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    ETRE-étant (suite)

Les hiérarchies des choses

Philosophie de la conscience

Soeur Teresa, avec un petit bébé dans les grasUne illusion nécessaire.

La paix intérieure supprime le principe même de l'existence, qui est d'établir des hiérarchies, des désirs, des dégoûts. Alain Bosquet

Hiérarchie : ordre de subordination des choses. La hiérarchie des vivants, des devoirs, des sciences.

Pour expliquer et construire le monde, nous devons fractionner le temps (pourtant homogène et s'écoulant en durée) et distinguer les personnes, les choses et les événements entre eux, alors qu'elles forment un tout au niveau de l'espèce ou de l'écosystème.

Au niveau de l'univers, les jugements humains sont forcément des illusions. Des illusions subjectives et anthropomorphes. Ce que nous pensons du monde n'a donc aucune valeur pour le cosmos tel qu'il se déroule. Mais pour notre espèce le jugement est essentiel. Nous devons juger, hiérarchiser et comparer les choses entre elles pour qu'il y ait progrès.

« Dieu ne juge pas : par lui les êtres se jugent. » Simone Weil

Un outil de construction

Créer des hiérarchies entre les choses (grand / petit, court / long, fort / faible, bien / mal ...) est donc un mécanisme d'évolution. Une séparation artificielle, valable uniquement à notre échelle. Quand nous resituons ces choses dans l'ensemble supérieur auquel elles appartiennent, ces distinctions perdent leur signification.

Prenons un exemple. Nous utilisons souvent des attributs valorisants ou dévalorisants pour désigner un individu : grand, petit, gros, rapide, malin, fort faible, etc. Ces caractéristiques s'évanouissent, ou plus précisément se fondent, quand cet individu est compris au sein d'une équipe sportive. C'est l'équipe alors qui deviendra : forte ou faible, bonne ou mauvaise. A un niveau supérieur, cette équipe désignera un pays tout entier. Ce sera alors l'Irlande ou l'écosse, qui sera « bonne ou mauvaise» forte ou faible. Et si l'on considère le sport en général, ses qualités deviennent des mécanismes destinés à entretenir l'humanité. A défouler les énergies négatives. A relier les pays entre eux. A ajouter de la légèreté à l'existence etc. etc.

Une ruse de la raison.

Les hiérarchies que nous utilisons pour distinguer les personnes et les groupes entre eux : meilleur que... supérieur à... inférieur à... sont nécessaires pour élaborer l'humanité, mais ce sont des illusions. Elles sont donc une sorte de ruse de la raison dont parle Hegel. Elles nous ont permis d'élaborer l'humanité jusqu'au point où elle en est.

Mais le véritable sens de la hiérarchie, va bien au-delà de son utilisation quotidienne. C'est un des mécanismes utilisés par notre espèce pour atteindre son unité (l'unité parfaite dont nous pensons qu'elle est le sens et le destin obligatoire de l'humanité). Pour accéder à la paix universelle et à la fraternité réelle. Une fois cette unité concrétisée, le principe de hiérarchisation n'aura plus lieu d'exister. Les hiérarchies auront alors naturellement disparues.

Curieusement, la hiérarchisation des choses est à double visage. D'un côté elle est un moteur de l'évolution humaine et de l'autre, un frein à l'idéal fraternel. Pourtant au final, ces deux oppositions finissent en positif humain. C'est pourquoi, au niveau historique, le système des hiérarchies régresse continuellement. Il devient de plus en plus doux et malléable. De plus en plus facile à travailler et à horizontaliser (Il suffit de voir l'évolution du problème des castes en Inde), et cette dilution dépend en grande partie des progrès de la conscience.

Réflexion sur le temps et la conscience

Les divers états de conscience

Mohandas Karamchand Gandhi, né à Porbandar en 1869 et mort assassiné à Delhi en 1948, homme politique indienL'être et l'étant.

La philosophie est la conscience critique, l'acceptation fondamentale de cette conscience critique et par conséquence, la politisation de l'homme. Gerd Bornheim

Selon notre philosophie, l'ensemble des diversités de la création sont réunis derrière une unité : l'Être.

L'Être, c'est le principe créateur, c'est Dieu. Tout est Dieu en somme. Mais pour comprendre notre monde (et parce que c'est notre impression), nous devons distinguer le principe créateur de sa création. Nous devons le dédoubler, par exemple, en : Être et étant (l'absolu et l'homme - la substance et ses attributs - dieu et le monde).

Nous pouvons alors séparer un mécanisme global et homogène (l'esprit) en plusieurs parties distinctes (conscience, volonté, pulsions). Cette fragmentation nous permet alors d'étudier ce que nous appelons la conscience.

De la conscience

Selon la définition la plus répandue, la conscience est l'intuition (plus ou moins complète, plus ou moins claire) qu'a un individu de ses propres actes. Être conscient englobe donc plusieurs états mentaux. Généralement, nous les décrivons comme des « phénomènes psychologiques » exprimables par une personne consciente. Je suis conscient d'être en ce moment à la bibliothèque et d'observer par la fenêtre les va-et-vient dans le jardin. Je peux décrire ces observations et les expliquer à mon voisin.

