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Lao tseu. Le tao té king

TAO TE KING ... Suite

lao tseu sur son buffleXXXXII Le Tao a produit Un, Un a produit deux, deux a produit trois, trois a produit les dix mille êtres.

XXXXII Les dix mille êtres fuient le repos et l'obscurité; ils vont vers le mouvement et l'éclat; un souffle immatériel forme l'Harmonie.

XXXXII Ce que les hommes détestent, c'est d'être seuls, délaissés, incapables; cependant c'est ainsi que les princes et les rois se qualifient eux-mêmes.

XXXXII C'est pourquoi, parmi les êtres, les uns se diminuent en s'augmentant et les autres s'augmentent en diminuant.

XXXXII Ce que j'enseigne est la Doctrine traditionnelle: poutre faîtière que la mort n'atteint pas. Je m'applique à agi selon les ères de la Tradition.

XXXXIII Ici-bas, ce qui est le plus malléable l'emporte sur ce qui est dur.

XXXXIII Le Non-Etre pénètre l'impénétrable; c'est par cela que je connais la suprême efficacité du Non-agir.

XXXXIII La maîtrise par le silence, la vertu surabondante par le Non-agir; rare; dans le monde, sont ceux qui les atteignent.

XXXXIV Du renom ou de la personne, à quoi tient-on le plus: De la personne ou des richesse qu'est-ce qui importe le plus. Du gain ou de la perte, lequel est affligeant;

XXXXIV De fortes affections exigent de grands sacrifices; l'accumulation des biens entraîne de lourdes pertes.

XXXXIV savoir se suffire exempte de revers; savoir s'arrêter préserve du danger, et permet de durer longtemps.

XXXXV La perfection accomplie semble incomplète, mais elle sert sans s'user. La grande plénitude paraît vide, mais elle donne sans s'épuiser. La grande droiture semble courbe, la grande habileté paraît maladroite, la grande éloquence semble bégayer.

XXXXV La vivacité triomphe du froid, le calme triomphe de l'ardeur.

Sous l'influence du calme pur, le monde se rectifie.

XXXXVI Quand le monde a le Tao, on renvoie les chevaux aux champs. Quand le monde n'a plus le Tao, les chevaux de combat se multiplient dans les faubourgs.

XXXXVI Il n'est pas de plus grande erreur que vouloir satisfaire ses désirs ; il n'est pas de plus grande misère que de ne pas savoir se suffire Il n'est pas de pire calamité que le désir de posséder.

TAO XXXXVI C'est pourquoi celui qui sait se contenter de peu est toujours satisfait

XXXXVII Sans franchir sa porte, on connaît l'Univers ; sans regarder par sa fenêtre, on voit le Tao du Ciel.

XXXXVII Plus on sort et s'éloigne de soi, moins on acquiert la connaissance de soi.

XXXXVII C'est pourquoi le Saint-homme arrive sans se mouvoir, nomme sans regarder, et accomplit sans agir.

XXXXVIII En s'adonnant à l'étude, on augmente chaque jour; en se consacrant au TAO, on diminue chaque jour; on ne cesse de diminuer, jusqu'à ce qu'on atteigne le non-agir. Par le non-agir il n'est rien que l'on ne puisse faire, certes !

XXXXVIII Pour recevoir l'Empire, l'unique moyen est de ne rien faire pour cela. Tant que l'on agit pour y parvenir, on ne peut gagner l'Empire.

XXXXIX Le Saint-Homme n'a pas un cœur immuable, parce qu'il est le cœur des cœurs des Cent familles.

XXXXIX Je suis bon pour qui est bon et je suis bon avec qui ne l'est pas. C'est la bonté de la Vertu, certes! Je suis sincère avec celui qui est sincère et sincère avec celui qui ne l'est pas. C'est la véracité de la Vertu, certes !

XXXXIX Le Saint-Homme vivant dans le monde est craintif craintif ! parce que son cœur est celui du monde entier : dans les Cent familles tous le regardent et l'écoutent Tous sont ses enfants.

