Le négatif dans l'histoire
Enquête sur notre évolution
Le négatif construit le positif
Après s'être dispersée sur l'ensemble de la planète, notre espèce a entamé sa réunification.
Depuis quelques millénaires, l'homme exécute une sorte de lent processus de regroupement. Nous sommes passés de la troupe à la tribu. De la tribu à la cité.
De la cité au pays. Du pays à la nation.
A présent, une nouvelle étape débute; l'ère continentale, la fusion des pays à l'intérieur des continents : Europe, Asie, Afrique, Amérique, Amérique.
Cette phase me semble-t-il, est
une condition préalable au fonctionnement universel. En suivant la logique de l'évolution, l'unité mondiale, devrait venir après le rassemblement continental (tout en le chevauchant). Il s'agit de la dernière étape de l'unification humaine. Ultime phase, espérée par
tous les pacifistes et universalistes, par tous les citoyens du monde. Plus la conscience humaine se déploie, et plus le nombre d'universalistes progresse.
Les individus ordinaires sont déjà aptes à la fraternité universelle mais l'organisation humaine ne le permet pas. La majorité des hommes est effectivement capable d'appliquer le partenariat, l'entraide ou le mutualise mais ce n'est pas encore le cas des structures politiques, sociales et techniques. Elles ont un autre rythme d'évolution. Aujourd'hui les peuples savent s'aimer les uns les autres. Le tourisme, les échanges internationaux, le commerce le démontre chaque jour. Mais il est encore très facile aux états pervers, de manipuler leurs citoyens, de les pousser à la haine de l'autre. Comme le marché peut pousser à la surconsommation, des groupes peuvent survolter la xénophobie, la haine de l'autre culture ou civilisation, ou la guerre.
C'est pourquoi les conflits font encore les beaux jours des relations internationales. Une poignée d'humain, est capable d'entraîner toute une nation vers le pire. Et nous avons aujourd'hui clairement la charge de nous occuper de ces mécanismes. Nous devons absolument les comprendre pour nous en protéger définitivement.
Mais pour dépasser cette étape, notre conscience morale et humaine doit encore se développer. La conscience des peuples, comme celle des leaders, doit encore progresser.
Le mal et le progrès
La tragédie humaine
Les aléas de notre métamorphose
Nous sommes réticents aux meurtres particuliers, mais permissifs aux génocides et résignés au meurtre général, biologique.
V. Forrester
La tragédie grecque a bien saisi le côté fatal de la violence humaine.
Pour Eschyle ou Sophocle, elle découle des dieux ou de la folie.
Sur le fond, les Grecs anciens (et Nietzsche qui les soutient) ont raison. L'homme n'est pas responsable de ses débordements de violence. Il est avant tout victime de la puissance de ses pulsions archaïques. les pulsions sont les véritables coupables de toutes les « inhumanités ».
L'obligation du libre arbitre
Seulement, pour élaborer son monde, l'homme devait se décréter maître de ses actions et possesseur d'un véritable libre-arbitre. Il devait s'imposer des interdits, un système de lois et se considérer comme responsable de ses actes. Même si dans l'absolu l'être humain est victime de sa pulsion quand elle prend le pas sur sa volonté et sa conscience morale, il doit quand même assumer la responsabilité de ses actions.
Aujourd'hui, après des milliers d'années de contraintes et d'éducation, être responsable à davantage de sens. Tout être humain reçoit une formation susceptible de le rendre maître de lui-même. Une éducation susceptible de développer sa volonté et son respect d'autrui. Toute transgression serait donc avant tout, le résultat d'une défaillance éducative*.
* défaillance d'éducation à la volonté et à la conscience morale, auxquelles s'ajoutent les valeurs enseignées par la société
Du rôle majeur de l'éducation
Le système d'éducation dépend à son tour du niveau de « conscience morale » diffusé par la société (avant, par le prêtre et l'instituteur, aujourd'hui par la télé).
Le degré de conscience morale, seraient donc directement responsables du degré de violence de l'humanité. Il suffirait donc d'élever le niveau de conscience de notre espèce, pour sortir de la violence. Évidemment, les choses ne sont pas aussi simples.
La conscience (et plus particulièrement la conscience morale) est une valeur fluctuante. Elle accélère, se rétracte, devient religieuse, puis athée, plonge dans la téléologie et la quitte pour l'immédiat. C'est ce qu'il s'est produit à la sortie des grandes catastrophes du siècle dernier. La réflexion sur le sens de l'humanité s’est brutalement arrêté.
Indispensable analyse du mal
Pour reprendre ses méditations téléologiques, l'homme doit plonger les mains dans le cambouis. Il doit nécessairement comprendre le mal, justifier sa présence. Il suffit pour cela de positionner cette valeur négative sur l'échelle globale de l'évolution. En effet, quelques décennies entourant notre existence, ne permettent pas de distinguer l'orientation positive de l'humanité. Comment par exemple, parler de progrès positifs à la sortie des deux grandes guerres mondiales ? Comment retrouver l'optimisme de Kant après la Shoah ?
Le génocide n'est pas le résultat du progrès
Toutes les horreurs criminelles du siècle dernier en Occident, ont utilisé le progrès pour amplifier leur crime. Seulement, le progrès n'est pas en cause dans ces horribles inhumanités. Le génocide du Rwanda nous l'a démontré. Ce sont encore et toujours certaines tendances humaines
qu'il faut juger. C'est l'instinct de domination, de ségrégation et de prédation, qu'il faut accuser. C'est le désir d'hégémonie, l’expansionnisme prédateur
qu'il faut condamner. Si elles le peuvent, toutes ces pulsions primaires utilisent naturellement le progrès pour se réaliser*.
* à un autre degré, ces mêmes instincts corrompent le libéralisme actuel, le poussent à maltraiter une grande partie de l'humanité.
La faute aux instincts et aux pulsions abusantes
L'instinct de domination et de prédation est encore conséquent dans nos esprits. Il déborde bien souvent notre volonté et notre conscience. Il retourne la technologie contre nous-même et
nos congénères. à cause de ces forces instinctives, le progrès se retrouve utilisé de façon criminelle. Ces outrances repoussent alors notre espèce bien loin dans la hiérarchie pacifiste du
vivant. Loin derrière les herbivores ou les baleines ... Nous partageons malheureusement encore beaucoup trop de choses avec les prédateurs. La triste capacité de tuer nos propres enfants en est un exemple*.
* comme la mythologie l'avait déjà très bien saisit... (voir Hercule)
L'homme doit dépasser cette étape obscure.
an 2002
une nouvelle téléologie
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