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    Soufisme

Anthologie du soufisme. Abîl-Khayr

Eva de Vitray-Meyerovitch

La vision du coeur.
Abû Sa'id ibn Abîl-Khayr 967-1048

 

 

De par ses œuvres et son enseignement transmis de génération en génération au sein et hors de sa congrégation soufie, il contribua de façon décisive à l’enrichissement ainsi qu’à l’évolution de l’ensemble de la tradition soufie. Il fut l’un des premiers à utiliser des métaphores communément employées dans les poèmes d’amour pour décrire l’union mystique et la recherche de l’aimé en Dieu, le tout étant rédigé dans un style simple et dépourvu d’emphase. Il insiste notamment sur le "je" ou le "moi", seule cause, selon lui, de la séparation de l’homme par rapport à son Créateur et de tous les maux de sa vie terrestre.

A ce titre, selon certains récits biographiques, il ne se désignait lui-même jamais par la qualificatif "je", préférant l’emploi du "ils". Le dépouillement de l’égo est donc la thématique centrale de son œuvre. En outre, il insiste sur le fait que le rapprochement et l’union ultime avec le divin ne peut se réaliser qu’en suivant les conseils d’un maître spirituel et par l’intermédiaire de la grâce divine. Enfin, il considérait le soufisme comme étant la réalisation de la vraie signification de l’islam.

Abû Sa’id Abu-l-Khayr est connu pour être dans un état quasi-continu d’extase divine et pour avoir accompli plusieurs miracles. Son utilisation de poèmes et de métaphores basées sur le langage amoureux dans ses sermons en fit la cible de nombreux théologiens qui l’accusèrent de blasphème. Cependant, son immense popularité rendit sans effet ces critiques. Il a constitué une référence pour de nombreux mystiques après lui, parmi lesquels ’Attâr Neyshabouri. Il a rencontré les grands maîtres soufis de son temps, ainsi que les grandes figures scientifiques et philosophiques telles qu’Avicenne, avec qui il a entretenu une correspondance régulière.

Cette grande figure de la tradition soufie et mystique de l’islam est décédé durant le mois de janvier 1049 (Sha’bân 440) dans son village natal.

(extrait de La Revue de Teheran)

 

Dimanche 28 Avril 2019

al-Huljwîrî

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Abil Khayr

 

Abû Saîd ibn Abû al-Khaïr est né entre 957 et 967 à Mayhana, dans le Khurāsān. Il est un des premiers grands maîtres spirituels persans.

Enfant, son père droguiste l’emmenait aux concerts spirituels (samā‘) organisés par les soufis de la ville. Il reçut très tôt un enseignement spirituel auprès d’un maître, Abū l-Qāsim Bishri Yāsīn, dont, plus tard, il citerait les vers dans ses sermons. Il étudia le droit shāfi‘īte, l’exégèse du Qur’ān, les dogmes et les hadīths.

Présenté à Hasan as-Sarakhsī, celui-ci devint son maītre (pīr) et le poussa à prolonger la science exotérique par une réalisation intérieure. Il connut une longue période d’ascèse et de mortification, le conduisant à aller bien au-delà des prescriptions légales, à s’isoler du monde et se consacrer tout entier au dhikr. Cette période eut pour but de briser sa nafs (son ego) et de l’éveiller intérieurement ; elle s’interrompit lorsque, vers 397/1006, il parvint à une certaine réalisation intérieure. Il s’adonna alors au service des pauvres (khidma derwīshān). Il affirmera d’ailleurs que « le plus court chemin pour parvenir à Dieu consiste à procurer du repos à l’âme d’un musulman ».