L Sortir dans la vie, c'est entrer dans la mort.

L Trois sur dix sont les compagnons de la vie; trois sur dix sont les compagnons de la mort; trois sur dix enfin, dans la vie de l'homme, mettent en mouvement la terre de la mort. Pourquoi cela ? Parce qu'ils vivent leur existence avec trop d'intensité.

L En effet, j'appris que celui qui excelle harmoniser sa vie peut cheminer sans se garer du rhinocéros ou du tigre, entrer dans la bataille sans cuirasse et sans armes, car rien, en lui, n'est vulnérable à la corne, à la griffe ou au glaive. Pourquoi cela ? Parce qu'il n'appartient plus à la terre de la mort.

LI Le Tao donne la vie aux êtres, sa Vertu les nourrit. Ainsi, les êtres revêtent un corps, et, par une impulsion naturelle, rendent parfait leur développement.

LI C'est pourquoi, parmi les dix mille êtres, il n'en est aucun qui ne révère le TAo et n'honore sa Vertu. Cette vénération pour le Tao, ce respect pour la Vertu ne sont pas ordonnés, mais toujours spontanés. Car le Tao produit, nourrit, fait croître, protège, parfait, mûrit, entretient, soutient tous les êtres.

LI Il les fait naître sans se les approprier; ils agissent, et. il n'attend rien d'eux; ils croissent, et il les laisse libres.

LI C'est ce qu'on appelle la Vertu mystérieuse,

LII L'Univers a commencé, grâce à la Mère de l'Univers. Si l'on obtient la Mère, on a le moyen de connaître ses enfants. Lorsque l'on connaît les enfants, et que l'on reste uni à la Mère, la mort est sans péril.

LII Qui clôt sa bouche et ferme ses portes, ne sera point ébranlé jusqu'à la fin de ses jours. Qui ouvre sa bouche, et se passionne pour ses affaires arrive au terme de sa vie sans être délivré.

LII Qui perçoit ce qui est infime est éclairé. Qui garde sa faiblesse est fort. Qui use de sa simplicité, rentre dans sa lumière, et n'attire pas sur sa personne de fatales épreuves.

LII Cela s'appelle hériter de l'éternel.

LIII Si l'on me confiait une fonction gouvernementale, voici ce que j'enseignerais : Marchez vers le Grand Tao; craignez seulement de vous mettre en vue. La Grande Voie est toute simple, mais le peuple préfère les sentiers.

LIII Quand les palais sont trop bien entretenus, les terres sont incultes, les greniers vides. Porter des habits somptueux, des épées tranchantes, se gaver de nourriture et de boissons, accumuler des richesses, c'est glorifier le vol. Ce n'est pas le Tao, certes !

LIV Celui qui fonde sur le Bien ne craint pas la destruction. Celui qui s'attache fermement au Bien ne sera pas dépouillé, ses fils et ses petits-fils lui feront des offrandes perpétuellement.

LIV Cultivée dans sa personne, sa vertu sera spontanée; cultivée dans sa famille, sa vertu augmentera; cultivée dans sa province, elle s'étendra; cultivée dans son royaume, elle sera florissante; cultivée dans l'Empire, elle deviendra universelle.

LIV C'est ainsi que, par l'individu, on connaît les individus, par la famille on connaît les familles, par la province on connaît les provinces, par le royaume on connaît les royaumes, par l'Empire on connaît l'Univers.

LIV Comment sais-je qu'il en est ainsi de l'Univers? Grâce à cela.

LIV Celui qui fonde sur le Bien ne craint pas la destruction. Celui qui s'attache fermement au Bien ne sera pas dépouillé, ses fils et ses petits-fils lui feront des offrandes perpétuellement.

