La conscience et l'évolution humaine Être conscient, être en vie
La conscience, mythe ou réalité
La question de la conscience est sans doute un des problèmes les plus complexes de la philosophie et des sciences cognitives. Pourtant
cette notion paraît, de prime abord, évidente. Dans la vie courante, nous avons en permanence la sensation d'être conscient d'événements et de sensations qui nous semblent incontestables.
J'ai conscience d'être en vie, d'être entouré d'objets dont il ne me parait pas possible de contester la
réalité. Voici une table, des chaises, un fauteuil, voilÃ
mes amis, ma famille, ma maison etc. J'ai également conscience de vouloir accomplir telle ou telle action, de penser à demain, de me souvenir d'hier, de ressentir des désirs, des perceptions, etc.
La conscience ordinaire
Le langage courant renforce en permanence le sentiment sensible d'être conscient. Nous nous engageons à  prendre conscience de nos responsabilités. A ne pas nous conduire inconsciemment, à « avoir conscience de nos semblables », etc. Même lorsque nous dormons, une grande partie de ce sommeil
(celui où s'épanouissent nos rêves) nous donnent encore la sensation et le sentiment d'être conscient. Seule, la partie paradoxale du sommeil (et certains accidents cliniques semble-t-il), nous sortent de cet état permanent de conscience. Être conscient permet à l'être d'exister
En réfléchissant à ces moment paradoxaux où je ne pense
justement plus à rien, ou je
n'ai conscience de rien, mon impression première dirait qu'à ce moment-là : « je ne suis rien »,
« je n'existe pas ». Exister serait donc, avant tout, lié à la conscience. Nous « existerions »
uniquement quand nous avons conscience d'être. Je suis la procession permanente de mes états de conscience Comme dirait Bergson. « Je pense donc je suis » pour reprendre la célèbre formule de Descartes.
Donc, dans un premier temps, nous pourrions dire de la conscience qu'elle est :
- Le fondement de l'être,
- La frontière entre l'existence et la
non-existence,
- Le révélateur de ce que nous appelons la
réalité,
- Et le siège du moi, du surmoi, du soi.
Pourtant, lorsqu'on plonge avec intensité dans cet océan d'évidence, nous sommes rapidement confrontés à la
volatilité de ces descriptions. Rien n'affirme par exemple, qu'après la mort la conscience cesse. Personne n'est encore revenu de l'au-delà pour congédier les propositions religieuses à ce propos (d’ailleurs, j'aimerai comme épitaphe drolatique "je vais revenir").
Mais qu'est-ce que la conscience ? Est-elle une substance (matière grise) ou le résultat de cette substance (la vision, le sentiment, la sensation, etc.) ?
Est-elle une construction exclusive du temps et du changement ?
Peut-elle exister dans l'immédiat permanent et intemporel ?
Est-elle porteuse de vérité comme le pense Bergson ou source d'illusions comme le prétend Spinoza ?
La conscience englobante La conscience substance et sentiment
Selon la mecaniqueuniverselle, la conscience englobe tout cela à la fois. Elle prend racine dans la substance, pour devenir sentiment, sensation ou idée. Elle engendre divers niveaux de réalités suivant les zones de pulsions, tendances, souvenirs, espoirs, désirs, qu'elle traverse. La conscience s'étale sur plusieurs degrés d'intensité ou de profondeur, allant de l'illusion
à la vérité.
Il existe donc, diverses formes de conscience. Conscience instinctive, psychologique, introspective, collective, phénoménologique,
(Husserl et sa suspension du jugement) ou conscience engendrée par l'extase,
offrent du monde extérieur des réalités différentes.
Hormis le dernier degré voué à l'extase, tous les autres procurent à l'individu
une parfaite illusion des choses. Conscience et temps
Au niveau de la temporalité, le lien qu'entretient la conscience humaine avec le temps, est relatif à l'histoire de l'humanité.
- Lorsque notre espèce en était encore au stade du primate naturel, elle ignorait le temps tel que nous le concevons aujourd'hui (siècle, année, heure, minute, seconde, etc.).
- La période de l'homme constructeur (à laquelle nous appartenons) à bâtit ce temps fractionné. L'homme l'utilise pour élaborer progressivement toutes les structures matérielles de son monde.
- Parvenu au stade supérieur de l'évolution
(l'état de maturité), l'humain accompli n'ayant plus rien à construire, les notions de temps seront inutiles.
A ce moment-là , selon la mecaniqueuniverselle, nous vivrons dans un pur
immédiat (comme" le primate naturel), mais un immédiat délivré des pulsions, des désirs, des instincts, de l'agressivité... autrement dit, dans la plénitude, l'extase, la béatitude.
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