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Dieu, le mal, le paradis

Une autre lecture des livres sacrés

Tableau naif, representant une scene d'hiver et de neigeRelaxer Dieu et condamner la transgression.

Selon notre philosophie, le « mal» est une des composantes obligatoires de l'évolution humaine. Il est un des éléments incontournables, de la métamorphose animal / homme.

Le mal est-il un péché ?

Si nous descendions de ce « couple parfait et paradisiaque (Adam et Ève) dont parlent les monothéismes, le mal serait alors effectivement un « péché » et l'homme un pêcheur justement condamnés pour avoir semé la zizanie dans l'ordre des choses.

Mais si nous descendons d'un « primate naturel » comme l'affirme l'évolutionnisme, alors les choses sont différentes.

Sur ce site, bien sûr, nous défendons ce point de vue darwinien. Dans cette version, la métamorphose d'un animal en homme, exige la présence du mal.

Cette force négative perd alors toute sa dimension religieuse. Elle devient une composante inévitable de la transformation animal-humain. Un instrument ponctuel et indispensable pour notre transformation. Le mal, à ce moment là, ne nous empêche plus d'apercevoir le sens de l'humanité. Il n'est plus le signe de l'absurdité du monde ni du caractère insensé des conduites humaines. Nous pouvons démontrer la fatalité de sa présence et son caractère éminemment jurisprudentiel.

Par le scandale qu'il soulève (ou devrait constamment soulever), le mal aide l'humanité à consolider et à construire le bien. Du coup, l'être est conforme au « devoir être ». Et le mal n'a plus la valeur classique que l'on s'en fait.

Pour poser la question de dieu vis-à-vis du mal, il faut utiliser la pensée de Spinoza et « nous efforcer à comprendre le réel au lieu de le désirer à notre convenance ». A ce moment-là, le mal devient :

  • Ponctuel (pendant le temps de la métamorphose animal-humain).
  • Constructif (il fini toujours par accroître le bien).
  • Impérativement punissable (pour persister dans le sens de l'évolution).
  • Impérativement inacceptable (pour rester un moteur essentiel à sa propre disparition).
  • Et à analyser (pour lui apporter les meilleurs soins et réduire constamment son influence).

Disculper l'homme.

Le mal étant nécessaire à notre évolution, la théodicée n'a plus besoin d'inculper l'homme pour disculper Dieu. Nous n'avons plus à en vouloir à Dieu de la présence du mal au sein de l'humanité. L'homme ne peut plus non plus être jugé coupable d'appartenir à un système nécessitant le mal, le mal faisant partie des instruments au service du bien et l'homme, contraint d'utiliser cet instrument, doit en même temps le combattre pour évoluer vers sa perfection.

Comment accepter la présence du mal.

«Dieu ne juge pas : par lui les êtres se jugent.» Simone Weil.

Mais comment accepter le caractère inacceptable de la souffrance, du mal, de l'injustice ?

  • En prenant conscience de notre réelle condition d'êtres « souffrants de métamorphose » (animal/humain), donc non-coupables. (Bien qu'il soit nécessaire de nous juger responsables).
  • En prenant conscience du but de l'humanité, de sa destinée (elle doit atteindre sa perfection).
  • En prenant conscience du rôle majeur de l'éducation et de l'amour dans la lutte contre le mal. Du rôle majeur des valeurs comme l'égalité, la justice, l'entraide, la compassion.

Voilà, selon moi, quelques réponses.

Platon la république

Platon philosophe grec- Ils seraient à peu près ceux-ci, dis-je : il faut à chaque fois sans aucun doute restituer le dieu tel qu'il se trouve être, qu'on le représente par une composition en vers épiques, en vers lyriques, ou dans une tragédie.
- Oui, il le faut.
- Or le dieu est réellement bon, et c'est ce qu'il faut dire qu'il est ?
- bien sûr.
- Mais aucune des choses bonnes n'est nuisible. N'est-ce pas ?
- Non, à mon avis.
- Et est-ce que ce qui n'est pas nuisible nuit ?
- Nullement.
- Et ce qui ne nuit pas, cela produit-il quelque mal ?
- Non plus.
- Et ce qui ne produit aucun mal ne pourrait non plus être la cause d'aucun mal ?
- Comment serait-ce possible ?
- Mais voyons : ce qui est bon est bienfaisant ?
- Oui.
- Donc cause d'un effet bon ?
- Oui.
- Donc le bien n'est pas cause de toutes choses ; il est la cause de celles qui sont bonnes, mais il n'est pas la cause des maux,
- Oui, absolument, dit-il.
- Donc le dieu, dis-je, puisqu'il est bon, ne peut pas non plus être la cause de toutes choses, comme le dit la masse des gens ; il est la cause d'une petite partie de ce qui arrive aux humains, et n'est pas la cause de la plus grande partie. Car les choses bonnes pour nous sont bien moins nombreuses que celles qui sont mauvaises ; pour celles qui sont bonnes, il ne faut pas chercher d'autre cause que lui, tandis que pour les mauvaises il faut chercher d'autres causes que le dieu. - Tu me sembles dire tout à fait vrai, dit-il.
- Il ne faut donc, dis-je, accepter ni d'Homère ni d'un autre poète qu'il commette, par manque de réflexion, ni qu'il diffuse, à propos des dieux, l'erreur consistant à croire que
deux jarres sont plantées dans le seuil de Zeus
peines de destins, heureux dans l'une, mauvais dans l'autre
et que celui à qui Zeus donne un mélange de l'une et de l'autre, rencontre tantôt le malheur, et tantôt le bonheur,
tandis que celui à qui au lieu de cela, il sert de la seconde, sans la mélanger, lui, une faim mauvaise le chasse à travers la terre divine ni que Zeus a été institué notre dispensateur des biens et des maux

2002



guerre

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karl jaspers, psychiatre et philosophe né à Oldenburg le 23 février 1883 et mort à Bâle le 26 février 1969

Une fois de plus se pose l'éternelle question : est-ce Dieu, est-ce le diable qui gouverne le monde ? Et seule une foi injustifiable permet d'affirmer que finalement le diable est au service de Dieu.
Karl Jaspers