Après Auschwitz quel dessein pour l'humanité ? Le « mal » efface-t-il le sens ? Retrouver le sens positif du progrès
Difficile de parler d'évolution positive après les monstruosités vécues par le XXe siècle.
À la sortie des 2 guerres mondiales, achevées par les horreurs nazies, la réflexion sur l'avenir humain, s'est naturellement découragée. Nous devions d'abord nous extraire de la stupéfaction laissée par une telle cruauté, un tel scandale comme le nomme le philosophe Paul Ricoeur. Ensuite nous devions panser lentement et en silence, la faille morale qu'infligea Auschwitz à l'humanité. Et après ce temps nécessaire de soin, nous pouvions alors commencer à réfléchir aux causes de ces ignominies et y poser des verrous afin qu'elle ne puisse se reproduire.
Malheureusement, cette réflexion n'est pas encore allée à son terme puisque les génocides ont continué et l'antisémitisme n'a pas disparu.
Ainsi, depuis près de 60 ans, aucune véritable réflexion téléologique semble t-il, n'a pu refaire surface en Occident.
De l'antisémitisme récurrent
En parcourant le net, une constatation s'impose : nous n'en avons pas encore fini avec l'antisémitisme. Malgré Nuremberg, malgré le lourd tribu payé par la communauté juive pour que notre espèce s'impose enfin la définition de crime contre l'humanité, telle que le tribunal international du 8 août 1945 l'a fait figurer dans sa charte, nous n'avons pas encore atteint le centre névralgique de cette cruauté physique et mentale qu'est l'antisémitisme. Découvrir et comprendre ses mécanismes, me semble donc être une urgence. Dénouer cette discrimination pour rompre définitivement avec une maltraitance vieille de 2000 ans, fait également partie des chevaux de bataille de la mecaniqueuniverselle.
Le sens du monde
Les drames du XXe siècle freinent notre ré-engagement sur les voies de l'optimiste. La présence du « mal extrême » déprime et inhibe les études sur le sens de l'humanité. Et pourtant, nous devons reprendre cette exploration. Notre sortie de l'évolution par l'absurde en dépend.
Pour cela, il nous faut résoudre avant tout la question du mal. En faire une généalogie précise et lucide. Comprendre sa logique et sa place dans le phénomène humain. Nous devons le comprendre tout en agissant sans relâche pour éteindre sa réalité négative. C'est ce que nous allons essayer de faire sur la mécaniqueuniverselle.
Le mal nécessaire et nécessairement condamnable
Pour réussir ce tour de force, nous devrons considérer « le mal » comme un élément secondaire, un ouvrier au service du bien. Selon nous en effet, le mal est un simple accessoire négatif ayant pour rôle de faire évoluer son opposé, le bien. Nous devons considérer le mal comme une nécessité en régression constante au sein de l'humanité (malgré le sentiment inverse que nous en avons parfois).
Nous devons également accepter cet étrange paradoxe ; le « mal » est en même temps nécessaire tout en étant de trop. Il est nécessaire à la construction humaine, comme l'affirme la raison, et de trop, comme l'imagine l'émotion. Sans lui pas d'évolution du droit et de la loi, mais l'horreur qu'il soulève, engage nos sentiments à considérer sa présence comme inutile.
Cette ruse de la raison nous pousse à le faire régresser
progressivement jusqu'à ce qu'il disparaisse tout à fait (ce qui ne manquera pas d'arriver, comme le pense la mecaniqueuniverselle).
Le mal, la torture, la barbarie La nouveauté Amnesty international
Voilà donc une sacrée gymnastique mentale. Elle est difficile à accomplir mais pas impossible.
Prenons le cas de la torture par exemple. C'est une barbarie antique mais encore exercée de nos jours. La télévision et les rapports d'Amnesty
International sont éloquents à ce sujet. Pour démontrer la progression positive de l'humanité malgré la présence de la torture, il faudrait dire :
- l'humanité n'a pas encore atteint son seuil de perfection mais elle s'y dirige peu à peu.
-
Pendant des millénaires, les hommes ont systématisée la torture dans laquelle l'antiquité romaine, s'est distinguée. A l'époque de l'inquisition, elle était même censée être favorable à la vérité. En réalité elle offrait du pouvoir, du plaisir et de la crainte à des maîtres pervers et tout puissants. La torture fut donc pendant longtemps, une pratique institutionnelle et coutumière.
-
Progressivement, la conscience des hommes, la religion et la philosophie, ont remis en cause cette barbarie. Des philosophes, des humanistes et des religieux, se sont battus pour sa disparition. Grâce à ce long travail d'humanisation, la torture fut interdite. D'abord par la Suède en 1734, puis par l'Allemagne, la Norvège et le Danemark. Et enfin par la France en 1789.
-
L'inhumanité de la torture a donc fini par être saisie par l'humanité. C'est pourquoi elle est le seul grand comportement inhumain à être explicité
dans les écrits internationaux.
- Même si quelques gouvernements actuels on réussit, pour un temps, à lui redonner un cadre légal au sein même des démocraties en la délocalisant, aujourd'hui la plupart des pays en ont interdit l'usage.
-
La pratiquer ou "la donner à pratiquer", est condamné par la loi.
- Donc, même si en pratique la torture existe toujours, il y a évolution.
- Jour après jour, de nombreux êtres humains
travaillent à la disparition de cette perversion sadique.
- Et enfin, la torture ayant quitté la normalité humaine, son utilisation agit contre elle-même.
En effet, lorsque des journalistes révèlent sa présence, cela engendre un véritable scandale dans l'opinion publique mondiale,
obligeant les dominants à s'excuser et à faire marche arrière.
Ainsi, même si la torture existe encore au XXIe siècle (éclairant notre véritable niveau d'évolution), même si certaines démocraties détournent les lois ou le droit international pour la pratiquer, la régression progressive de cette perversion est une réalité. Et c'est valable pour tous les domaines où se
joue l'évolution de l'humanité. an 2002 l'ambiguïté du néo libéralisme
|