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Jean-Jacques Rousseau une Biographie

Biographie de Rousseau XIXe

Jean Jacques ROUSSEAU

En l'année 1529, lorsque les querelles de religion commençaient d'agiter le monde politique, un libraire de Paris, Didier Rousseau, fuyant les persécutions, quitta la France avec sa famille, et vint s'établir à Genève, où, quelques années plus tard, le droit de bourgeoisie lui fut accordé. L'un de ses descendants, Isaac Rousseau, épousa la fille du ministre Bernard. Deux enfants naquirent de cette union : l'un, élevé avec négligence, se dérangea de bonne heure, et disparut sans retour de la maison paternelle; l'autre, qui reçut le nom de Jean Jacques, coûta en naissant la vie à sa mère, vint au monde presque mourant, et fut conservé par la tendresse d'une sœur de son père, qui prit soin de sa première enfance.

Près de quarante ans s'écoulèrent avant que le nom de Jean Jacques Rousseau sortît de l'obscurité : longtemps l'auteur futur d'Emile et de Julie végéta ignoré, jouet de sa fortune errante et de sa propre inquiétude. Resté orphelin, à la suite d'une affaire d'honneur qui força son père de s'expatrier, il entra en apprentissage chez un graveur, homme dur et borné, qui le maltraita et l'abrutit : il fuit, et se trouve à seize ans, sans famille, sans patrie et sans asile. Un hasard favorable appelle sur lui l'intérêt d'une aimable patrone, la jeune baronne de Warens. Conduit à l'hospice des catéchumènes à Turin, il y abjure le protestantisme. Sorti de l'hospice, il lutte contre la misère, il est tour à tour laquais chez la comtesse de Vercellis, domestique chez le comte de Gouvon, de là, il revient auprès de sa protectrice, qui, touchée de son sort et de sa jeunesse, consent à l'accueillir chez elle. Il essaie tour à tour diverses carrières, étudie au séminaire, travaille au cadastre, enseigne la musique qu'il ne sait pas encore, il promène sa destinée inconstante, d'Anneci à Fribourg, de Fribourg à Lausanne, de Lausanne à Neufchâtel, de Neufchâtel à Berhe et à Soleure, de Soleure à Paris, de Paris à Chambéry, et toujours rappelé par son cœur près de Mme de Warens, ne s'éloigne d'elle que pour bientôt s'en rapprocher. Ainsi s'écoule sans gloire et non sans erreurs, sa jeunesse ou plutôt sa longue enfance ; ainsi préludait à ses destinées ce génie qui devait étonner le monde !

A vingt quatre ans, Rousseau est atteint d'une maladie longtemps jugée mortelle. Dans la langueur de sa longue convalescence, retiré avec Mme de Warens dans la paisible solitude des Charmettes, il s'applique à l'étude avec plus de suite qu'il ne l'avait fait jusqu'alors ; il acquiert des connaissances, il apprend à réfléchir sur ses devoirs. Plusieurs années s'écoulent dans cette douce retraite, Jean Jacques n'aspirait qu'à y passer sa vie entière près de Mme de Warens, devenue pour lui plus qu'une amie. Malheureusement une absence de quelques mois la refroidit à son égard : il ne put se résoudre à partager avec une autre, un cœur qu'il avait possédé sans partage, et, renonçant à ses espérances de bonheur, il accepta une place de précepteur à Lyon chez M de Mably.

Il ne tarda pas à sentir que son caractère était peu propre à cet emploi : après un an d'essai, une dernière fois encore, il revint aux Charmettes chercher un bonheur qu'il ne trouva plus. Alors, désenchanté sans retour, il songea enfin à se faire une existence indépendante. Il avait des connaissances en musique; il s'était même occupé dans ses études, d'un nouveau système de notation : il se hâta d'y mettre la dernière main, puis, muni de quelques recommandations, il part pour Paris et va présenter son travail à l'académie des sciences.

