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    la perversion

L'expérience de Standley Milgram

La soumission à une autorité perverse

Le scepticisme est la plus facile des philosophies. Robert Kemp.

Selon Freud, la cruauté serait constitutive du moi. Le moi étant une des instances de la personnalité, la cruauté fait parti du fond de tout individu. Autrement dit : nous sommes sans doute tous, originellement, capable d'être cruel et malheureusement, l'expérience de Milgram semble le démontrer.

La soumission à l'autorité

Dans les années 60, Stanley Milgram, psychologue américain, met au point une expérience édifiante qui porte aujourd'hui son nom. Son but était de tester le degré de soumission d'un individu à l'autorité. L'expérience était décrite comme une étude mesurant l'efficacité de la punition sur le développement de la mémorisation. La punition étant représenté par une décharge électrique.

Trois personnages étaient impliqués.

  1. L'expérimentateur (incarnation officielle de l'autorité - en blouse grise - et complice de l'expérience).
  2. L'élève (qui doit s'efforcer de mémoriser les listes de mots - également complice de l'expérience).
  3. L'enseignant (qui dicte les mots à l'élève, vérifie les réponses et envoie les décharges en cas d'erreur - c'est le sujet de l'expérience).

Pour chaque erreur le cobaye doit envoyer une décharge à l'élève (et de plus en plus forte). Ce dernier, un comédien, mimait la souffrance correspondant aux présumées décharges électriques.

Les résultats de l'expérience

L'expérience apportait des résultats édifiants. La plupart des sujets obéirent à l'autorité qui les engageait à augmenter les doses électriques, et 65 % vont jusqu'au choc maximal 450 vols.

L'issue de l'expérience de Milgram entraînait cette conclusion. Selon elle, les 2/3 des êtres humains sont capables de torturer un congénère, d'infliger des souffrances à un inconnu, sous l'a seule influence d'une autorité.

Lors des premières expériences menées par Stanley Milgram, 62,5% (25 sur 40) des sujets menèrent l'expérience à terme en infligeant à trois reprises les électrochocs de 450 volts. Tous les participants acceptèrent le principe annoncé et, éventuellement après encouragement, atteignirent les 135 volts.

La moyenne des chocs maximaux (niveaux auxquels s'arrêtèrent les sujets) fut de 360 volts. Toutefois, chaque participant s'était à un moment ou à un autre interrompu pour questionner le professeur. Beaucoup présentaient des signes patents de nervosité extrême et de réticence lors des derniers stades (protestations verbales, rires nerveux, etc.).

D'autres expériences à travers le monde ont validé les résultats obtenus par Milgram. Les taux d'obéissance obtenus se sont même généralement avérés plus élevés que dans la situation originale. On peut ainsi citer les réalisations de David Rosenhan, et de David Mantell en Allemagne.

Des travaux ultérieurs, en particulier par Thomas Blass, ont montré que le pourcentage de personnes acceptant, dans des conditions expérimentales similaires, d'infliger des décharges très importantes était à peu près constant, entre 61 % et 66 %, quels que soient le lieu et l'époque où le test était mené. En 2006, ABC News a reproduit l'expérience de Milgram, obtenant des résultats similaires (65% des hommes ont suivi les instructions jusqu'au bout et 73% des femmes) 3 4.

Milgram a qualifié à l'époque ces résultats « d’inattendus et inquiétants ». Des enquêtes préalables menées auprès de médecins-psychiatres avaient établi une prévision d'un taux de sujets envoyant 450 volts de l'ordre de 1 pour 1000. Source wikipedia

3 caractères humains

L'ordinaire, le saint, le pervers

orange mecaniqueQuand un être vit de cruauté, d'argent, d'hypocrisie, de mensonge, il est mort Gaudin.

La lecture en diagonale de Freud me suggère ceci à propos de « l'enfant pervers polymorphe ». Selon moi, de nombreux processus en structurent l'esprit.

La curiosité, l'envie de faire des expériences et de les pousser au bout, en sont quelques unes. La tendance à la domination, la charge des pulsions et le narcissisme également.

Mais si, enfant, nous possédons toutes les structures de la perversion, l'éducation et l'interdépendance sont là pour l'étouffer et faire de nous des adultes sociables. Ces facultés ont également pour but d'élaborer l'amour du prochain, le respect d'autrui et la responsabilité.

La perversion psychopathologique

La plupart des êtres humains parviennent à maîtriser cette force primaire. C'est pourquoi, il n'y a qu'une infime minorité d'individu (peut-être 2 %) qui sombrent dans la cruauté effective (une seule personne sur 40 a infligé les 450 volt, alors qu'elle avait le choix de ne pas le faire se montrant ainsi capable de sadisme, de psychopathologie, voire de criminalité).

Perversion narcissique

Une autre minorité va socialiser en quelque sorte, sa tendance à la cruauté. Elle utilisera son intelligence pour vivre sa perversité tout en restant dans la légalité. C'est le cas pour ceux que nous appelons les pervers narcissiques ou le

s manipulateurs narcissiques.

