Du pécheur au délinquant Évolution de la notion de mal Une période de transition Il y a des péchés si flatteurs que, si je les confessais, j'en commettrais un autre d'orgueil. Rivarol
A bien des égards, notre période est une période de transition. Elle marque le déclin progressif de la morale religieuse et de la notion judéo-chrétienne de « péché », offense faite à Dieu.
Ce déclin à du sens. L'idée de "péché" reflue au profit du droit et du concept d'infraction.
Peu à peu, une passation se produit entre interdits religieux
et interdits laïques.
De l'homme à ses actes
Progressivement, l'autorité religieuse cède sa place aux pouvoirs séculières et législatifs, et la notion de délit remplace celle de péché. Nous passons ainsi du jugement porté sur l'homme, au jugement porté sur l'acte. Cette nouvelle avancée de conscience, devrait nous permettre de comprendre un peu mieux l'importance du transgressant dans l'évolution humaine. Son rôle essentiel et donc l'injustice avec laquelle il est bien souvent encore traité.
Dans le no man's land
Évidemment, comme tous les grands moments de transformation, cette période de transition entre la morale religieuse et la loi laïque, entraine son lot de difficultés. Ce « no man's land » engendre un certain déséquilibre dans l'humanité. La crise des valeurs morales dans l'Occident actuel, découle de cette évolution nécessaire.
Cette passation de pouvoirs ne peut se faire que lentement et les deux types d'autorités doivent se chevaucher sur une certaine période. L'extinction progressive de la morale religieuse devrait être compensée, en principe, par la loi et une vrai réflexion sur les raisons et les soins à apporter à la délinquance (éducation, psychologie, service social etc.).
Aujourd'hui, ce n'est pas encore le cas. L'affaiblissement de la morale religieuse est aggravée par des lois laïques encore trop injustement appliquées (justice à deux vitesses, enfermement excessif etc.) et une conscience encore trop basse du sens de la transgression.
La morale et la loi
Par exemple ; la morale religieuse avait cela d'intéressant, qu'elle culpabilisait les « puissants » au profit des humbles. Les prêcheurs accusaient leurs conduites égocentriques et égoïstes et valorisaient au contraire les actes bienveillants.
La morale, dans ce sens est tout à fait cohérente avec les valeurs démocratiques ce qui n'est pas la posture des valeurs laïques censées remplacer ces règles morales. Car au contraire, le système actuel stimule le narcissisme et l'élitisme des dominants.
Il rentre en cela en parfaite contradiction avec les valeurs républicaines.
2001
L'injustice légale |