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Loi humaine, pulsion et évolution

Le paradoxe du mal

Lucas Cranach, peintre de la renaissance allemande - Adam et eve et la faute originelle"Seul celui qui comprend la beauté du pardon est capable de juger ses semblables". Socrate

Observée de façon pragmatique, la place du délinquant dans l'évolution humaine, est évidente. Le hors-la-loi est un des acteurs nécessaires au progrès de la morale, de la justice, du droit et de la loi *.

* C'est pourquoi nous sommes en désaccord avec les défenseurs de la peine de mort. En désaccord par exemple avec ce point de vue de Jean-Jacques rousseau.

Mais si la présence du hors-la-loi est une nécessité pour l'évolution de l'humanité, sa condamnation l'est tout autant.

Le mal, nécessaire mais de trop

Nous sommes donc en présence d'un étrange paradoxe.
Le transgressant est en même temps nécessaire à l'humanité et nécessairement jugé « de trop » pour que nous puissions le combattre. Il est nécessaire, pour permettre au bien d'évoluer et nécessairement condamnable pour réduire progressivement sa présence dans l'humanité.

De plus, la nécessité du hors-la-loi dans l'évolution engage la société à une certaine bienveillance. Toute transgression doit être punie certes, mais le transgressant mérite un système de punition digne et respectable. Une société humaine digne de ce nom doit chercher les meilleures solutions pour réduire la délinquance et permettre au transgressant d'utiliser son potentiel de façon positive. Le challenge est de taille car il exige de la psychologie, de la bienveillance et de la fermeté.

Du tabou à la loi

Le mal active l'humanité

AnneRadstaak - Gefuehle Horror Menschen KinderDe la torture à la psychologie

Pendant des millénaires, les tabous, les règles religieuses et quelques lois laïques, se sont chargés du problème de la transgression. La justice et l'analyse étaient embryonnaires. Punir et condamner, représentaient les seules réponses données à la transgression.

Depuis plus d'un siècle nous sommes entrés dans l'ère de la psychologie. Des psychologues-philosophes comme Pierre Janet, Sigmund Freud en sont des initiateurs.

Avec l'apparition de cette nouvelle science humaine, l'analyse des causes de la transgression s'est définitivement mise en route.

Depuis, la réflexion sur les déclencheurs du délit prend progressivement de l'importance par rapport à la condamnation systématique des effets.

Le siècle de l'analyse

Il est temps à présent d'accélérer l'utilisation de l'analyse. La superficialité des années consuméristes en dissimule tous les apports. L'inconscience journalistique, nous le voyons aujourd'hui, ramène les vieilles vindictes populaires sur le devant de la scène. Les transgressions et les hors-la-lois sont jetées en pâture au peuple par les médias, sans aucune réflexion sur les circonstances atténuantes. Elles font resurgir les vieux réflexes de vengeance, d’œil pour œil, racisme, appel à la peine de mort, etc.

La façon de traiter le délinquant ordinaire par les médias est bien pire que celle du juge qui cherche à comprendre et accorde au coupable de pouvoir se défendre.

Nous devons donc :

  • mettre à jour, toutes les motivations, les fractures, les traumas, poussant un être humain à transgresser les règles de l'humanité.
  • Améliorer les conditions de détention. Autrement dit, cesser d'aggraver des psychologies réclamant au contraire, de la bienveillance et de l'éducation.
  • Améliorer en amont l'enseignement au respect d'autrui (au sens universel du terme) et exporter cet enseignement vers les parties de l'humanité en retard sur ce domaine.
  • Permettre aux délinquants d'utiliser leur potentiel dans un sens positif.
  • Transformer l'enfermement en un lieu de développement affectif, intellectuel et créatif.
  • Apporter un véritable soutien psychologique à l'enfance. Un soutien capable de nettoyer les traumatisme, les carences éducatives à l'origine d'une multitude de transgression.
  • Permettre aux transgressants d'apprendre à gérer leurs pulsions agressives et abusives. Leur permettre de transformer cette énergie vitale négative en énergie positive et constructive.
  • Exiger de la société qu'elle s'interroge sur les valeurs qu'elle propose.
  • en finir avec les prisons torturantes et favorisant les récidives

Nous devons également éclairer avec plus de vigueur, les transgressions légales utilisées par les dominants pour asservir les peuples*.

* l'utilisation des pauvres et des communautés pauvres, comme bouc émissaire en est une.

Le mal, obligé et condamnable

Des sanctions éducatives

stanley Kubrick Orange mécaniqueBienveillance sans laxisme

La nécessité du transgressant est un fait pour le progrès du droit. Sa condamnation systématique l'est également.

À cette condition seulement nous nous maintiendrons dans le sens logique de l'évolution.