Mais l'être humain finalement n'est pas responsable de ses tendances. Qu'elles déclinent de l'innée ou de l'acquis, elles lui sont imposées bien avant qu'il en ait le choix. Et donc, même si pour les besoins de l'évolution, l'homme doit être jugé responsable et puni pour ses actes délictueux ou immoraux, dans l'absolu, il est avant tout une victime.

La sainteté

A l'opposé de ces caractères fortement narcissiques, je placerai les "saints, les sages les éveillés". Ils ne sont également qu'une infime minorité. Quelques individus qui parviennent à transcender cette base perverse pour en faire un "bien" absolu. Ces rares personnalités réussissent à éteindre complètement cette tendance, dans leur esprit. Ce type d'individus, utilisera la connaissance intuitive de cette force pour lutter contre. Fortement moralisé, il véhiculera les grandes valeurs humaines en essayant de les incarner le mieux possible.

L'ordinaire

Pour la grande majorité enfin, la cruauté reste à l'état de potentialité. Ce sont les 65% de l'expérience de Milgram. Si personne ne stimule cette force négative, elle n'émerge pas. L'éducation et l'empathie ont la force de la dominer.

Ce qui éclaire le rôle important des leaders dans les grands moments de cruauté que les guerres, les révolutions etc. Cette réserve de cruauté latente, est bien souvent stimulé par les systèmes dominants. L'individu ordinaire sous influence l'a regarde alors se dérouler ou la met en pratique.

Les romains l'ont actionné en instaurant les jeux du cirque. Les dictatures, imposent également cette cruauté au sein de la société. Les hommes politiques l'a mettent en mouvement en déclenchant des guerres ou des chaos et l'ultra libéralisme actuel encourage aussi une version soft de la cruauté avec ses valeurs égoïstes et son manque de sentiment.

Définir l'attitude cruelle

De l'individu à l'état

Jerome Bosch. Hieronymus van Aken
Né vers 1450 - Mort en 1516 à Bois-le-Duc
Peintre néerlandais d'origine allemande
Renaissance flamande
detail du jardin des délices
Insensibilité, désir ou jubilation

La cruauté pourrait se définir en quelques mots. « Insensibilité, désir ou jubilation pathologique face à la souffrance engendrée par nos actions sur des êtres vivants. Que ce soit par plaisir, égoïsme, ordre, intérêt ou vengeance, et ce, directement ou indirectement ".

Sous cette définition, la cruauté peut se perpétrer de plusieurs façons. Initiée par un individu, par un groupe ou un état. Agissant en son nom propre, au nom d'une résistance ou d'un gouvernement.

L'individu cruel

Plusieurs choses peuvent conduire un individu à commettre sciemment des actes de cruauté :

  • être insensible à la douleur d'autrui.
  • Avoir du plaisir à la domination d'autrui.
  • être capable de transgresser des règles humaines universellement connues.
  • Ne pas avoir peur de la sanction humaine.
  • Ne pas redouter non plus une sanction divine.

L'état cruel

Pour qu'un gouvernement puisse ordonner des actes de cruauté (dictature, guerre) il faut :

  • Qu'il n'ait aucune considération pour les victimes innocentes (nommées « dégâts collatéraux »).
  • Qu'il se sentent suffisamment protégé par le système (injustice de la justice, loi des vainqueurs).
  • Qu'il ait suffisamment de capacité à la mauvaise foi (autrement dit qu'il puisse convaincre et se convaincre d'accomplir des actions justes en étant cruel).

La résistance cruelle

Pour qu'un individu puisse commettre des actes de cruauté (terrorisme) sous prétexte de résistance, il faut :

  • Qu'ils partagent la même configuration psychique que le gouvernement cruel.
  • Qu'il n'ait aucune considération pour les victimes innocentes
  • Qu'il se sente protégé par son idéologie, ses convictions, Dieu, etc.

L'individu sous influence

Pour qu'un individu puisse obéir à un ordre l'enjoignant de commettre des actes de cruauté, il faut :

  • Qu'il ait été élevé dans un système ou l'obéissance à l'autorité est rigide (tous les systèmes actuels)
  • Qu'il ait une mauvaise appréciation des exigences de la morale humaine.
  • Qu'il accepte de croire en la légitimité de celui ou ceux qui ordonnent de tels actes.
  • Qu'il ait peur des conséquences inhérentes à un refus de commettre de tels actes.
  • Qu'il n'ait pas construit de structures empathiques.
  • Qu'il soit sous l'emprise de l'ordonnateur.

Voilà quelques grands moyens grâce auxquels la cruauté peut encore s'exprimer de nos jours.


an 2001


la perversion

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Jean Baudrillard, né en 1929 à Reims et mort en  2007 à Paris, philosophe français théoricien de la société contemporaine

La misère du monde est tout aussi visible dans la ligne et le visage d'un mannequin que dans le corps squelettique d'un Africain. La même cruauté se lit partout si on sait la voir.

Jean Baudrillard