LIV Cultivée dans sa personne, sa vertu sera spontanée; cultivée dans sa famille, sa vertu augmentera; cultivée dans sa province, elle s'étendra; cultivée dans son royaume, elle sera florissante; cultivée dans l'Empire, elle deviendra universelle.

LIV C'est ainsi que, par l'individu, on connaît les individus, par la famille on connaît les familles, par la province on connaît les provinces, par le royaume on connaît les royaumes, par l'Empire on connaît l'Univers.

LIV Comment sais-je qu'il en est ainsi de l'Univers? Grâce à cela.

LV Celui qui recèle en lui la grandeur de la Vertu ressemble au nouveau-né que les bêtes venimeuses ne piquent pas, que les fauves ne déchirent pas, que les oiseaux de proie n'enlèvent pas.

LV Ses os sont faibles, ses tendons mous; cependant il saisit avec force. Bien qu'il ignore l'union des sexes, il manifeste un orgasme viril, tant est parfaite l'âme vitale. Il crie tout le jour sans être enroué, tant est parfaite l'harmonie.

LV Connaître l'Harmonie, c'est connaître l'éternel; connaître l'éternel, c'est être illuminé.

LV Vivre intensément ne rend pas heureux. L'action du cœur sur l'âme vitale rend fort; mais les êtres forts vieillissent. C'est l'opposé du Tao, et ce qui est opposé au Tao dépérit.

LVI Celui qui sait ne parle pas; celui qui parle ne sait pas.

LVI Clore sa bouche, fermer ses portes, tempérer son ardeur, se dégager de ses liens, harmoniser sa lumière, s'assimiler à son milieu, cela s'appelle la mystérieuse union.

LVI On ne peut l'obtenir et avoir des affections; on ne peut l'obtenir et faire

des différences; on ne peut l'obtenir et réaliser des profits; on ne peut l'obtenir et léser autrui; on ne peut l'obtenir et apprécier ceci, déprécier cela.

LVI C'est pourquoi elle est ce qu'il y a de plus précieux au monde.

LVII avec la droiture on gouverne un royaume; avec du génie on fait la guerre; mais l'Empire, on le gagne grâce au Non-agir. Comment sais-je qu'il en est ainsi pour l'Empire ? Par cela : plus il y a de règlements et de prohibitions dans l'Empire, plus le peuple s'appauvrit; plus le peuple a de moyens de s'enrichir, plus la vie familiale se trouble dans la nation ; plus le peuple est habile et ingénieux, plus on voit surgir des inventions inutiles; plus le flot des règlements et des lois monte, plus il y a de malfaiteurs et de bandits.

LVII C'est pourquoi le Saint-Homme dit: Je pratique le Non-agir et le peuple se transforme de lui-même, j'observe le calme pur et le peuple se rectifie de lui-même, je n'agis pas pour le lucre et le peuple s'enrichit de lui-même, je suis sans désirs et le peuple revient à la simplicité primitive.

LVIII Lorsque le gouvernement est simple et indulgent, le peuple est riche et généreux; lorsque le gouvernement est formaliste et tracassier, le peuple est besogneux et mesquin.

LVIII Le bonheur repose sur le malheur; le malheur couve sous le bonheur. Qui connaît leur apogée respective ?

LVIII Si le gouvernement est sans droiture, la droiture devient erreur, et le bien devient pervertit,. Les hommes sont égarés et cela dure depuis longtemps.

LVIII C'est pourquoi le Saint-Homme prescrit sans blesser, exhorte sans vexer, rectifie sans contraindre, éclaire sans,éblouir.

LIX Pour gouverner les hommes en serrant le Ciel, rien ne vaut la modération.

LIX La modération doit être le premier soin de l'homme; quand elle est devenue son premier soin, on peut dire que la Vertu augmente sans cesse en lui. Par cet accroissement continu de la Vertu, il n'est rien dont il ne soit capable. Lorsqu'il n'y a rien dont il ne soit capable, on ne peut connaître ses limites. Lorsqu'il est impossible de connaître ses limites, il peut posséder le royaume.

