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Le telos. une philosophie des fins

Le sens de l'humanité.

L'évolution de l'humanité vers sa perfection

Aujourd'hui les savants n'osent pas avouer qu'ils sont téléologistes parce que ce sont des choses qui ne se démontrent pas. Dans tous les cas, on n'a rien mis à la place, et la place reste vide. Cl. Bernard

Téléologie : science des causes finales (du grec telos finalité et logos science) action directrice que les fins exercent sur les moyens.

Selon nous, l'humanité a un sens, elle évolue vers son ultime perfection (mais à son rythme). Tel est notre point de vue sur ce site qui s'efforce de démontrer la pertinence de cette hypothèse.

Dieu ou rien ? sens ou non sens ?

De trois choses l'une :
1/ Dieu existe, il donne le sens de l'humanité.
2/ Dieu n'existe pas, l'humanité n'a pas de sens.
3/ Dieu existe mais laisse à l'homme le loisir de choisir le sens qu'il veut donner à son évolution.

1/ Pour le premier choix, le monde est soumis à Dieu. L'univers, la terre, le vivant, l'homme, obéissent à cette puissance créatrice consciente de son ouvrage et de sa finalité. L'évolution humaine comme le pense aussi Hegel est inclue dans cette finalité. Elle se déroule donc de la meilleure façon possible à l'intérieur de cette prédétermination.
2/ La deuxième option, propose un univers sans Dieu. Pour ce point de vue, la création est entièrement due au hasard. L'évolution n'a aucun sens en dehors de celui que chaque individu veut bien lui donner.
3/ Dans la dernière alternative, il existe bien un principe créateur mais celui-ci est vide d'intention. Dieu est à l'origine de la création, mais n'a aucun projet prédéterminé. L'univers et les créatures sont absolument libres de toute détermination. L'homme est donc libre de construire sa propre destinée. Il peut élaborer son propre destin.

Ici, nous défendons la première proposition.

Dieu donne du sens à la création

Selon nous, en effet, il existe un principe créateur. Ce moteur est à l'origine de l'univers. Un univers dont l'espace et le temps sont en expansion. De cette expansion a émergé le vivant. Ce vivant est lui-même en évolution. De cette évolution est née l'humanité. L'humanité elle-même suit une progression. Elle élabore intuitivement sa perfection technique, sociale et psychique. Mais ces trois perfectionnements ne forment pas le but ultime de notre évolution. Notre finalité est d'ordre spirituelle. Il s'agit de l'accession « facile » à l'extase. L'extase est la mise en relation directe de l'homme avec son « principe créateur ». Selon ce principe, l'univers est donc inclus dans une destinée. Un destin initié par ce « principe créateur ». Et les créatures qu'il contient ne peuvent échapper à ce fatum. Voilà le postulat à partir duquel nous réfléchirons au sens de l'humanité et aux raisons qui poussent l'homme à atteindre une telle destination.

De la religion à la philosophie

La question du sens de l'humanité

Il est beaucoup plus facile pour un philosophe d'expliquer un nouveau concept à un autre philosophe qu'à un enfant. Pourquoi ? Parce que l'enfant pose les vraies questions. Jean-Paul Sartre

Les interrogations à propos de la destinée humaine ne sont pas nouvelles. Depuis longtemps, cette question occupe l'esprit de la religion, de la science et de la philosophie. Dès leur naissance, ces disciplines ont cherché à résoudre cette énigme.

Les cinq ou six siècles précédant le christianisme, ont été les témoins d'un gigantesque foisonnement d'idées. Cette période a vu naître les grandes réflexions eschatologiques. Les valeurs du judaïsme, du bouddhisme, du taoïsme ou du zen s'y sont épanouies. Au sein de ce foisonnement culturel, les idées de Socrate, de Platon, d'Épicure, des stoïciens, ont pris naissance. Le principe de causalité (dans l'éthique à Nicomaque d’Aristote) affirmant la présence d'une finalité sous-jacente à toutes choses, en est également issue.. C'est au cœur de ces siècles prolifiques, qu'il faudrait chercher, à mon sens, l'origine des réflexions téléologiques d'un Kant ou d'un Hegel.

