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Epicure

Biographie d'Epicure

Epicure.

ÉPICURE, l'un des plus illustres philosophes de l'antiquité. Fondateur d'une des sectes les plus nombreuses, penseur hardi, novateur brillant, écrivain fécond, Épicure cependant n'est connu de la postérité que par de légers fragments de ses nombreux ouvrages, des citations de divers auteurs grecs, et par le poème De la nature des choses dans lequel Lucrèce expose le vaste système du philosophe grec ,qu'il regarde comme son maître et son guide, et qu'il place au rang de ces hommes que la puissance du génie semble élever jusqu à l'essence divine :

Nam si ut ipsa petit majestas cognita rerum,
Dicendum est Deus ilte fuit Deus ...
Qui princeps vitœ rationem invenit eam, quœ
Nunc appellutur sapientia.

Ailleurs Lucrèce dit de son maître :

Etenebris tantis tam clarum extol ere lumen.
Qui primus potuisti iltustrans commoda vitœ
Te sequor o graiœ gentis decus etc.

O toi qui de la Grèce es le guide et l'honneur,
Toi qui nous révélant les secrets du bonheur,
Au monde aveugle encore apportas la lumière,
Je pose un pied timide en ta vaste carrière ;
Ne crois pas qu'en secret audacieux rival,
Je cède au fol orgueil de marcher ton égal !
Eh voit-on l'hirondelle impuissante et hardie,
Du cygne défier la noble mélodie,
Et le faible chevreau, d'un pas présomptueux,
Suivre du fier coursier l'essor impétueux ?
Sage et fècond génie, ô mon maître ô mon père,
Quel est de tes leçons le charme salutaire ;
La raison à grands flots coule en tes fiers écrits;
Et moi comme l'abeille aux arbustes fleuris
Puise son doux nectar épris de ta sagesse,
De tes paroles d'or je ne me repais sans cesse.

Gargette, bourg de l'Attique est regardé par plusieurs écrivains comme le berceau d'Epicure ; mais il paraît certain qu'il naquit à Samos, où son père avait été obligé de se rendre avec la colonie que le conseil d'Athènes y fit transporter pour contenir les Samiens, dont on craignait la révolte.

Diogène Laërce fixe l'époque de sa naissance 341 ans avant l'ère chrétienne ; il prétend que sa famille descendait de Philéus fils d'Ajax, et que le père d'Epicure, qui se nommait Néoclès avait fondé une école à Samos, où son fils reçut sa première instruction ; il ajoute que, dans son enfance, il suivait sa mère, qui faisait profession de purifier les maisons et qu il lui récitait les formules expiatoires.

Une semblable condition contraste singulièrement avec l'illustration attribuée à sa race ; cette descendance est sans doute très incertaine, mais on sait que presque tous les historiens, entraînés par un préjugé populaire, ont cru ajouter à la gloire d'un grand homme en lui donnant une origine antique. Né pour la philosophie, Epicure avait à peine quinze ans lorsqu'il se lia avec Pamphilus et Nausiphanes ; il étudia les écrits d'Anaxagore, de Démocrite et d Archélaüs précepteur de Socrate. Il commença à professer ses principes à Mitylène puis à Lampsaque ; ses trois frères furent au nombre de ses disciples.

A l'âge de 18 ans il se rendit à Athènes, et fut obligé d'en sortir presque aussitôt, à cause des troubles qui éclatèrent après la mort d Alexandre. Il y revint enfin, et l'un des jardins délicieux de cette ville célèbre fut le lieu choisi pour donner les leçons de sa douce philosophie ; au bord des ruisseaux sous l'ombre des bocages environné de fleurs embaumées, il expliquait à ses sectateurs l'ordre pompeux de l'univers il semblait chercher à se rapprocher de la nature dont il était le disciple et l'admirateur.

La simplicité et la justesse de ses raisonnements inspiraient la confiance ; ses mœurs commandaient l'estime et son éloquence entraînante prêtait des armes à la force de son génie. Après avoir marché sur les traces des plus grands philosophes, il rejeta ce qu'il crut vicieux dans leurs systèmes ; développa leurs idées, étendit leurs découvertes et se fraya une route nouvelle.