LIX Qui possède la Mère du royaume dure sans fin. C'est la racine profonde, le tronc inébranlable, la voie de la vie amplifiée et de la connaissance durable.

LX On gouverne un grand État comme on fait frire un petit poisson. Si l'Empire est gouverné selon le Tao, ses entités invisibles ne montrent pas leurs force. Non pas que ces entités soient impuissantes mais elles ne nuisent pas aux hommes. Non pas qu'elles ne puissent nuire aux hommes, mais parce que le Saint-Homme, lui non plus, ne nuit pas aux hommes. Ni le Saint-Homme, ni ces entités ne les blessent, ni ne se blessent réciproquement.

LX N'est-ce pas parce que la Vertu les unit dans un accord mutuel ?

LXI Un grand pays doit être le lieu bas vers quoi tout s'écoule, un centre d'union pour l'Univers, la femelle du Monde. LXI La femelle triomphe toujours du mâle par sa passivité. Passive, elle agit en s'abaissant. LXI C'est pourquoi un grand pays qui se penche vers un plus petit l'attire à lui; de même le petit pays, en s'inclinant devant le grand, gagne sa protection. Ainsi l'un accueille en s'abaissant, l'autre est accueilli en s'inclinant.

LXI Un grand pays n'a pas de plus grand désir que de rassembler et faire vivre les peuples; une petite nation n'a pas de plus grand d,sir que de s'allier aux autres pour servir les hommes.

LXI Or, pour qu'ils obtiennent ce qu'ils souhaitent, il faut que le grand pays s'abaisse.

LXII Le Tao est l'asile mystérieux des dix mille êtres, le trésor de l'homme de bien, le salut du pervers.

LXII On peut rechercher les bonnes paroles, admirer les actes généreux qui ennoblissent l'homme mais pourquoi rejetterait-on ce qui vient du méchant ?

LXII C'est ainsi que fut établi un empereur pour gouverner avec trois ministres. Bien qu'il ait les bijoux de jade pour le salut rituel avec les deux mains, et des quadriges de chevaux pour les cortèges solennels, cela ne vaut pas progresser dans le Tao en restant assis.

LXII Qu'est-ce qui motivait la haute estime des Anciens pour le Tao ? C'est qu'aussitôt qu'on le cherche on le trouve en soi-même, et qu'il délivre du mal. C'est pourquoi il est ce qu'il y a de plus précieux au monde.

LXIII Pratiquer le Non-agir, c'est oeuvrer dans l'inaction, goûter ce qui est sans saveur, grandir le petit, augmenter le peu, répondre aux offenses par la Vertu, élaborer le difficile dans le facile, faire de grandes choses avec ce qui est ténu.

LXIII Dans l'Univers, les oeuvres difficiles doivent se faire par le facile, les grandes choses doivent s'accomplir par l'imperceptible.

LXXX Aussi, le Saint-Homme, jusqu'à la fin, n'entreprend rien de grand; c'est pourquoi il peut accomplir sa grandeur.

LXIII Qui promet à la légère mérite certainement peu de confiance; qui trouve tout facile éprouve nécessairement beaucoup de difficultés.

LXIII Pour le Saint-Homme, tout est également difficile, c'est pourquoi il achève tout sans difficulté.

LXIV Ce qui est en repos est facile à maintenir ce qui n'est pas esquissé est facile à projeter ce qui est frêle est facile à briser, ce qui est menu est facile à disperser.

LXIV Empêchez le mal avant qu'il ne soit, mettez de l'ordre avant que n'éclate le désordre.

LXIV Un arbre énorme est né d'une racine aussi fine qu'un cheveu; une tour de neuf étages s'est édifiée sur un tas de terre; un voyage de mille lieues a commencé par un pas.

LXIV Celui qui agit échoue, celui qui prend perd.

