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Téléologie, évolution de l'homme et de l'humanité

L'humanité et son sens

kant philosophe allemand Le phénomène humain évolue vers le bien, l'extase, la béatitude.

La vision du philosophe Emmanuel Kant

Le monde va de mal en pire: telle est la plainte qui s'élève de toute part, aussi vieille que l'histoire, aussi vieille même que la poésie qui est antérieure à l'histoire, aussi vieille enfin que la plus vieille de toutes les légendes poétiques, la religion des prêtres.

Toutes ces légendes pourtant font commencer le monde par le bien : elles parlent d'un âge d'or, de la vie dans le paradis, ou d'une vie encore plus heureuse dans la société des êtres célestes. Mais ce bonheur, elles le font bientôt évanouir comme un songe et ont hâte de nous dépeindre la chute dans le mal (le mal moral, avec lequel marche toujours de pair le mal physique) où le monde s'enfonce, à notre grand dépit, d'un mouvement accéléré; si bien que maintenant (et c'est un maintenant aussi vieux que l'histoire) nous vivons dans les temps suprêmes, le dernier jour et la fin du monde sont à nos portes, et, dans certaines contrées de l'Hindoustan, le Dieu qui doit juger et détruire le monde, Ruttren, est déjà adoré comme le dieu qui est maintenant le plus fort, depuis que Wischnou, le conservateur du monde, fatigué de la charge que lui avait donnée Brahma, le créateur du monde, s'en est démis, il y a déjà plusieurs siècles.

A cette idée s'oppose une opinion plus moderne, opinion héroïque qui est beaucoup moins répandue et n'a trouvé crédit qu'auprès des philosophes et, de nos jours surtout, auprès des pédagogues : c'est l'idée que le monde marche précisément en sens inverse et qu'il va constamment du pire au mieux (bien que d'un pas à peine perceptible) ou qu'il se trouve au moins dans la nature humaine une prédisposition à un tel progrès. Emmanuel Kant

Quelle clairvoyance...

Philosophie linéaire et cyclique

Les traditionalistes sont pessimistes pour l'avenir et optimistes pour le passé. L Mumford.

L’œuvre kantienne me semble entièrement vouée à la preuve d'une évolution positive (vers la paix universelle). Elle n'a pas été comprise par la majorité humaine (sinon nous serions en paix). La plainte nostalgique et réactionnaire d'un monde allant de mal en pis, s'est prolongé bien après le philosophe de Königsberg. Bien après la philosophie des Lumières, après la phénoménologie de Friedrich Hegel, après le positivisme d'Auguste Comte, la société sans classe de Karl Marx, l'inversion de Friedrich Nietzsche... Cette fleur du pessimisme s’épanoui encore aujourd'hui, sous l'engrais des conduites absurdes créées par l'excès matérialiste (sur consommation, gaspillage, marchandisation de l'être humain). Que l'homme écrasé de servitude, interdit d'éducation ou bouleversé par la rapidité des changements, puisse ne pas se poser la question du devenir humain, on peut le comprendre... mais cela ne devrait pas être le cas du philosophe, de l'artiste, du spirituel ou du scientifique.

Chacune de ces corporations intuitives, me semble-t-il, devrait être au contact de la téléologie puisqu'elles sont au contact de l'histoire. Et l'histoire, par delà toutes les régressions ponctuelles, montre une progression générale positive. Entre la tyrannie de la Grèce archaïque et la démocratie actuelle il y à évolution. Entre la science originelle, et la science contemporaine, un progrès me parait visible.

D'autre part, tout créateur (artiste, philosophe, politique, ou scientifique), a forcément la prétention d'apporter une nouveauté positive à ce qui a déjà été fait. Il est donc naturellement enclin à croire en un progrès positif de l'humanité. Si un artiste actuel par exemple, considérait la peinture du quattrocento, supérieure à l'art de son siècle, et s'il visait à négliger la création de son temps pour tenter de dépasser la technicité de Michel-Ange, il sortirait de l'histoire de l'art. Son travail perdrait toute pertinence artistique (même s'il en conservait une, au niveau technique ou copiste).

Spirituels monothéistes

Quand au croyant, il lui est également difficile de mettre en doute le principe d'évolution positive. S'il adhère à la vision monothéiste du judaïsme, du christianisme et de l'islam, il doit avoir foi en une progression linéaire. Foi en une avancée vers un état de perfection (l'apocalypse, les temps messianiques). Un état se concrétisant par le règne de Dieu sur un monde libéré. Un monde fait de justice et de sainteté, apportant le salut. Autrement dit, l'amour absolu (attribut suprême de dieu) régnera à la fin des temps dans l'esprit de tous les hommes (devenus clairs, justes et saints). Quand l'amour absolu règne dans l'esprit, c'est la béatitude, c'est à dire l'immortalité (immortalité n'ont pas physique, mais psychique, c'est à dire; la fin de la peur dans laquelle la mort prend véritablement corps.

Spirituels des temps cycliques

Si le croyant souscrit aux spiritualités asiatiques (attachées à une vision cyclique du monde) il en arrive finalement aux mêmes conclusions. Cette vision passe par plusieurs phases (naissance, construction, âge d'or, destruction).
L'age d'or peut être compris comme l'age de la perfection. Même si l'hindouisme et le bouddhisme, place la perfection au commencement du cycle (comme une certaine philosophie grecque) cette forme cyclique replace naturellement une nouvelle perfection devant elle (et dans ce sens, elle précède une phase de destruction comme dans les religions monothéistes).

2001

l'eschatologie



stein

Il existe un état de repos en Dieu, de totale suspension de toute activité de l'esprit, dans lequel on ne peut plus tracer de plans, ni prendre de décisions et même faire quoi que ce soit, mais dans lequel, après avoir confié tout son avenir à la volonté divine, on s'abandonne à son propre destin. Moi, j'ai éprouvé dans une certaine mesure cet état, à la suite d'une expérience qui, dépassant mes forces, consuma totalement mes énergies spirituelles et m'enleva toute possibilité d'action. Le repos en Dieu, comparé à l'arrêt de toute activité, faute d'élan vital, est quelque chose de complètement nouveau et irréductible. Avant, c'était le silence de la mort. A sa place apparaît un sens de confiance profonde, de libération de tout ce qui est préoccupation, obligation, responsabilité par rapport à l'action. Et pendant que je m'abandonne à ce sentiment, une vie nouvelle commence peu à peu à me combler et, sans aucune contrainte de ma volonté, à me pousser vers de nouvelles réalisations. Cet afflux vital semble jaillir d'une activité et d'une force qui n'est pas la mienne et qui, sans faire aucune violence à la mienne, devient active en moi. La seule prémisse nécessaire à une telle renaissance spirituelle semble être cette capacité passive d'accueil qui se trouve au fond de la structure de la personne.
Edith Stein