Quelques éloges stériles furent le seul fruit de cette démarche. Déçu de ce côté Rousseau consentit à suivre en qualité de secrétaire le comte de Montaigu, nommé ambassadeur à Venise : mais bientôt le caractère bizarre et les mauvais procédés de l'ambassadeur, le ramenèrent en France. Là, il chercha de nouveau à tirer parti de ses talents. Introduit dans la société de Mme Dupin, qui réunissait chez elle l'élite des gens de lettres, il y lia connaissance avec plusieurs d'entre eux. Le succès, toutefois, ne répondit pas à ses premiers efforts : l'opéra des Muses galantes, dont il avait composé les paroles et la musique, ne put être représenté; le divertissement des Fêtes de Ramire, ouvrage de Voltaire et de Rameau qu'il fut chargé d'arranger pour le mariage du dauphin, n'obtint qu'un succès infructueux, les articles qu'il rédigea pour l'Encyclopédie, ne lui valurent aucune récompense. Cependant le temps s'écoulait : déjà Rousseau entrait dans sa trente-huitième année; déjà, découragé par tant de vains essais, il s'était résigné à occuper chez Mme Dupin, l'humble emploi de secrétaire, avec 8 ou 900 livres d'appointements, lorsqu'en 1750, l'académie de Dijon mit au concours cette question singulière : Le rétablissement des sciences et des arts a t-il contribue à corrompre ou à épurer les moeurs ?

Ce fut en allant visiter au donjon de Vincennes Diderot, son ami emprisonné pour quelques hardiesses littéraires, que Rousseau, feuilletant un numéro du Mercure, tomba sur le programme de l'académie de Dijon. Rien n'égale l'impression que produisit sur lui cette lecture. Tout à coup, il se sent l esprit ébloui de mille lumières; des foules d'idées vives s'y présentent à la fois avec une force et une confusion qui le jettent dans un trouble inexprimable; il se sent la tête prise par un étourdissement semblable à l'ivresse; une violente palpitation l'oppresse, soulève sa poitrine. Ne pouvant respirer en marchant, il se laisse tomber sous un des arbres de l'avenue, et il y passe une demi-heure dans une telle agitation qu'en se levant il aperçoit tout le devant de sa veste mouillé de ses larmes, sans avoir senti qu'il en répandait. Diderot, auquel il confie la cause de son trouble, l'encourage à concourir pour le prix, et, pressentant d'avance l'opinion de son ami sur la question proposée, laisse échapper ces paroles remarquables : "Le parti que vous prendrez est celui que personne ne prendra". Il disait vrai : déjà Rousseau prononçait dans sa pensée la condamnation des arts et des sciences. Cédant à sa vive inspiration, il compose, il remporte le prix.

C'est ici que la vie de Rousseau commence pour la postérité.

A peine connut-on le jugement de l'académie et l'ouvrage couronné, qu'un grand scandale s'émut dans le monde littéraire : ce fut à qui prendrait la défense des lettres attaquées. Encore bouillant de son premier triomphe, Rousseau fit face à tous ses adversaires. Dans cette polémique, son talent prit de la maturité. Le discours couronné n'était, à tout prendre, qu'une brillante amplification de rhéteur, dont le style, déjà riche de mouvement et d'images, mais souvent vague et déclamatoire, décelait encore l'écrivain sans expérience : en se défendant contre ses nombreux critiques, l'auteur apprit l'art d'écrire d'un style plus ferme. Sa réponse à M Gautier, académicien de Nancy, parut un modèle de persifflage. Bientôt l'honneur qu'il eut de compter un roi parmi ses adversaires, l'obligea de prendre un ton plus grave : Stanislas réfuta son discours, et fut réfuté lui-même avec une dignité respectueuse qui honorait le monarque sans abaisser le citoyen. Les amis de Rousseau tremblaient de sa hardiesse : lui, rendit assez d'honneur à son noble adversaire pour ne rien craindre; et la loyauté du prince justifia la confiance de l'écrivain.

Rousseau n'avait vu d'abord, dans l'usage de ses talents, qu'un moyen d'existence. En acquérant la conscience de son génie, il vit sa mission s'agrandir : il se sentit appelé à dire la vérité aux hommes; fort de sa sincérité et de son courage, dès lors il adopta cette devise devenue célèbre : vitam impendere vero. De ce jour, il devint un autre homme : son ame s'éleva, ses principes s'affermirent. Pour n'appartenir qu'à la vérité, il fallait se mettre au dessus de l'opinion et de la fortune; Rousseau résolut de faire divorce avec la fortune et l'opinion. Cette résolution, qui affranchissait sa conscience, flattait aussi sa paresse et sa timidité naturelles. Jeté dans le grand monde par circonstance, non par goût, Rousseau n'y vivait qu'a vec répugnance; il en ignorait la langue et les usages; il en détestait l'apprêt et la contrainte. Ses succès l'enhardirent enfin à briser le joug des préjugés, des bienséances sociales, dont son inquiète susceptibilité s'exagérait encore la tyrannie; et, libre d'ambition, content de sa pauvreté volontaire, il espéra ne plus vivre que pour le repos et pour ses nouveaux devoirs. Tout entier à ce dessein, Rousseau prend tout à coup son parti : il réforme sa toilette, résigne un emploi lucratif chez un financier, proclame la ferme volonté de n'accepter aucun don, hors ceux de l'intime amitié; et, ne voulant pas même dépendre de son talent, de peur que son talent ne vînt à dépendre ainsi de la fortune et des hommes, il se fait copiste de musique pour gagner sa vie. Les premiers auxquels il dit sa résolution, le crurent devenu fou; bientôt on ne le trouva plus que singulier; on finit par l'admirer Il n'était bruit dans le monde que d'un philosophe qui pour vivre independant avait quitté les bureaux d un fermier général et demeurait à un cinquième ctage copiant de la musique à six sous le rôle.

