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    mort et image

L'extase plus forte que la mort

Le nirvana, la béatitude, l'extinction

elegy to the spanich republic, Né  en 1915 à Aberdeen, États-Unis et mort en 1991, Robert Motherwell était un peintre américain associé à l'expressionnisme abstrait

La mort est une maladie de l'imagination. Alain.

Selon notre théorie, l'humanité parviendra un jour à s'affranchir de la mort. Elle réussira cette prouesse en élevant son esprit au niveau de l'extase, de la béatitude, du nirvana.

Béatitude et nirvana, sont des états psychiques au sein desquels l'idée même d'au-delà (paradis) ou d'en de-ça (enfer) n'a plus de sens.

Grâce à l'état extatique, l'homme (et par déclinaison, l'humanité), s'affranchira de la mort. Cette accession à la béatitude, n'est globalement pas à la portée des hommes constructeurs*. Seuls quelques ascètes parmi eux, s'y aventurent. Il y a plusieurs raisons à cela.

* les hommes constructeurs, autrement dit l'humanité dans son ensemble avant d'avoir atteint ce que j'appelle la "perfection", autrement dit la capacité pour chaque être humain d’accéder à l'extase et sans difficulté.

Refus légitime de la béatitude, du nirvana

L'homme ordinaire, l'homme d'action, interprète l'état extatique comme un état morbide. Il le juge négativement parce qu'il induit l'anéantissement de l'ego (en réalité l'extase n'assassine que notre subjectivité). D'autre part, l'accès à la béatitude exige de terribles efforts pour l'homme constructeur. L'extase mystique, réclame en général des disciplines « sur-humaines » (les ascèses). Elle exige des renoncements beaucoup trop douloureux pour les homo faber que nous sommes.

Le stoïcisme est un jeu d’esprit et une idée semblable à la République de Platon. Les stoïques ont feint qu’on pouvait rire dans la pauvreté, être insensible aux injures, à l’ingratitude, aux pertes de biens, comme à celles des parents et des amis ; regarder froidement la mort, et comme une chose indifférente qui ne devait ni réjouir ni rendre triste ; n’être vaincu ni par le plaisir ni par la douleur, sentir le fer ou le feu dans quelque partie de son corps sans pousser le moindre soupir ni jeter une seule larme ; et ce fantôme de vertu et de constance ainsi imaginé, il leur a plu de l’appeler un sage. Ils ont laissé à l’homme tous les défauts qu’ils lui ont trouvés, et n’ont presque relevé aucun de ses faibles ; au lieu de faire de ses vices des peintures affreuses ou ridicules qui servissent à l’en corriger, ils lui ont tracé l’idée d’une perfection et d’un héroïsme dont il n’est point capable, et l’on exhorté à l’impossible. La Bruyère, les caractères.

L'importance de construire l'humanité

Ce difficile accès à l'extase a un sens. Il empêche l'humanité d'interrompre son évolution avant qu'elle ne soit achevée. En effet, l'état béat est un état contemplatif qui met fin au désir de construire. Il clôture tout déséquilibre et toute angoisse. L'angoisse est inhérente à l'homme constructeur. Elle l'oblige à utiliser son énergie pour construire.

Ce mécanisme existentiel est donc encore une nécessité, elle permet de contraindre l'homme constructeur à finir d'élaborer son monde. Il s'agit là d'une « ruse de la raison » chère à la philosophie de Hegel. Cet artifice maintient l'esprit de l'homme constructeur entre deux peurs.

  • D'un côté la peur de la béatitude (interprétée comme un état végétatif et morbide),
  • et de l'autre, la peur de la mort, liée directement à l'ego.

La conscience de la mort nous oblige à l'action.

L'homme conscient d'être mortel, s'active à construire l'humanité. Grâce à ses œuvres (résultat de ses actions), il pense pouvoir dépasser sa propre mort (ou l'adoucir). C'est d'ailleurs en général le cas. En effet, bien souvent le sentiment de s'être accompli, aide l'homme à accepter son extinction.

« Es ist gut » voilà les superbes derniers mots du grand philosophe Emmanuel Kant. Autrement dit : « tout est bien ». Un des plus grands philosophes de l'histoire de la philosophie, mourait ainsi, heureux d'avoir achevé son Å“uvre.

an 2000

 

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lao tseu

La vertu, immuable, ne quitte pas l'homme avec la mort, elle retourne au nourrisson. Lao-Tseu