L'étude (presque) scientifique des fins

Les lumières

Le XVIIIe siècle européen, le grand siècle des lumières*, a posé les bases d'un déisme** scientifique. Selon le premier principe, l'architecte suprême (Dieu) a un plan déterminé pour sa création. Selon le second principe, il faut le démontrer rationnellement.

Kant et Hegel

C'est ce que feront Kant et Hegel. Profitant de cette impulsion rationaliste, Emmanuel Kant (1724 - 1804) puis Georg Wilhem Friedrich Hegel (1770 - 1831) ont porté l'idéalisme *** et l'étude du sens de l'humanité à leur paroxysme. Pour l'un comme pour l'autre, l'humanité à un sens et se dirige vers une sorte de perfection.

Marx, Freud, Nietzsche

Après Kant et Hegel, la réflexion sur le devenir humain a quitté les chemins de l'idéalisme optimiste. Elle a enfilé la tenue de combattant réaliste et laïcisé (Karl Marx) ou a choisi d'étudier et de soigner la psychologie de l'humain présent (Sigmund Freud). Seul Nietzsche, me semble-t-il, s'est intéressé en profondeur à la finalité humaine telle que l'a concevait les grandes religions eschatologiques (plus tard Kant et Hegel). Le philosophe de Weimar à bien compris le sens de l'humanité, mais c'est pour en redouter l'issue spirituelle et lui préférer une fin plus aristocratique.

Le XXe siècle

Le XXe siècle occidental, quant à lui, me semble avoir obéi aux dernières prévisions du père de Zarathoustra. Il a plongé corps et âme dans le plus radical des nihilismes d’où sont nées à mon sens, les plus grandes boucheries humaines. Sous l'impulsion de ses plus sadiques dominants, l'association du pragmatisme, du matérialisme absolu, de la technologie et du nihilisme, a conduit l'espèce humaine vers ses plus sombres folies meurtrières.

Des années 50 à aujourd'hui

Après avoir quitté ses vêtements de dictature, le nihilisme occidental s'est vêtu comme il faut qu'on se vête sous l'autorité douce du marché. Bien au chaud dans le velours de la société marchande, le mépris, la cruauté et le narcissisme continuent ainsi leur jeu de massacre. Il serait alors peut-être temps d'établir une relation entre le nihilisme et la cruauté.

En conclusion

Le pragmatisme du XIXe siècle, les boucheries du XXe et la toxicomanie du marché ont éteint momentanément la réflexion téléologique. Cette interruption a un sens mais il me semble urgent d'en reprendre à nouveau la route.

* Les penseurs du « grand siècle des lumières » donnent la primeur à l'esprit scientifique, à l'esprit critique, à la laïcisation de la pensée. Ils placeront la science et la philosophie sur les rails du rationalisme.

** Selon le déisme, Tout ce qui n’est pas l’œuvre de l’homme est produit par une source originelle universelle et intelligente (nommée Dieu). Il n'est pas concevable que "rien" soit à l'origine de tout. Dieu n’est pas d’essence matérielle (Dieu est esprit). Pour certains, Dieu a une action permanente dans l'univers, pour d'autres il n’interagit pas avec le monde. Dieu se manifeste par ses œuvres (la nature, la vie, le cosmos, la conscience humaine …). Le sentiment de l’action de Dieu vient de l’étude de la création (en contemplant le tableau on peut comprendre le peintre). Pour certains déistes, la religion est souvent ramenée à la morale. La relation de l’homme à Dieu est directe (par la pensée) et sans intermédiaires, pour d'autres il n’interagit pas avec le monde et n'intervient pas dans la destinée des hommes.

Voltaire et Jean-Jacques rousseau se sont affirmés comme déistes. La plupart des philosophes du siècle des lumières étaient déistes, ils ont été qualifiés d'athées pour des raisons polémiques. Diderot, Helvétius, Jean le Rond D'Alembert, etc. étaient déistes. Source Wikipédia

*** L'idéalisme relativise la réalité et place un idéal au-dessus où par-delà le monde. Il s'oppose au réalisme.

2001

religion téléologie



Leibniz

Tout, selon Leibniz, se fait mécaniquement, et cependant, les causes efficientes dépendent des causes finales (…) : sciemment et systématiquement, l'explication téléologique complète et l'explication mécanique complète sont présentés comme l'endroit est l'envers d'une seule et même vérité (J. Lachelier, Å“uvre )

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