Sous cette définition de la conscience, nous pouvons englober les rêves, les souvenirs, les projections (l'anticipation). Nous pouvons y joindre également les sensations de notre corps (dans la mesure où ces phénomènes sont conscientisés, autrement dit vécus consciemment et exprimable par l'individu).

A l'inverse, seraient donc considérées comme inconscientes, des activités cérébrales engendrées par notre esprit de façon autarcique. Je me blesse. L'ensemble de mon organisme va mettre en œuvre un système de soin : insensibilisation de la zone, cicatrisation, etc., dont je ne suis pas conscient.

Qu'est ce qu'être conscient ?

Serait conscient au sens commun du terme :

  • L'être réceptif à son environnement extérieur (je vois, je sens, j'entends ce qui m'entoure)
  • L'être réceptif à ses états de mémoire et de projection (je me souviens ou j'imagine telle ou telle chose, telle ou telle sensation)
  • L'être jugeant, analysant, comparant, réfléchissant, se représentant, etc.
  • L'être capable d'exprimer ce qu'il ressent (peine, plaisir, douleur, bien-être, sérénité, inquiétude etc.)

Etre conscient, c'est donc au sens large du terme : être sensible à l'ensemble des phénomènes qui constituent notre vie mentale à l'état d'éveil (Grand dictionnaire de la philosophie) et aux états de rêve.

Conscience subjective et conscience phénoménale

à l'intérieur de ce principe global « d'être conscient », la pensée contemporaine semble distinguer 2 grands types de conscience :

  • La conscience subjective et intentionnelle
  • La conscience phénoménale

La conscience subjective (que certains me semble t-il, appellent « les qualia ») correspondrait à la conscience intime et ressentie des choses à travers nos affects, nos sensations, nos émotions.

La conscience phénoménale serait une sorte de conscience générique, vide de tout jugement (« l'époché », dont parle Husserl). Il s'agit d'une conscience insensible et objective. Je vois, j'entends, j'imagine, je pense, j'analyse telle ou telle chose, sans émotion, sans sensation, sans sentiment (comme un ordinateur ferait un calcul, une caméra enregistrerait des images).

1/ L'exemple de la rose

J'observe et je sens une rose. La conscience phénoménologique me permet de décrire scientifiquement cette fleur. D'analyser son parfum et même d'expliquer les sensations qu'elle me procure.
Mais ce que je ressens réellement, ce que mon corps et mon esprit « vivent » intimement au contact de cette fleur, la sensation personnelle liée à mon histoire, restera à tout jamais du domaine de l'intime. Je ne pourrai jamais donner à vivre mon émotion à autrui.

Même si les 2 formes de conscience générées par la rose se chevauchent, semblent se dérouler en même temps, elles appartiennent à des mécanismes psychiques radicalement distincts. Un peu comme la respiration et la déglutition ne peuvent se vivre en même temps, l'épiglotte interdisant d'avaler et de respirer simultanément.

2/ L'exemple du bois

Je traverse un bois. Ma conscience intentionnelle analyse tout ce que je vois, sens et entends. Elle examine le sentier sur lequel j'avance, l'odeur des différentes essences d'arbres, leurs couleurs, les bruits environnants. En même temps, l'environnent me procure des sensations particulières. Il fait naître des sentiments personnels, Il affecte mon état d'esprit.

Dans la vie courante, ces formes de conscience sont intimement liées. Elles forment un seul et même état de conscience « normale » ou « ordinaire ». Lorsqu'on observe nos propres mouvements de conscience, nous avons l'impression d'une fusion parfaite entre intentionnalité et sensitivité. Les 2 états de conscience donnent l'impression d'être en fusion, de ne faire qu'un. J'ai l'impression de pouvoir réfléchir, analyser, écrire, penser et sentir en même temps.

Pendant que j'écris ces lignes à la bibliothèque, je suis attentif à mon écriture et perçois en même temps quelqu'un traversant la pièce, j'entends un stylo tomber, je sens le parfum d'une femme assise à côté de moi, je me sens heureux d'exister et de travailler tout en continuant d'être concentré sur les lignes que je viens de décrire.

L'esprit nous donne alors à croire qu'il est possible de penser et de ressentir en même temps. A mon sens, c'est une illusion. Les deux positions de conscience ne peuvent jamais se chevaucher. Ces deux états : sensitif (que l'on perçoit dans sa chair) et intellectuel (qui se rapporte à la connaissance, à l'entendement) s'influencent mutuellement sans jamais pouvoir fusionner.

An 2000



la fusion

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Eugene Ionesco, auteur Français

Les révolutionnaires pensent abolir les classes : ils rétablissent une hiérarchie encore plus dure.
Eugène Ionesco