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Une définition du mal

être et devoir être

Paolo Ucello, la bataille de San RomanoRien n'est mal qui est selon la nature. Marc-Aurèle.

Le concept de « mal » englobe plusieurs significations. Selon Leibniz, on peut le concevoir de trois façons. Le mal métaphysique, le mal physique et le mal moral (théodicée). Notre théorie étudiera essentiellement le mal en liaison avec l'éthique, la morale et la loi. Le mal que l'on inflige à autrui en transgressant les règles universelles.  Mais dégageons nous préalablement des autres interprétations.

Le mal comme non conforme

Pour Hegel le mal est « la non-conformité entre ce qui devrait être et ce qui est réellement ». Cette formule semble juste. Le « mal » s'oppose effectivement à la conformité de l'existence. Par exemple, nous sommes constitués pour être bien portant. C'est la normalité de l'être humain. Le mal physique vient donc à l'encontre de cette conformité. Autre exemple. La majorité humaine obéit aux lois et aux règles de la société. Transgresser les lois s'oppose donc à ce qui devrait être. Dans ces deux cas, Hegel à raison. Mais cette définition pose également certains problèmes.

De l'évolution des normes

Comment en effet, établir une « conformité » parfaitement juste et universelle ?
Il existe bien des conventions à propos du conforme et du non conforme. Mais nous voyons à quel point cette entente tacite varie en temps et en lieu. Une grande partie des normes grecques sur le bien et le mal avait changé au moyen âge et certains standards moyenâgeux (le servage par exemple) ont disparu aujourd'hui et logiquement, certains abus légaux actuels (l'élitisme ségréguant, par exemple) sont destinés, espérons le, à disparaître rapidement.

De la validité des normes

La deuxième anguille sous roche, concerne la validité des normes. Quel être humain en effet, possède l'aval de dieu pour distinguer le conforme du non conforme ? Quelles lois divines autorisent des hommes à classer par exemple, certaines existences du côté de l'anormalité* ?

C'est malheureusement ce que fait la science en situant certains êtres humains du côté des anormaux. Génétiquement, intellectuellement ou socialement nous sommes tous des anormaux.

Quelle "autorisation transcendantale" concède à certains humains le droit de contester la présence d'autres humains sur terre ? Nous le voyons, la notion de « non-conformité » est un véritable problème pour l'humanité. Allié au sentiment de toute-puissance, elle peut engendrer les pires des maux. Elle peut être utilisé à des fins particulièrement perverses.

Servir par exemple, à justifier des exclusions, des maltraitances, du mépris ou du racisme. Elle peut conduire tout simplement des êtres humains, à s'estimer supérieurs au principe créateur.

Une perversion possible

Tous les grands mécanismes pervers, utilisent l'argument de l'anormalité pour stigmatiser les différences. Ils l'utilisent pour maltraiter les « dissemblables », et donc, pour produire du « mal ». L'humanité à venir aura à relever le défi de la perversion. Celle-ci, à l'art de transformer chaque manque de précision en outils d'injustice et de persécution.

Voir l'exemple de la trisomie 21

Maux et anomalies

Le langage de la maladie

medecine chinoiseDe la fatalité à l'ennemi

Le mal physique, (la maladie, la blessure), est un autre point sur lequel vient heurter la normalité. Pendant longtemps l'altération de santé fut rattachée à la fatalité ou au bon vouloir des dieux.

Sous l'influence de l'athéisme et des sciences modernes, l'homme a changé d'optique. Pour combattre les affections, le monde médical a rejeté la maladie du côté de l'aberrant, de l'anti-naturel (et le marché contemporain entretient cet état d'esprit).

Ce mouvement est courant dans l'évolution. On passe d'un extrême à l'autre pour trouver enfin le juste milieu. Le matérialisme actuel, en tout cas, sous-évalue le rôle de la maladie. Il ne nous permet pas de comprendre la mission majeure de ce signe avant-coureur.

Nous avons donc besoin de retrouver une position médiane. Une vue suffisamment large et consciente pour intégrer les différents niveaux de langage des choses.

Le messager de l'intérieur

La plupart du temps, le déclenchement d'une maladie joue le rôle d'annonciateur. Elle s'adresse à un individu ou à une société* qui s'est écarté des règles de la vie (dans le cas d'une société entière, nous parlons alors de pandémie comme l'obésité, la dépression ou le cancer).

C'est un message appelant l'homme à changer d'attitude. À équilibrer son comportement dans l'existence. Bien souvent, l'individu « tombe malade » à cause de sa conduite. Une mauvaise alimentation, des excès en tout genre, en font partie. D'autre fois, les causes sont produites par la société. Le stress, la pollution, l'angoisse, engendrent des maladies liés aux conditions de vie et de travail.

En résumé

Nous le voyons, il est difficile d'établir une norme universelle pour définir une conformité de corps (s'il en existe une, elle concerne uniquement le meilleur fonctionnement possible des organes).

Cette difficulté se retrouve également avec le mal moral ou l'injustice. Comment en effet, établir clairement une morale et une justice conforme ? Une justice à partir de laquelle nous pourrions décréter ce qui ne l'est pas ? Au nom d'une « certaine morale » et d'une « certaine justice » bien des immoralités et des injustices se réalisent. La proposition de Hegel (non-conformité entre ce qui devrait être et ce qui est réellement), est donc insuffisante pour définir ce que nous appelons le « mal ».

2001

jugement

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Hegel portrait

Ce qui est universellement valable est aussi universellement valide ; ce qui doit être est en fait aussi, et ce qui est seulement censé être sans être n'a aucune vérité Hegel. Phénoménologie de l'esprit.