Dieu, Yahvé, Brahman
L'invisible, l'innommable.
Allah, Tao, Être, l'Un, etc
Tout
l'effort de la philosophie pratique du XIXe siècle a eu, pour but de séculariser les bases de la vie sociale
et d'arracher à la théologie les notions de droit,
de morale et de justice. R.-L. Reclaire
Les noms de Dieu
Esprit,
Yahvé, Brahman, Dieu, Allah.
Tout puissant, Verbe, Principe,
Un.
Amour, Bien, Force impersonnelle, Notion unique, Matière première pré-existante et informelle.
Voie de l'énergie primordiale, Lumière, Connaissance, Illumination, souffle. Vérité, quarks, champ de particule virtuelle,
cordes...
tant de termes pour désigner une seule et même chose.
Ce dont on ne peut pas parler, il faut le taire, nous dit Wittgenstein. Ce principe était valable lorsque la philosophie devait flirter avec la science pour rencontrer ses limites. Quand elle devait pousser les phénomènes à leurs derniers retranchements. Autrement dit, Wittgenstein avait raison à son époque. Mais le monde a changé. A présent, le spirituel, comme l'a très bien compris André Malraux, revient nous visiter. Il nous ré-interroge. Aujourd'hui donc, la philosophie ne doit plus taire ce dont elle ne peut pas parler. Elle doit renouer avec la grande philosophie (des pré-socratiques à Nietzsche) qui plaçait la question de la création au cœur de ses interrogations.
Réconcilier la science et la spiritualité
Le chapitre précédent (esprit-amour) nous à déposé sur la route de la spiritualité. Depuis quelque temps, de plus en plus de scientifiques et de philosophes empruntent ce chemin.
Cette voie, autrefois largement fréquentée, était tombé en désuétude. Le XXIe siècle sera spirituel, même si les lumières mettent du temps à se rallumer.
Pour galvaniser le progrès, la pensée a dû momentanément s'écarter de l'option «Dieu». Pour libérer l'humanité des pressions religieuses, science et philosophie ont dû se détourner de la religion. Ces deux disciplines se sont alors concentrées sur trois pôle; le « moi »,
le « phénomène » et « l'existence ».
Mais le dialogue entre scientifique, philosophe et
spirituel reprend peu à peu. Le contact est facilité par les impasses
vers ou conduit cette évolution insensée et les violences induites par cet ultralibéralisme vide de sens et d'humanité.
Réunir scientifiques et spirituels
Un nom pour dieu
Comment nommer le principe créateur ?
« La création est de la part de Dieu un acte non pas d'expansion de soi, mais de retrait, de renoncement. Dieu et toutes les créatures, cela est moins que Dieu seul. » Simone Weil
Scientifiques et religieux, semblent accepter l'idée d'un principe à l'origine de l'univers. Pour les physiciens il s'agit d'un champ de particules virtuelles, de cordes etc. Pour les spiritualités il s'agit de Dieu, de l'Absolu, de l'Amour.
La difficulté réside essentiellement dans la dénomination et les qualités attribuées à ce principe.
Comment nommer l'innommable ?
Comment, en effet, nommer cette incorporéité ? Quels problèmes engendrent le fait de lui attribuer un nom ?
La première question n'est pas nouvelle. Les
grands spirituels se la posent depuis longtemps. Leur conclusion est à peu près unanime. Il est impossible de se représenter, de s'approprier ou de nommer cette « chose ». Seule l'expérience intime peut, selon eux, en rendre compte.
Il leur semble plus sage de considérer ce principe créateur comme « universel », « intimiste », « intérieur »,
et « ineffable ».
Dieu n'est-il pas universel ?
Au
niveau du fond, ces grands mystiques ont raison. Pour les grandes religions, le principe créateur appartient à l'humanité tout
entière. C'est une des grandes différences entre les mystiques anciennes et les grandes religions. Se l'approprier de façon clanique et possessive, serait donc une aberration. La plupart des livres sacrés conduisent d'ailleurs à cette conclusion.
Abusus, usus, fructus ?
Mais
l'humanité n'a pas encore atteint une telle sagesse. Elle a encore besoin de s'approprier les choses. De les considérer à partir de son caractère.
Nous aurions pourtant à présent, intérêt de commencer à travailler à la réunion des points de vues. Le scientifique et le spirituel ont peut-être chacun une part de la solution.
Symbiose, science, religion, philosophie
2 points de vue, 1 seule chose
Deux disciplines complémentaires
- Pour les scientifiques, le principe à l'origine du monde est
universel et sans appartenance mais ils ne peuvent pas lui attribuer de qualités
intimes.
- Pour les spirituels au contraire, dieu est plein de qualités. Il est généreux, juste, rempli
de bonté et d'amour. Mais la religion le perçoit encore bien souvent de
façon clanique.
Les « croyants » ont besoin de se faire une image de leur dieu, de le distinguer de celui
des autres. Et malheureusement c'est au détriment de la véritable spiritualité.
Inversement, la fragmentation des disciplines a plongé la science dans une voie unique. Celle du phénomène et de la « matérialité ». Il lui est difficile, et souvent impossible, d'intégrer la dimension spirituelle (quand elle n'est pas contrainte de la dénigrer). Au final
- Les uns privilégient les désaccords inter communautaires (au lieu de rechercher les points de convergences en Dieu).
- Les autres refusent toute collusion, toute union de réflexion entre leur quête analytique et la quête mystique.
Il est peut-être temps de quitter ces mécanismes pour combler le fossé des incompréhensions.
2001
Dieu unité
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