La négation d'autrui. La conscience morale."La
vie a besoin d'illusions, c'est-à -dire de non-vérités
tenues pour des vérités." Friedrich Nietzsche. L'illusion de la liberté.
Selon notre philosophie, l'humanité est destinée à atteindre sa perfection. Elle est donc inclue dans une évolution déterminée.
Autrement dit, la liberté dont nous croyons jouir est une illusion. Une illusion nécessaire, mais une illusion quand même.
Évidemment, cette vision déterministe est difficile à admettre par les sociétés basées sur le progrès technique (comme les sociétés capitaliste, communiste ou libérale), ou tout du moins, incompatible avec son niveau de conscience actuel l'interdisant encore de choisir un déterminisme constructif.
Pour les civilisations technologiques, le déterminisme est synonyme de fatalisme, de renoncement, de résignation. Pour l'instant donc, l'homme doit s'imaginer libre afin de se sentir libre et responsable de ses actes. Libre pour élaborer son monde, s'élaborer lui-même, et
évoluer
vers le bien.
L'évolution de la conscience.
L'humanité se distingue des autres espèces animales par certaines valeurs. La justice, la morale, l'éthique ou la loi, en sont quelques-unes. Ces valeurs autorisent ou interdisent certains actes. Ce tissu moral et législatif, est en progression permanente.
A l'époque d'Aristote par exemple, l'esclavage était une normalité. Mais sous l'impulsion des philosophes, des spirituels, des politiques, cet état d'esprit a progressivement changé. Au XVIIIe siècle, la révolution française imposait
l'idée d'hommes
libres et égaux en dignité et en droit. Kant exhortait l'homme à considérer ses semblables comme des fins et non pas comme seulement des moyens. Les luttes du XIXe et XXe siècle ont prolongé ce travail considérable contre l'esclavage puis contre la colonisation. Une puissante énergie révolutionnaire est parvenue à imposer une quantité de lois contre cette abomination.
Un travail de héros.
Entre la pensée d'Aristote (pour lequel existaient des esclaves par nature) et la pensée d'aujourd'hui, notre conscience d'autrui a changé.
L'humanité, à présent, est en lutte contre toute forme d'esclavage et de colonisation. Elle dévalue progressivement les formes de ségrégations. La philosophie a largement
contribué à la promotion de ces idées transcendantales.
Diogène, Épictète, Las Casas, Saint Augustin, Montaigne, Sénèque, La Boétie, Kant, Voltaire,
Rousseau, Diderot, Hegel, Marx,
Proudhon, Sartre... Ont élevé notre niveau de conscience.
Ils ont fait évoluer le regard posé par un être humain sur un autre être humain.
L'élitisme discriminant.
Le racisme anti-pauvre.
L'élite élitiste et discriminante.
La conscience a progressé mais nous sommes loin du respect d'autrui que nous sommes en droit d'attendre d'une l'humanité se disant évoluée. Certes, le racisme, l'esclavage, l'eugénisme, etc., ont disparu du discours occidental officiel. Mais ces pensées primitives sont encore bien vivantes dans certains esprits archaïques. L’occident oublie son rôle.
Les nations industrialisées, riches d'éducation fraternelle et d'égalité, ne sont pas exemptes de reproches. Au contraire, pour quelques basses combines électoralistes, certains hommes politiques n'hésitent pas à ranimer de vieilles xénophobies. Ils font planer sur les électeurs, leur racisme ordinaire et leur élitisme narcissique, comme des ombres obscènes. Des médias élitistes.
Depuis la chute du communisme, les médias
occidentaux versent dans une sorte d'occidentalo-centrisme. Les journalistes vedettes, ont succombé aux sirènes du libéralisme débridé. À l'image de leurs nouveaux maîtres, ils montrent un certain mépris envers certaines cultures et certains humains. Le non-occidental et le sans voix (le pauvre, l'enfermé, le ghettoïsé, le prolétaire et le sans toit), est bien souvent oublié, il n'a guère d'importance à leurs yeux. Par répercussion, il en a de moins en moins aux yeux des téléspectateurs influençables.
Une nouvelle élite narcissique s'est imposée.
Dans ce grand mouvement néo libéral, une nouvelle élite s'est constituée. Insouciante et égoïste, elle détourne la tête des souffrances endurées par le tiers et le quart monde. Les sans voix, les sans appui, les sans grade, n'ont pas droit au chapitre. La majorité humaine n'a aucune valeur pour ces nouveaux constructeurs d'opinions (des journalistes et intellectuels fascinés par les pouvoirs).
Évidemment, en Occident, ce mépris n'est jamais
directement offert. Il est suggéré ou donné à sentir.
Cette ambiance élitiste n'est pas inspirée sciemment. Il s'agit de conduite instinctive. Leurs auteurs ne sont pas réellement conscients de leurs agissements. L'indifférence des médias.A l'échelle individuelle, le mépris de « l'étranger », est grave mais pas déterminant. Il procède du racisme ordinaire. On peut l'entendre ça et là lors de certaines discussions.
C'est différent lorsque le mépris ou la haine émane d'un gouvernement ou d'une atmosphère médiatique. La négation d'autrui risque alors d'imprégner l'ensemble de la société.
C'est malheureusement le cas actuellement. Déboussolés par les valeurs du marché, les mass
médias occidentaux, dégradent ou dévaluent les autres civilisations. Leur façon de traiter l'actualité conduit le téléspectateur à considérer sa culture comme la meilleure du monde. Bien pire, certains 20 heures n'hésitent pas à singer les partis politiques dont le fond de commerce est la peur. A parodier les partis gonflés de haines; ceux qui montrent du doigt certaines communautés.
En quelques décennies, ces créateurs d'opinion ont donc ravivé le racisme et l'islamophobie dans les esprits vulnérables.
Pages écrites dans le début des années 2000.
la dégradation de l'image du peuple par les médias.
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