Une généalogie de la morale
De l'instinct du bien à la morale universelle
La vie n'aime pas le mal.
La morale dit ce que nous devons faire, le droit défini ce qu'il nous est permis de faire.
Vue du coté de l'homme et malgré ce qu'en propose Walt Disney, la vie à l'état de nature ne doit pas être **tous les jours très rigolote. Il faut bien souvent y défendre sa place et affronter tout un tas de dangers. En y projetant réellement notre esprit, il semble difficile de l'envier.
Seulement, le phénomène humain comporte aussi des défauts. En nous coupant de la nature pour nous immerger dans une culture de plus en plus virtuelle et psychique, il nous détache de nos instincts et de ses sensations. La réalité et l’immédiat sont pour un temps mis de côté au profit de l'agitation insensée proposés aujourd'hui par le marché.
Mais surtout, la transformation des instincts en morale apprise soumet l'homme à une forte tension qui peut engendrer ce que nous appelons, la perversion.
La cruauté, la perversion ou le plaisir de torturer, sont rares dans le reste du monde animal.
L'instinct d'économie les en protège. Sur terre, en mer ou dans l'air, les prédateurs tuent généralement leurs proies, le plus rapidement possible.
L'instinct moral
Une puissance instinctive empêche aux dominants d'infliger des souffrances inutiles. Lors de conflits pour le leadership, les vainqueurs n'usent jamais de leur supériorité pour martyriser les vaincus. Le loup dominant peut briser le cou d'un subalterne quand celui-ci le lui tend,
mais une force l'en empêche. Idem pour les crocodiles, les taureaux, les lions ou les éléphants. Les dominants auraient les moyens de persécuter les plus faibles, mais un instinct plus puissant le leur interdit.
Pour certains scientifiques cet instinct répond à une nécessité. Celle d'économiser ses forces. C'est sans doute vrai, mais il s'agit à mon sens, d'une vision incomplète. Les ramifications de cet instinct, vont largement au-delà . Cette force gère de manière idéale l'agressivité dans la nature mais pas seulement. Elle est également à l'origine de notre morale et de nos lois. Pour s'en convaincre, il suffit de relier ce comportement animal avec certaines de nos valeurs comme : « on ne frappe pas un homme à terre ».
Si « l'instinct moral» est à l'origine de la morale humaine, il l'est donc également de la sagesse et de la sainteté. Au final donc, cet instinct naturel est beaucoup plus mystique et spirituel que l'on croit. C'est pourquoi nous l'appellerons ici : « instinct du bien » ou « morale instinctive ».
Évolution de la morale humaine.
Histoire naïve de l'évolution morale
Parce qu'elle est gérée (et bien gérée) par cet « instinct du bien », la violence du monde animal ignore les conduites perverses. Cet instinct positif, a accompagné la transformation de l'animal homme.
Il a suivi le passage de la nature à la culture.
Les interdits naturels sont devenus des interdits culturels (des tabous, des lois, des morales).
Au cours de son évolution, l'homme a développé sa conscience. Au fur et à mesure de l'émergence de cette dernière, les instincts perdaient de leur influence. L’instinct du bien, perdait lui aussi, de son autorité au profit d’une autorité apprise (l'éducation, la conscience morale).
L'instinct du bien s'est donc progressivement transformé en morale, en éthique et en lois. Morale, éthique et loi sont enseignées dès l'enfance. Autrement dit, les freins naturels de la violence sont passés de l'inconscient à la conscience.
La conscience du bien
L'homme doit donc, à présent, apprendre à limiter lui-même, sa violence.
A la limiter consciemment, car l'esprit humain, ne dispose plus de barrière instinctive suffisamment forte pour limiter celle-ci. Si les barrières morales, éthiques et législatives ne sont pas suffisamment assimilées, plus rien à présent ne peut limiter les débordements de l'individu. Si l'homme ne craint plus la loi et si son potentiel d'empathie n'a pas été construit, ses actes peuvent sombrer dans le monstrueux.
1/ L'évolution de la morale
Au cours de notre évolution, « la morale humaine » a progressé. Partisane et clanique à ses débuts, elle est devenue universelle. Des phrases comme : « ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse à toi même »...« tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits  » ont des équivalents dans le monde entier. A travers les concepts de « bien et de mal », de « bon et de mauvais » et de « légal et d'illégal », la religion, l'école et la justice, sont les grands véhicules de la morale humaine. Seulement, l'enseignement des grandes règles universelles morales ne suffit pas à maîtriser les pulsions agressives.
2/ L'importance de l'empathie.
Pour être véritablement efficace, les grandes valeurs doivent s'accompagner d'une puissante capacité à l'empathie.
Pour se développer, cette qualité fondamentale, a besoin d'un cadre affectif opérant et respectueux. Pour élaborer ses notions de respect et d'amour universel d'autrui, l'éducation de l'homme doit baigner dans un cadre affectif et valorisant. L'enfant à besoin d'amour maternel, paternel,
fraternel, amical tout au long de son éducation. Pour être capable d'empathie, il doit également vivre dans un monde suffisamment spiritualisé et moralisé.
Le milieu familial, l'éducation, les circonstances de la vie, peuvent construire un être humain, égoïste, narcissique, raciste, méprisant les faibles.
Et il peut, au contraire, bâtir un être humain, généreux, humble, universaliste, sans préjugés, etc. A l'avenir, la psychologie tiendra à mon sens, un des rôles majeurs dans la libération de l'esprit humain.
an 2001
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