Sa célébrité s accrut rapidement ; chaque jour ajoutait à sa gloire ; le monde civilisé retentit de son nom, et l'élite de la Grèce s'empressa d'augmenter le nombre de ses disciples. Les succès d'Épicure, l'admiration qu'il inspirait, éveillèrent la jalousie de ses rivaux et lui suscitèrent une foule d'ennemis; les stoïciens surtout ne bornèrent pas leur vengeance à attaquer ses opinions; ils calomnièrent sa personne; l'accusation d'impiété, qui avait coûté la vie à Socrate, menaça les jours d'Épicure.

L'hypocrisie rend ses armes terribles en les cachant sous un voile sacré ; mais elle attaqua vainement Epicure ; son triomphe le rendit plus cher à ses amis, et sa gloire en acquit un nouvel éclat. On trouva que ses ouvrages remplis d une morale touchante, attestaient que leur auteur avait une piété plus sincère que ceux qui l'ccusaient d'en manquer. La secte des stoïciens, dans son origine, comptait parmi ses membres des hommes exaltés par une ferveur rigide, qui ressemblait à l'enthousiasme du fanatisme.

Cette doctrine, épurée dans la suite, fut embrassée par des sages qui en rétablirent l'honneur. Épicure croyait que les dieux, toujours calmes, toujours bons, jetaient sur la terre des regards satisfaits, et souriaient au bonheur des hommes ; les stoïciens au contraire, en faisaient des tyrans occupés à épier les moindres faiblesses, pour se donner le plaisir de les punir cruellement.

Ces sectateurs austères, enlevaient à l'espèce humaine, les plaisirs de la vie, ne lui promettant qu'un avenir peu certain et sur l'espérance duquel leurs propres opinions se combattaient sans cesse, en un mot, ils abreuvaient l'existence d'amertume et ne laissaient entrevoir qu'une éternité vague, peu faite pour compenser les douleurs qu'ils s'infligeaient volontairement.

Epicure, dont l'âme noble et pure se faisait une juste idée de l'intelligence suprême, attachait l'homme à la Divinité par la reconnaissance : il voulait qu'on embellît de fleurs la route qu'elle même nous a tracée; il voulait que l'ascendant de la vertu remédiât aux maux que la nature nous impose pour prix de ses bienfaits.

Certes il ne prétendait pas que le plaisir devînt l'unique but de nos actions, mais il le promettait comme la récompense de la sagesse. Pour être heureux ,disait-il, il faut souvent faire des sacrifices à la nature, il faut aussi calculer si le bien que l'on désire vaut le prix qu'il doit coûter.

- Epicure répétait à ses disciples : " Usez de vos facultés, n'en abusez jamais, ne sacrifiez pas de longs jours à une courte jouissance ; ne contrariez jamais la nature ni votre conscience ; que la sobriété et la modération rendent vos plaisirs plus vifs et plus purs ; évitez les excès qui tourmentent le présent et appauvrissent l'avenir : en vivant selon la nature, vous ne serez jamais pauvres ; en vivant selon l'opinion, vous ne serez jamais riches; s'il est du caractère des dieux de se passer de tout, il est du caractère des sages de se contenter de peu ; pour rendre un homme opulent, il vaut mieux diminuer ses désirs que d'augmenter ses richesses.

Telle était la doctrine de ce philosophe que son éloquent interprète embellit des charmes de la poésie latine ; telle était cette doctrine admirée pendant tant de siècles, et si méconnue ou si malignement défigurée dans le nôtre. Si la morale d'Epicure avait besoin d'éloges, on les trouverait dans l'accord de ses disciples, qui ne se désunirent jamais, et qui s'aimèrent en frères, quand le fanatisme et l'ignorance divisaient les familles et versaient des flots de sang.
- Pline le naturaliste rapporte que, dans son temps plus de trois siècles après la mort d'Epicure, l'époque de la naissance de ce grand homme était célébrée comme l'un des jours où la terre avait reçu du ciel un de ses plus précieux bienfaits. Ses sectateurs se multiplièrent à l infini dans les républiques de la Grèce, en Egypte, en Asie : pendant plusieurs siècles ses écoles furent ouvertes dans toute l'europe civilisée. En 484 de l'ère chrétienne, il s'établit à la Chine même, une secte de philosophes sous le nom d'épicuriens, mais dans un tel pays, elle dut perdre une partie de sa pureté primitive.
- Gassendi, le premier, fit connaître au siècle de Louis XIV la philosophie d'Epicure ; il développa avec une grande clarté le système corpusculaire jusque là absolument inconnu. Gassendi eut pour disciples Chapelle, Bernier, Molière et Saint-Evremond, qui répandit dans Londres les opinions de son maître.