Le Devin du Village acheva de lui concilier la faveur publique. Cette pastorale, faible de style, mais naïve et gracieuse, charma les oreilles françaises, que rassasiait la lourde psalmodie du vieil opéra. La première représentation du Devin du Village eut lieu sur le théâtre de la cour. Jean Jacques, alors dans toute la ferveur de ses nouveaux principes, y parut en habit négligé, en barbe longue, en perruque mal peignée. Cette bizarrerie ne choqua point; peut être même trouva t-on quelque chose de piquant dans ce contraste d'une imagination fraîche et tendre, cachée sous un extérieur inculte et sauvage. Il ne tint qu'à Rousseau d'être présenté au roi, d'obtenir une pension ; mais fidèle à ses maximes, il éluda l'une et l'autre faveur.

Vers le même temps, Rousseau fit jouer au Théâtre-Français la comédie de Narcisse ouvrage de sa jeunesse. Moins heureux que le Devin, Narcisse n'eut aucun succès. Rousseau, qui, pendant les répétions, avait gardé l'anonyme, au sortir de la représentation se déclara publiquement l'auteur de la pièce tombée. Cet aveu, qui pouvait n'être que le calcul d'un amour-propre bien entendu, fut vanté comme un acte de courage. Narcisse parut imprimé, avec une préface où commençaient à se développer les opinions philosophiques de l'auteur. Une occasion se présenta bientôt de les développer davantage : l'académie de Dijon ouvrit un nouveau concours ,dont le sujet était l'origine et les fondements de l'inegalite parmi les hommes. Jamais plus haute question n'avait été proposée à la méditation des philosophes. Rousseau, dont elle renflamma la verve, composa encore pour le prix. Cette fois, il portait dans la lice un talent éprouvé; cependant le discours sur l'inegalité, quoique bien supérieur de pensée et de style au discours sur les sciences, n'eut point la même fortune. L'académie, dont le premier jugement avait trouvé tant de censeurs, craignit de se compromettre en couronnant un nouveau paradoxe : le discours de Rousseau fut écarté; l'abbé Talbert eut le prix. On ne connaît pas son ouvrage.

Chaque jour augmentait la célébrité de Rousseau; mais cette célébrité même devenait un obstacle à l'accomplissement de ses desseins. Les distractions, les importunités, affluaient autour de lui. En vain les repoussait-il avec humeur : plus il gagnait en renommée, plus il perdait en indépendance et en tranquillité. Ces contrariétés, qui se renouvelaient sans cesse, lui firent prendre en haine le séjour de Paris. Des affections, des souvenirs d'enfance, le rappelaient à Genève : il saisit avec empressement l'occasion qui lui fut offerte d'y faire un voyage.

Jean Jacques fut accueilli dans sa patrie comme devait l'être un citoyen qui l'avait honorée. Durant son séjour, entouré d'estime et de bienveillance, heureux de respirer sur un sol républicain, errant sur les bords du beau lac qui l'arrose, son âme s'enivra de patriotisme et de liberté. Un instant il voulut se fixer dans son pays. Il reprit le culte de ses pères; il fut rétabli dans ses droits de cité; et lorsqu'à son retour en France il fit imprimer le discours sur l'inegalité, il se proclama citoyen de Genève. Son vœu était alors d'y revenir achever sa vie au sein de la paix et de l'amitié; mais le sort en décida autrement.

Parmi les amis que Rousseau comptait en France, brillait par les grâces de son esprit par l'aménité de son caractère Mme d'Epinay, femme d'un fermier général. Non loin du château que celui ci possédait aux environs de Montmorency était un lieu champêtre et retiré, que sa position avait fait nommer l'Ermitage. Conduit un jour par son amie dans cette solitude, Rousseau en parut charmé; en y retournant avec elle à quelque temps de là, il fut surpris et touché d'y trouver une habitation nouvelle, qu'elle avait fait élever pour lui.