LXIV C'est pourquoi le Saint-Homme n'agit pas et il n'échoue pas. Il ne prend pas et il ne perd rien

LXIV Lorsque le vulgaire entreprend une affaire. il échoue, d'ordinaire, lorsqu'il est sur le point de réussir. Soyez attentifs à la fin comme vous l'êtes au commencement.

LXIV Voilà pourquoi le Saint-Homme n'a d'autre désir que d'être sans désirs. Il fait son étude de ne pas étudier. Il remédie aux excès des hommes en aidant les dix mille êtres à être eux-mêmes, mais sans se permettre d'agir.

LXV Dans l'Antiquité, ceux qui pratiquaient le Tao ne s'en servaient pas pour,éclairer le peuple, mais pour le rendre simple de cœur. Le peuple est difficile à gouverner lorsqu'il sait trop.

LXV C'est pourquoi gouverner un État avec la sagesse humaine cause sa ruine; le gouverner sans recourir à la sagesse humaine, c'est faire son bonheur.

LXV Celui qui connaît ces deux choses connaît aussi le Modèle des modèles. La connaissance éternelle du Modèle des modèles s'appelle Vertu mystérieuse. La Vertu mystérieuse est profonde, illimitée, certes ! Aider les êtres à y retourner, c'est coopérer a la Grande harmonie.

LXVI Ce qui fait que les fleuves et les mers peuvent être les rois des Cent vallée, c'est qu'ils se placent bénévolement au-dessous d'elles. Voilà pourquoi ils peuvent être les rois des Cent vallées.

XVI De même, si le Saint-Homme désire être au-dessus du peuple, il faut qu'en parlant il se place au-dessous de lui ; s'il désire le guider, il faut qu'il se mette au dernier rang. Ainsi peut-il occuper un poste élevé sans opprimer les hommes, et être le premier sans que nul n'ait à en souffrir.

LXVI Cela étant, l'Empire est tout à la joie de son activité exubérante et ne s'en lasse pas. Comme le Saint-Homme n'entre en lutte avec personne, nul, dans l'Empire, ne peut lutter contre lui.

LXVII Tout le monde dit que je suis grand, mais que je ressemble à un déshérité. Or, c'est précisément parce que l'on est grand que l'on est déshérité. Pour ce qui est de la noblesse héréditaire, sa valeur s'est amenuisée depuis longtemps, certes !

LXVII - Pour moi, il y a trois choses précieuses aux-quelles je suis attaché et que je tiens en haute estime : la première est la Charité; la seconde est l'économie; la troisième est l'humilité, qui fait qu'on n'ose se mettre en avant pour agir dans le Monde.

LXVII Grâce à la Charité, on peut être audacieux; grâce à l'économie, on peut être généreux; grâce à l'humilité, on peut accomplir de grandes choses.

LXVII aujourd'hui, on manque de Charité et par suite de courage; on manque d'économie et par suite de générosité ; on refuse la dernière place et l'on perd ainsi la première. C'est la voie de la mort, certes ! Mais si l'on a pour arme la Charité, on est sûrement victorieux. Celui qui pratique cela est invincible, le Ciel le secourt et il est protégé, par sa miséricorde

LXVIII La perfection pour celui qui commande, c'est d'être pacifique; pour celui qui combat, c'est d'être sans colère; pour celui qui veut vaincre, c'est de ne pas lutter; pour celui qui se sert des hommes, c'est de se mettre au-dessous d'eux.

LXVIII Cela s'appelle la vertu du Non-lutter, l'art de se servir des forces humaines en coopérant avec le Ciel, suprême sagesse des Anciens.

LXIX Dans l'art militaire, il y a ce dicton : J'évite de provoquer, j'attends le défi; je ne me permets pas d'avancer d'un pouce, mais je recule d'un pas. LXIX - Cela s'appelle avancer sans bouger, repousser sans lever le bras, faire comme s'il n'y avait pas d'ennemi, prendre sans armes.

LXIX Il n'y a de pire malheur que de se faire un ennemi a la légère; c'est presque perdre notre trésor.