Cette exigence est bien respectée au niveau des transgressions dans le peuple. Les condamnations sont sévères, appliquées et rarement étouffées. Ce n'est pas forcément le cas pour les malversations des «puissants ».

Le déshonneur, la désapprobation pour les puissants

John Stuart Mill, un des grands philosophes anglais du libéralisme, a sans doute bien saisit cette subtilité lorsqu'il écrit : « Si quelqu'un commet un acte nuisible pour les autres, il y a une raison prima facie de le punir, par la loi, ou, là où des sanctions légales ne sont pas applicables sans danger, par la désapprobation générale. ».

En sommes si l'élite ne peut être condamnée comme le peuple sans causer trop de dommage à la société toute entière, il est vital qu'elle soit mis au ban de la société, déchue et privée de ses biens et pouvoirs pour servir d'exemple à sa classe sociale qui à le devoir d'exemplarité.

En principe, la mise en route de la désapprobation est à la charge des médias. C'est à eux, par exemple, qu'incombe de montrer du doigt la délinquance en cols blancs, les utilisations des paradis fiscaux etc., lorsqu'ils en ont connaissance.

C'est le seul moyen de permettre aux transgressants de comprendre leur rôle dans l'humanité. La seule façon de faire de la transgression un développeur de «bien» et un instrument de sa propre extinction.

Histoire de la loi

Du non droit au code pénal

il est interdit d'interdireIl faut de tous pour faire un monde Jmt.

Nous pouvons schématiser l'histoire des interdits de cette façon :

1/ Nos interdits culturels prennent naissance au sein de la nature (à laquelle nous appartenions originalement).

À ce stade, nos interdits n'étaient que des instincts (comme la manifestation agressive en cas de sentiment d'abus, arrêt de l'agressivité quand le subordonné fait acte de soumission, etc.)
2/ De ces interdits instinctifs sont issus tous nos interdits humains (tabous, lois morales, lois laïques).
3/ Les transgressants, pour assouvir leurs désirs et leurs pulsions, enfreignent ces lois ou s'évertuent à les contourner.
4/ ils obligent alors les législateurs à inventer de nouvelles lois pour s'y opposer, faisant ainsi progresser le droit et la loi.
5/ Et l'ensemble de ce mécanisme, restreint toujours plus la capacité humaine à abuser d'autrui.

L'entonnoir à transgression

Par ce travail conjoint du transgressant et du législateur, les lois laïques se sont étoffées jusqu'à devenir le code pénal actuel destiné à protéger le faible de la toute-puissance du fort.

Progressivement, le filet se resserre sur la liberté de transgresser.

Il y a quelques milliers d'années encore, les dominants avaient tout pouvoir sur les dominés. L'évolution du droit nous a offert un arsenal pointu de lois restrictives. Ces lois condamnent à présent une grande partie de transgressions autorisées dans le passé.

Pourtant, même si l'évolution du droit porte ses fruits, la législation et le comportement humain ne sont pas encore parvenus à leur perfection. Il existe encore des moyens légaux d'abuser ses congénères. Le psychisme humain n'est pas encore totalement capable d'accorder à autrui ou à la société le respect absolu qui lui est dû.

Le respect du vivant

La conscience d'autrui

peace and love le symbole formé par des humainsUne évolution constante

"La conscience est la conséquence du renoncement aux pulsions". Sigmund Freud

Pourtant, le sort des hommes ne cesse de s'améliorer. La violence du fort sur le faible diminuent constamment d'intensité. Et ainsi, de siècle en siècle, « l'instinct abusant », celui qui condamne notre cousin singe à s'affirmer aux dépens de ses congénères, décline dans l'esprit humain au profit des valeurs supérieures : justice, entraide, amour, respect du prochain.

Métamorphoser un être conditionné à s'affirmer aux dépens de ses congénères en un être totalement respectueux d'autrui, voilà, selon nous, le rôle de l'humanité constructrice. L'activité du transgressant, la présence du mal, trouve donc sa logique au sein de l'évolution. Nos « défauts » peuvent ainsi se replacer dans la boîte où nous trouvons les outils nécessaires à la construction humaine.

En résumé, pour élaborer l'agneau que sera l'homme pour l'homme, l'homme doit (malheureusement) passer par l'étape du loup pour l'homme.
(voir Emmanuel Kant à ce sujet).

2001

conscience morale

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Baruch Spinoza peintre hollandais du XVIIIe siècle, celebre pour son Ethique -  portrait

La perfection : Nous ne parlons pas de la beauté et des autres perfections que les hommes ont voulu appeler perfection par ignorance, mais j'entends par perfection seulement la réalité de l'être. Spinoza