- "Voilà, lui dit elle, votre asile, c'est vous qui l'avez choisi ; c'est l'amitié qui vous l'offre".

Vaincu par tant d'attachement et de délicatesse, Rousseau renonça pour Mme d'Épinay, au séjour de sa patrie; il ne songea plus qu à s'établir à l'Ermitage. On railla dans le monde son projet de retraite : il ne fut point ébranlé, et sans attendre le retour du printemps, il courut s'installer dans son nouvel asile. Il croyait y trouver le bonheur; l'infortuné ne savait pas quelle fatale influence il y traînait avec lui. A son retour de Venise, Rousseau avait connu, dans l'hôtel qu'il habitait, une jeune ouvrière en linge. Son cœur et ses sens avaient besoin d'une compagne, il se prit pour cette fille d'un attachement qu'il crut payé de retour. Ses faciles faveurs lui parurent le gage d'une affection sincère : dans la simplicité d'un esprit sans culture, il crut voir la naïveté d'un cœur sans art. Devenue la gouvernante et l'amie de Rousseau, Therèse Levasseur acquit insensiblement sur lui cet ascendant que les êtres bornés exercent presque toujours, dans la vie domestique, sur les esprits supérieurs. Les amis de Rousseau gémirent de cette liaison indigne de lui : prévoyant trop quel empire elle allait prendre dans la solitude, ils tentèrent de la rompre. Thérèse qui pénétra leur dessein s appliqua elle même à les brouiller avec son maître Ses rapports, ses insinuations artificieuses, n'obtinrent que trop de crédit sur cette âme impressionnable : ils y firent germer ces méfiances qui troublèrent si cruellement la fin de sa carrière.

Cependant les premiers moments du séjour à l'Ermitage s'écoulèrent pour Jean Jacques, dans un calme ravissant. Au milieu des bois, seul avec la nature, il se plongeait à loisir dans ses douces extases; il jouissait avec délices de cette vie intérieure et contemplative, charme des imaginations sensibles. Dans ses longues promenades, il évoquait, sous un beau ciel, dans le silence des forêts, les divines images de Claire et de Julie ; il rêvait les pages enchantées de l'Heloïse. La plus aimable intimité régnait entre lui et Mme d'Épinay : c'était, d'une part, les soins empressés, les prévenances ingénieuses de l'amitié délicate et attentive; c'était, de l'autre, la vive effusion de l'amitié sensible et reconnaissante.

Ces rapports si doux furent trop tôt troublés. Grimm, que Rousseau croyait son ami, devint l'amant heureux de Mme d'Épinay. Dominée par un homme qu'importunait la célébrité de Jean Jacques, son attachement s'en ressentit peut être. Rousseau, que son âge, ses infirmités, ses principes sévères auraient dû préserver d'une folle passion, tomba éperdûment amoureux de la belle sœur de Mme d'Épinay, Mme d'Houdetot, qu'il savait éprise de Saint Lambert : cette faiblesse, qu'il eut l'imprudence de laisser connaître, qui l'exposa quelque temps au blâme des gens austères, aux railleries des gens du monde, attiédit son affection pour son amie; il eut même le tort de lui imputer, sur la foi trop douteuse de Thérèse, des trahisons probablement imaginaires. On s'aigrit, on se raccommoda. Tout à coup Mme d'Epinay, voulant dérober à son mari les marques trop visibles de ses bontés pour Grimm, imagina d'aller à Genève consulter Tronchin et d'inviter Rousseau à l'y accompagner : l'invitation était dérisoire sous plus d'un rapport; Rousseau s'y refuse : on insiste; il prend de l'humeur; il écrit à Grimm une lettre bizarre. Grimm saisit ce prétexte, feint de s indigner, crie à l ingratitude, rompt avec éclat, entraîne Mme d'Epinay dans la rupture. Rousseau qui d'un mot pouvait se justifier, aima mieux supporter la calomnie en silence que de révéler les secrets de son ancienne amie : il quitta


Socrate

 

 

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anaxagore, philosophe grec, sculpture buste

 

Anaxagore, fils d'Hegésibule ou d'Hebule, originaire de Clazomène, ville de Lydie.

L'intelligence est le principe de moteur (c'est ce "nous qui explique l'ordre du monde. Il a d'abord dissocié les éléments divers du monde, il les a ensuite ordonné)

On lui demandait un jour pourquoi il était né : " Pour observer le soleil, la lune, le ciel"

Diogène Laërce.