprendre que chaque activité tend vers un bien, qui est sa fin. Mais, comme ces biens sont aussi divers que les activités correspondantes – la santé pour la médecine, le vaisseau pour la construction, la victoire pour la stratégie, la richesse pour l'économie –, il faut admettre une hiérarchie des techniques, chacune étant subordonnée à une technique plus haute, dont elle sert la fin : ainsi la sellerie est-elle subordonnée à l'art hippique, qui est subordonné à la stratégie, laquelle est subordonnée à la politique (1094 a 10-20, b 3).
La question est alors de savoir quelle est la fin dernière de l'homme, c'est-à-dire une fin par rapport à laquelle les autres fins ne seraient que des moyens et qui ne serait pas elle-même moyen pour une autre fin. Remarquons que cette position du problème présuppose un certain type de réponse: Aristote, comme les autres philosophes grecs, postule l'unité des fins humaines. Il ne retient pas un seul instant la possibilité d'un conflit entre des fins techniques (ainsi, s'enrichir ou gagner une guerre) et des fins morales, ni davantage celle d'un conflit entre des fins également morales (comme le conflit qu'avait pressenti l'Antigone de Sophocle entre la piété familiale et le service de l'état).


2001

cause finale



Edith Stein, philosophe allemande

Il existe un état de repos en Dieu, de totale suspension de toute activité de l'esprit, dans lequel on ne peut plus tracer de plans, ni prendre de décisions et même faire quoi que ce soit, mais dans lequel, après avoir confié tout son avenir à la volonté divine, on s'abandonne à son propre destin. Moi, j'ai éprouvé dans une certaine mesure cet état, à la suite d'une expérience qui, dépassant mes forces, consuma totalement mes énergies spirituelles et m'enleva toute possibilité d'action. Le repos en Dieu, comparé à l'arrêt de toute activité, faute d'élan vital, est quelque chose de complètement nouveau et irréductible. Avant, c'était le silence de la mort. A sa place apparaît un sens de confiance profonde, de libération de tout ce qui est préoccupation, obligation, responsabilité par rapport à l'action. Et pendant que je m'abandonne à ce sentiment, une vie nouvelle commence peu à peu à me combler et, sans aucune contrainte de ma volonté, à me pousser vers de nouvelles réalisations. Cet afflux vital semble jaillir d'une activité et d'une force qui n'est pas la mienne et qui, sans faire aucune violence à la mienne, devient active en moi. La seule prémisse nécessaire à une telle renaissance spirituelle semble être cette capacité passive d'accueil qui se trouve au fond de la structure de la personne.
Edith Stein