Socrate
Grands philosophes de l'antiquité
Socrate, par Diogène Laërce.
Socrate *, fils de Sophronisque, tailleur de pierres et de Phénarète, sage-femme. Il était né à Athènes, au dème d'Alopèce. Il passait pour avoir collaboré avec Euripide.
* DL. oublie les sophistes et leur enseignement, et, laissant pour tard l'étude de l'atomisme, du pythagoricisme, etc.,, qui se rattachent pour lui a d'autres branches, Diogène Laërce en vient à Socrate. Rappelons qu'il y a dans cette biographie, une part de légende, encore aujourd'hui, la vraie figure se Socrate nous est mal connue. Il n'a rien écrit et il est difficile de démêler quel homme il fut vraiment d’après les critiques violentes d'Aristophane, le portrait médiocre qu'en donne Xenophon, les louanges de Platon, qui mêle souvent à celles de son maître, ses propres idées fort différentes, et les traditions rapportées par Aristote qui ne sont pas toujours probantes. M. Méridier (cours d’agrégation, 1931) pense que c'est dans le Banquet de Platon qu'il faut chercher la figure réelle de Socrate, bien que l'auteur ait donné là un portrait stylisé.
Aristophane (qui fait parti vraisemblablement de ceux qui ont contribué à la condamnation à mort du philosophe), écrit "qu'il était fort habile à faire paraître excellente les plus mauvaises choses". chargeant ainsi Socrate du défaut qu'avait en réalité la philosophie des sophistes, que critiquait le philosophe athénien, et derrière laquelle le dramaturge semble s'être rangé ... jean marc tonizzo.
(...)
Si vous êtes beau, disait-il, resté digne de votre beauté, et si vous êtes laids, faites oublier votre laideur par votre savoir
(...)
Il pensait que ceux qui avaient une grande opinion d'eux-même étaient des sots.
Diogène Laërce ; Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres.
Socrate par C.M Paffe
Socrate qui le premier parla sérieusement de morale, qui compris avec l'instinct du génie et de la vertu ce qu'elle avait de réel et de beau, Socrate qui dédaigna d'entrer en lice avec les sophiste, et se cru en droit de les condamner sans les entendre,
Socrate n'avait que les croyances inspirées par le bon sens, qu'il appelait son démon familier, il n'eut pas les conviction de la science qui n'existait pas, et qu'il ne fit pas, quoi qu'il en ait deviné le fondement, en posant le précepte de se connaitre soi-même.
Socrate condamna le dogmatisme, s’apercevant du danger qu'il y avait à ne s'en rapporter qu'aux démonstration de la raison telle qu'elle s’exerçait alors, et, en laissant percer de telles appréhension, il sembla regarder comme insolubles par la raison les plus grands problèmes de la philosophie. Ainsi le doute était au fond de la pensée de Socrate, qu'il le su ou ne le su pas ; et, vu l’état de la science à cette époque, il n'en pouvait être autrement.
Platon qui recueillie son héritage, frappé lui-même du peu de valeur des raisonnements sur lesquels reposaient les théories philosophiques de ce temps, Platon, tout en reconnaissant des vérités certaines, n'admis la plupart des solutions comme des probabilités, et cru que la philosophie ne pourrait jamais reposer sur de plus solides fondements.
Son doute, comme celui de Socrate, était naïf, plein de bonne foi, tel que devait être celui d'un homme de bien et de génie, rempli d'amour pour la vérité, mais qui ne possédait pas les armes nécessaires pour en assurer la conquête. C; M. Paffe. Dictionnaire de la conversation et de la lecture, tome XXII, 1835.
Socrate par Matter
SOCRATE n'est plus le premier mais il est encore le plus célèbre de tous les philosophes. Fils du sculpteur Suphronisque et de la sage femme Phénarète, il naquit à Athènes en 470 av J-C.
Il est vraisemblable qu'il passa sa jeunesse à travailler dans l'atelier de son père. S'il faut en croire la tradition il atteignit même pour l'accomplir aux études dans la sculpture, un tel degré de perfection que ses statues voilées des Grâces, furent jugées dignes d'être placées à la porte de l'Acropolis où Pausanias dit les avoir vues.