LXIX C'est pourquoi, lorsque deux adversaires s'affrontent, il s'ajoute ceci : celui qui est compatissant remporte certainement la victoire.

LXX Mes préceptes sont très faciles à comprendre, très faciles à suivre, mais le monde ne peut les comprendre ni les suivre.

LXX- Ces enseignements sont fondés sur la Tradition, ces actes sur un principe; cependant ils ne sont pas compris. C'est pour cela qu'on m'ignore. Ceux qui me comprennent sont rares, c'est la mesure de ma valeur, certes !

LXX -C'est ainsi que le Saint-Homme, sous des vêtements grossiers, garde un joyau dans son sein.

LXXI Connaître le Non-savoir est élévation. Ignorer cette Connaissance est une maladie. Cependant souffrir de cette maladie c'est par là même n'être'plus malade.

LXXI Le Saint-Homme n'a pas cette maladie, car il en souffre. Cela,tant il n'est plus malade.

LXXII Si le peuple n'a pas une crainte respectueuse pour les grandeurs, la majesté suprême l'atteindra.

LXXII Ne vous trouvez pas à l'étroit dans votre demeure, ne prenez pas en dégoût ce qui est votre existence. Il suffit de ne pas mépriser sa condition pour ne pas s'en lasser.

LXXII Le Saint-Homme se connaît sans s'observer; il s'aime sans se priser.

LXXII C'est pourquoi il rejette ceci et adopte cela.

LXXIII Le courage qui ose cause la mort ; avoir le courage de ne pas oser donne la vie. Des deux l'un est profitable, l'autre funeste.

LXXIII Si le Ciel éprouve quelqu'un, qui en connaît la raison ? C'est pourquoi le Saint-Homme ne se décide qu'avec difficulté.

LXXIII Voici le Tao du Ciel : exceller à vaincre sans lutter, exceller à convaincre sans parler, faire venir spontanément sans appeler, réaliser parfaitement dans une apparente inertie.

LXXIII Le filet du Ciel est infini ; ses mailles sont larges, mais nul n'en échappe.

LIIIV Si le peuple ne craint plus la mort, quelle efficacité peut avoir la menace de la peine de mort ?

LXXIV Si on parvenait à lui inspirer la crainte constante de la mort, et que je doive faire arrêter un criminel pour le faire exécuter, qui oserait ?

LXXIV Celui qui éternellement a le pouvoir d'enlever la vie fait mourir. Vouloir se substituer à lui serait agir comme quelqu'un qui veut équarrir du bois à la place du maître-charpentier; il est bien rare, certes ! qu'il ne se blesse pas la main.

LXXV - Le peuple a faim lorsque ses maîtres dévorent le produit de lourds impôts; voilà la cause de la disette. Le peuple est difficile à gouverner lorsque ses maîtres sont agissants; voilà d'où vient la difficulté de gouverner. Le peuple envisage la mort avec légèreté, parce qu'il peine trop pour vivre; voilà pourquoi il attache peu d'importance à a mort. Car, seul celui qui n'est pas exclusivement accaparé par la lutte pour l'existence, peut sagement apprécier la vie.

LXXVI Nouveau-né, l'homme est souple et frêle; mort, il est rigide et dur. A leur naissance, les plantes et les arbres sont tendres et flexibles morts, ils sont rigides et durs.

LXXVI Solidité et rigidité sont les compagnes de a mort; souplesse et faiblesse sont les compagne de la vie.

LVXXVI C'est pourquoi une armée devenue forte ne vaincra pas, un arbre devenu grand sera abattu

LXXVI Ce qui est fort et grand est dans une position inférieure; ce qui est souple et faible est dans une position élevée.

LXXVII La Voie du Ciel ne peut-elle être comparée à celui qui fait un arc ? Il abaisse ce qui est en haut, il élève ce qui est en bas, il enlève ce qui est en trop, il ajoute ce qui manque.

