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La théodicée, le mal, dieu et le paradis

Un théodicée compatible

pLe buste de Platon au nez casséDes contradictions apparentes

La théodicée, comme Leibniz semble l'entendre, vise à résoudre les contradictions apparentes, soulevées par la présence du mal.

Comment justifier l'existence d'un Dieu tout puissant et créateur d'une espèce à l’intérieur de laquelle à court la perversion ? Comment défendre l'idée d'un divin bienveillant et la présence de la cruauté ?

Nous tachons, tout au long de ces chapitres, de répondre a cette question. Pour y parvenir nous commencerons par démontrer que l'humanité à un sens, une ligne d'évolution.

Le phénomène humain suit une itinéraire conduisant vers un temps ou le mal aura disparu, une finalité que nous appelons perfection.

Extrait de Platon, la république

Pour commencer notre enquête, lisons cet extrait de la république de Platon.

- Ils seraient à peu près ceux-ci, dis-je : il faut à chaque fois sans aucun doute restituer le dieu tel qu'il se trouve être, qu'on le représente par une composition en vers épiques, en vers lyriques, ou dans une tragédie.
- Oui, il le faut.
- Or le dieu est réellement bon, et c'est ce qu'il faut dire qu'il est ?
- bien sûr.
- Mais aucune des choses bonnes n'est nuisible. N'est-ce pas ?
- Non, à mon avis.
- Et est-ce que ce qui n'est pas nuisible nuit ?
- Nullement.
- Et ce qui ne nuit pas, cela produit-il quelque mal ?
- Non plus.
- Et ce qui ne produit aucun mal ne pourrait non plus être la cause d'aucun mal ?
- Comment serait-ce possible ?
- Mais voyons : ce qui est bon est bienfaisant ?
- Oui.
- Donc cause d'un effet bon ?
- Oui.
- Donc le bien n'est pas cause de toutes choses ; il est la cause de celles qui sont bonnes, mais il n'est pas la cause des maux,
- Oui, absolument, dit-il.
- Donc le dieu, dis-je, puisqu'il est bon, ne peut pas non plus être la cause de toutes choses, comme le dit la masse des gens ; il est la cause d'une petite partie de ce qui arrive aux humains, et n'est pas la cause de la plus grande partie. Car les choses bonnes pour nous sont bien moins nombreuses que celles qui sont mauvaises ; pour celles qui sont bonnes, il ne faut pas chercher d'autre cause que lui, tandis que pour les mauvaises il faut chercher d'autres causes que le dieu. - Tu me sembles dire tout à fait vrai, dit-il.
- Il ne faut donc, dis-je, accepter ni d'Homère ni d'un autre poète qu'il commette, par manque de réflexion, ni qu'il diffuse, à propos des dieux, l'erreur consistant à croire que
deux jarres sont plantées dans le seuil de Zeus
peines de destins, heureux dans l'une, mauvais dans l'autre
et que celui à qui Zeus donne un mélange de l'une et de l'autre, rencontre tantôt le malheur, et tantôt le bonheur,
tandis que celui à qui lieu de cela, il sert de la seconde, sans la mélanger, lui, une faim mauvaise le chasse à travers la terre divine ni que Zeus a été institué notre dispensateur des biens et des maux.

Dieu et le mal

Le guy, gravure

L'omnipotence du « mal » jalonne la marche de notre espèce. Cette présence semble remettre en cause la toute puissance de dieu. La ténacité de cette valeur négative, semble contredire le sens du monde. Elle abîme l'idée d'évolution positive et de perfection. Elle brime la simple capacité de la raison à se justifier elle-même.

Si Dieu est omnipotent, pourquoi a-t-il choisit un type d'évolution incluant le mal, la méchanceté, la cruauté, le crime, la guerre ? Si l'homme est un progrès dans l'évolution du vivant, pourquoi est-il la seule espèce capable d'une telle barbarie envers ses semblables ? Si le « mal » peut n'être jamais puni et la vertu jamais récompensée, les choses ont-elles un sens ? Pourquoi l'homme, parvenu à un aussi haut degré d'intelligence, ne parvient-il pas à juguler le « mal », son plus grand archaïsme ?

Dans la complexité

Ainsi donc, la présence « scandaleuse » du mal, semble capable d'anéantir l'idée d'un dieu de bonté et d'amour. Un dieu généreux envers ses créatures. Le mal semble également en mesure de nous faire croire que l'homme est mauvais, corrompu ou imparfait.

En réalité, il n'en est rien. Car si l'on examine attentivement l'évolution du vivant (et principalement le passage du primate naturel à l'homme), le mal se révèle être une composante incontournable de cette métamorphose. C'est une absolue nécessité.

Mal et paradis

Paradoxe d'un mal nécessaire et nécessairement jugé inutile pour évoluer vers le bien.

La science, le monde

Si l'espèce humaine était issue du paradis, le mal aurait la signification que les religions lui donne. Mais si nous sommes issus d'un primate naturel (obéissant à un ensemble de pulsions que l'homme doit frustrer), alors le mal devient une composante inévitable de la transformation animal-humain.

Du coup, la notion de 'bien et de mal devient un instrument ponctuellement indispensable pour aider notre transformation. Le mal à ce moment là, ne nous empêche plus d'apercevoir le sens de l'humanité. Il n'est plus le signe de l'absurdité du monde ou du caractère insensé des conduites humaines puisque nous pouvons démontrer sa fatalité et son caractère éminemment jurisprudentiel.

Finalement le mal, par le scandale qu'il soulève (ou qu'il devrait constamment soulever) aide l'humanité à consolider et à construire le bien. Du coup, l'être est conforme au “devoir être” et le mal n'a plus la valeur classique que l'on s'en fait.

Avec l'aide de Spinoza

Si nous voulons poser la question de Dieu vis-à-vis du mal, nous pouvons utiliser ici la pensée de Spinoza et nous forcer à comprendre le réel plutôt que de le désirer à notre convenance.

A ce moment-là, le mal devient ponctuel (pendant le temps de notre transformation animal-humain) constructif, impérativement punissable pour l'évolution de l'humanité, impérativement inacceptable pour rester un moteur essentiel à sa propre disparition et impérativement étudié pour y apporter les meilleures solutions.

La théodicée pour disculper Dieu, n'a plus besoin d'inculper les hommes. Dieu n'est pas coupable d'une transformation animal-humain qui comporte fatalement le mal.

Fatalement, dans la mesure ou il n'y a d'autre solution que l'évolution pour passer du vide quantique pré-univers, à l'humain.

Quant aux hommes, ils ne sont donc plus coupables d'une évolution qui comporte fatalement le mal pour diriger l'humanité vers le bien.

Comment accepter le caractère inacceptable de la souffrance, du mal, de l'injustice ?

1/ En prenant conscience de notre réelle condition. Nous sommes des êtres souffrant d'une métamorphose et non pas des êtres coupables (bien qu'il soit nécessaire de nous juger coupables).
2/ En prenant conscience du but de l'humanité. De la logique de sa destinée.
3/ En prenant conscience de l'importance majeure de l'éducation, de l'amour, de l'égalité, de la justice, de l'entraide et de la compassion.

Voilà, selon moi, quelques réponses.

2001

Dieu

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aristote

En toute chose, c'est la fin qui est essentiel. Aristote