Les visions négatives du monde
Le pessimisme en action
Philosophie négative.
Pessimisme : Doctrine affirmant que le monde est mauvais ou que, dans la vie, le mal l'emporte sur le bien. Tendance ou disposition à ne
voir que ce qu'il y a de mauvais dans le monde.
Pessimiste ; qui
professe que, dans la nature, dans la vie, le mal l'emporterait sur le bien ; plus ordinairement, qui est porté à ne
voir que le mauvais côté des choses, voilà ce que dit du pessimisme le Petit Robert.
L'humanité est vouée à atteindre sa perfection, tel est le point central de notre philosophie. il s'agit donc d'une vision téléologique, eschatologique et prophétique du monde dans la mesure ou, malgré la tentative d'en démontrer la logique rationnellement, aucune preuve ne peut être faite de cette finalité.
Bien entendu, comme toute proposition en philosophie, il existe des points de vue opposés à cette affirmation. Des thèses pensant l'humanité stationnaire et l'homme condamné à rester un loup pour l'homme.
D'autres l'imagine régressant vers le pire, vouée à sa propre destruction.
Pourtant, malgré les tragédies, les peurs (souvent exagérées par les médias), malgré le pessimisme ambiant lié aux régressions sociales ponctuelles, l'adoption de l'optimisme semble majoritaire dans l'humanité.
La « foi » en une évolution
positive semble inscrite dans notre instinct et notre volonté. Voilà pourquoi, malgré l'adversité, le fatalisme et les renoncements, l'humanité travaille toujours à améliorer ses conditions d'existence, son progrès social, moral et culturel. Voilà pourquoi au sein des pires chaos, les hommes continuent d'espérer et de procréer. C'est me semblent-il, un bon indicateur de l'état d'âme humain dans sa profondeur.
Des divers pessimismes
Doctrine opposée à l'optimisme
Un monde optimiste.
"Je ne sais autre chose que me résigner, et me dire que les mouches sont nées pour être mangées par les araignées, et les hommes pour être dévorés par le chagrin". Voltaire.
Il n'existe pas à ma connaissance, de sondage sur la façon dont est perçu l'évolution humaine mais selon moi, il se rapprocherait de 90 % du côté de l'optimisme et 10 % du côté pessimiste.
Dans ce chapitre, nous nous intéresserons plus précisément à ce petit pourcentage émetteur de visions pessimistes.
Parmi eux, certains en véhicule l'idée par esprit de contradiction, par goût de la contestation ou de la provocation. D'autres, par désespoir face à la cruauté de ce monde.
D'autres encore, ont un « pessimisme de combat ». Un pessimisme destiné à lutter contre les ferments mêmes du désespoir - l'injustice, la guerre etc. - Et d'autres enfin, utilisent cette vision pessimiste de l'aventure humaine, pour justifier des comportements prédateurs.
Selon nous, ces divers pessimismes sont des « mouches de coche ». Ils obligent les points de vue optimistes à redoubler d'imagination pour imposer leurs thèses. Ils contraignent également à lutter contre les "fausses morales" imaginées pour justifier des conduites abusives. Les philosophes allemand Nietzsche et Schopenhauer pourraient être placés dans la catégorie contestation. Montaigne dans la seconde. Voltaire, Proudhon, Jean Paul Sartre dans le pessimisme de combat. Et les sophistes dans la dernière catégorie (voir Calliclès du Gorgias de Platon).
En somme, il y aurait un pessimisme que l'on pourrait qualifier de constructeur et un pessimisme, disons égoïste. Le premier dit : « l'homme est un loup pour l'homme », et regrettent intimement qu'il en soit ainsi et travaillent à le réduire. Et le second dit la même chose mais pour faire admettre qu'il a raison d'être un loup. Cette dernière catégorie me semble découler du narcissisme (3 et 5 % de la population mondiale). Il base sa morale (en réalité une anti-morale), sur les lois de la nature. En philosophie, ce pessimisme abuseur correspondrait à la philosophie des sophistes.
2001
le pessimisme suite |