LXXVII La Voie du Ciel réduit ce qui est excessif, complète ce qui est insuffisant. La voie de l'homme est bien différente : il enlève à celui qui n'a pas assez, pour le donner celui qui a trop.

LXXVII Qui est capable, ayant du superflu, de le donner au monde ? Celui-là seul qui a le Tao.

LXXVII C'est pourquoi le Saint-Homme agit sans rien attendre en retour; son œuvre méritoire mène à bien il ne s'y complaît pas et ne désire pas faire montre de sagesse.

LXXVIII Il n'est rien au monde de plus Inconsistant et de plus fîible que l'eau; cependant, elle corrode ce qui est dur et fort; rien ne peut lui résister ni la remplacer.

LXXVIII La faiblesse a raison de la force; la souplesse,de la dureté. Tout le monde le sait, mais personne n'y conforme sa conduite.

LXXVIII C'est pourquoi le Saint-Homme dit: Prendre sur soi les souillures du royaume, c'est être le maître du génie des moissons; prendre sur soi les malheurs de la nation, c'est être le roi du monde. Paroles profondément vraie, sous une apparence paradoxale,

LXXIX Même après la réconciliation, un grave désaccord laisse toujours subsister quelque ressentiment. Que peut-on faire, alors, pour agir selon le Bien ? Comme le Saint-Homme, qui garde la part la plus désavantageuse dans les contrats sans rien exiger des hommes.

LXXIX Qui possède la Vertu est l'artisan de la concorde; qui n'a pas la Vertu est l'artisan de La discorde.

LXXIX Le Tao du Ciel est sans affections; il coopère toujours avec l'homme de bien.

LXXX Si j'avais un petit royaume. d'une faible population et comptant une dizaine ou une centaine d'homme habiles, je m'abstiendrais de les employer. Je veillerais à ce que le peuple comprit la gravité de la mort et n'émigrât pas au loin. Bien qu'ayant des barques et des chars,il n'en userait pas; possédant des armes et des cuirasses, il ne s'en servirait pas.

LXXX Je ferais en sorte qu'il revienne à l'usage des cordelettes nouées. Il trouverait sa nourriture savoureuse, beaux ses vêtements, paisibles ses demeures, pleines de charme ses coutumes.

LXXX Quand bien même les habitants d'un hameau frontalier et ceux du pays voisin pourraient se voir, entendre les chants de leurs coqs et les aboiements de leurs chiens, ils atteindraient la vieillesse, puis la mort, sans qu'ils n'ait eu de visites réciproques.

LXXXI Les paroles sincères ne sont pas recherchées, les paroles recherchées ne sont pas sincères. l'homme de bien ne discute pas, celui qui discute n'est pas bon. Celui qui sait n'est pas érudit, celui qui est érudit ne sait pas.

LXXXI Le Saint-Homme ne thésaurise rien; tout ce qu'il a, il s'en sert pour aider les autres. Ayant tout épuisé il reçoit davantage et donne tout. Quand il a tout donné, il possède encore plus.

LXXXI Le Tao du Ciel est aigu, mais ne blesse pas; la voie du Saint-Homme est d'agir sans lutter.

Quelques extraits de textes philosophiques :



Lao zi, Leibniz théodicée, Leibniz système, Leroux, Locke, Lucrece, Malebranche, Marx, Meslier, More, Nietzsche gai savoir, Nietzsche grec, Parménide, Pascal, Pindare, Platon banquet, Platon hippias maj, Platon lettre, Platon lois, Platon phedre, Platon socrate, Platon sophiste, Platon theetete, Plotin l'un, Pythagore, Rosset, Rousseau promenade, Rousseau reverie, Rousseau Emile, Saint Anselme, St Anselme 1Saint Anselme 2, Saint Augustin, Saint Thomas mal, Saint thomas dieu, Sartre, Schopenhauer, Sénèque, Spinoza amour, Spinoza appendice, Spinoza dieu,

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