Walter, regardé alors comme l'Ovide de l'Angleterre, aidé de l'esprit sémillant du chevalier de Grammont, et Peut être des charmes de la célèbre Hortense Mancini, parvint à propager la doctrine d'Epicure à la cour voluptueuse de Charles II, où tant d'hommes d'esprit, mais d'un talent médiocre, insultaient à l'infortune, à la misère du premier des poètes anglais, dont le génie resta si long temps méconnu, et dont la vie chaste et pure, les sentiments généreux, le noble patriotisme, faisaient ressortir par le plus singulier contraste, le hideux scandale de la tourbe éhontée dont la restauration s'entourait, comme pour couvrir par le fracas de la débauche, les cris de ses victimes, et voiler aux yeux d'un peuple hébété, les horreurs du meurtre, sous l'éclat du faste royal.

Ces hommes, couverts de la fange du crime et du vice, s'enivrant de tous les plaisirs au milieu de femmes impudiques, que Milton appelle les bacchantes de cour, et dans lesquelles il croit revoir les furies qui massacrèrent Orphée sur les bords de l'Ébre, ces vils courtisans se parent avec empressement du titre d'épicuriens.

Bientôt ce titre cesse d'être une dérision; Epicure vantait la volupté : on range donc volontiers les voluptueux parmi ses sectateurs ; on oublie que la volupté préconisée par Epicure consiste dans l'art d'éviter les excès, de vivre de peu pour satisfaire aisément ses besoins, et surtout de posséder une âme calme au milieu des séductions de la fortune, comme dans les angoisses du malheur. En un mot, la volupte d'Epicure c'est la vertu.

La pure sagesse née dans le cœur du philosophe athénien, devint à la cour de Charles Il la déesse de la licence la plus effrénée. Cette étrange aberration, qui avait déjà des antécédents analogues dans l'antiquité, si l'on en juge par les plaisanteries d'Horace et de Pétrone, acheva de répandre la fausse opinion qui depuis a rendu si méconnaissable le système d Épicure. Les actions de ce philosophe répondirent constamment à la noblesse de ses principes ; s'il prêcha la vertu, il la fit chérir par son exemple. Heureux du bonheur des autres, il partagea sa fortune avec les indigents et rendit la liberté à ses esclaves.

Quoiqu'Epicure fût persuadé que le sanctuaire de la Divinité est la nature entière, il se crut obligé de fréquenter quelquefois les temples ; Dioclès, l'un de ses plus cruels ennemis, ne put s'empêcher de s'écrier en le voyant au pied des autels : "Jupiter, tu ne me parus jamais si grand que lorsqu'Epicure est à tes genoux".

- Attaqué depuis longtemps d'une maladie douloureuse, Epicure mourut à Athènes, à l'age de 72 ans avec la résignation d'un sage qui sait que la vie n'est qu un prêt de la nature, et qui le restitue toujours avec calme quand il en a fait un digne usage.

- On peut encore espérer de retrouver un jour les oeuvres d'Epicure, que d'innombrables copies avaient répandues chez tous les peuples. Déjà on a découvert dans les débris d'Herculanum des papyrus faisant partie de l'un des ouvrages du philosophe grec. La patience laborieuse de la science a déchiffré des lignes dont une partie des lettres avaient cédé à l'action du feu, mais qui permettait d'en réunir les vestiges. Le titre de l'ouvrage, écrit en gros caractères, en atteste suffisamment l'authenticité : EIIIKOYPOY IIEPI pYXEQX. E.

Toutes les phrases obtenues sur ces lambeaux se trouvent reproduites pour le sens, dans des passages du poème de Lucrèce. Ces fragments de papyrus recueillis sous les cendres du Vésuve, ont été publiés avec un fac simile dans la édition de la traduction de Lucrèce

DE PONGERVILLE
de l'Académie française

Dictionnaire de la conversation et de la lecture

2020


Socrate

 

 

12345678910111213

anaxagore, philosophe grec, sculpture buste

 

Anaxagore, fils d'Hegésibule ou d'Hebule, originaire de Clazomène, ville de Lydie.

L'intelligence est le principe de moteur (c'est ce "nous qui explique l'ordre du monde. Il a d'abord dissocié les éléments divers du monde, il les a ensuite ordonné)

On lui demandait un jour pourquoi il était né : " Pour observer le soleil, la lune, le ciel"

Diogène Laërce.