Cependant, aidé des conseils et des secours d un riche Athénien appelé Criton, il abandonna bientôt l'art pour se livrer à la science, ou du moins à la méditation sur la sagesse. Un oracle dit à ses parents de ne pas s'opposer à cette résolution, qu'ils le voyaient prendre avec chagrin, mais que lui avait suggérée sans nul doute ce démon ou ce guide intérieur, dont la voix à l'entendre, lui même, réglait toutes ses démarches.
Que ce démon qui a été chez les anciens et chez les modernes l'objet d'une grande attention et de beaucoup d hypothèses, ait été dans la pensée de Socrate un génie protecteur, ou qu'il ait été tout simplement dans son langage la personnification d'une conscience tendre et d'une intelligence méditative, sa résolution, une fois prise, fut invariable et quelle qu'en ait été l'origine, il s'appliqua pour l'accomplir aux études les plus élevées. Il s'occupa de toutes les questions de philosophie, mais ce fut surtout à la philosophie morale et politique, qu'il s'attacha et à laquelle il donna une face et une importance nouvelles.
On ignore qui furent ses maîtres. Les historiens anciens citent Daman Anaxagoras et Archélaus, deux philosophes d'lonie. Il est douteux qu'il ait reçu des leçons d'Anaxagoras, mais d'après Platon, il en lut les écrits avec une extrême ardeur et avec une grande intelligence, de ce qu'ils laissaient à désirer.
Il est vraisemblable qu'il sut mettre à profit le séjour que les sophistes les plus fameux venaient alors faire frequemment à Athènes. Mais il n'avait pas tardé à se dégoûter de spéculations qui, si subtiles qu'elles fussent, laissaient sans aliments ses besoins pratiques, et cessant de vouloir pénétrer d'abord les mystères les plus élevés, il rentra dans le domaine vraiment humain, et fit de l'homme, et en premier lieu de lui même, sa principale étude.
Bientôt on le vit parcourir dès le matin les rues et les places publiques d'Athènes, parlant à tous ceux qu'il rencontrait des devoirs imposés par la religion, cherchant à developper en eux, le goût du beau et du bon, et les exhortant à la vertu. Si plus d'une fois, il eut à essuyer les mépris de la vanité et de la sottise, peu à peu son cortége se grossit de tout ce qu'Athènes comptait d'hommes distingués et désireux de s'instruire. Alcibiade, Criton, Xénophon, Antisthène, Aristippe, Phédon, Eschine, Cébès, Simmias, Euclide, Platon, reconnaissaient Socrate pour leur maître et écoutaient avec avidité ses leçons.
Elles étaient données d'une manière neuve et offraient un singulier attrait. Enseignant dans les places publiques dans les gymnases et les jardins d'Athènes, quelquefois même dans les ateliers, il ne songeait pas à discuter ces principes généraux dont on a coutume de déduire des systèmes. Il ne prenait pas le rôle d'un maître qui enseigne, c'était au contraire celui d'un interlocuteur désireux de s'instruire, qu'il choisissait. Il posait une question, la réponse fournissait matière à une autre, et de question en question, de réponse en réponse, il amenait ses interlocuteurs à trouver eux mêmes la solution, tout en conservant à chacun d'eux, sa libre individualité et son independance naturelle.
Mais quand il avait affaire à des gens gonflés de vanité, et fiers de leur sagesse, il se faisait sophiste pour combattre les sophistes, et alors rien de plus adroit que les moyens par lesquels il les amenait à convenir de leur ignorance, ou même de leur mauvaise foi, rien de plus fin que l'ironie dont il assaisonnait ses raisonnements captieux. Cette méthode de philosopher a été appelée de son nom, la methode socratique, méthode composée d'une analyse qui amenait a sa suite une série d'inductions propres à eclairer l'intelligence et d'une ironie qui amenait aussi une série d'aveux, propres à guérir le cœur.
Mais ce qui est toujours le plus important, après la méthode d'un philosophe, c'est sa doctrine. Celle de Socrate embrassait la religion, la morale et la politique, et approfondissait particulièrement la psychologie, socrate reconnaissait l'existence d'un Dieu puissant, d'une sagesse et d'une bonté absolues.
2020
Vers la préface
|