La perception des choses. Conscience ordinaire et extatique L'union entre dieu et l'hommeCe tribunal
que l'homme sent en lui est la conscience. Kant Petit résumé des bases théoriques de notre philosophie.
Les chapitres précédents nous ont conduits à formuler ces quelques conclusions :
- Il existe un principe créateur à l'origine du monde. Pour les scientifiques, il s'agit d'un champ de particules virtuelles, ou d'un vide quantique. Pour les croyants, il s'agit du divin.
- L'évolution de l'humanité a un sens et une orientation. Ses progrès continus entraînent notre espèce vers sa perfection spirituelle. Autrement dit, vers la sagesse, l'extase, l'éveil, la béatitude, le nirvana ; peu importe le nom qu'on lui donne.
- L'homme peut fusionner avec le principe créateur. L'expérience extatique permet d'établir une jonction directe entre la nature intime de Dieu et ses créatures. Cette union se concrétise dans l'esprit.
Les divers mouvements de l'esprit.
L'extase est une des différentes combinaisons possibles de l'organisation cérébrale. Chaque état de conscience correspond à une combinaison neuronale particulière. Le désir à la sienne. L'analyse, la compassion, la réflexion, la mémorisation ont
la leur. et l'extase a également sa propre connectique. Dans ce chapitre, nous essaierons de comprendre ces diverses organisations cérébrales.
Les divers états de perception La conscience et ses niveaux "La conscience est la voix de l'âme, les passions sont la voix du corps". Jean-Jacques rousseau
L'individu peut regarder son environnement ou autrui, Ã de multiples niveaux de conscience.
Ces niveaux correspondent à différentes zones d'activées cérébrales. En fonction des neurones sollicités, notre conscience des choses varie en profondeur et en aspect.
Elle s'étend de l'illusion à la
vérité.
Pour l'horloge par exemple, une heure est une heure, mais pour l'homme, elle se contracte ou se rétracte en fonction de son état d'esprit. Une heure n'a pas la même intensité si elle est rattachée au plaisir ou à la souffrance. Y a-t-il quelque chose hors de moi ?
Selon les connaissances actuelles, entre la naissance et la mort, nous n'avons accès qu'à une seule réalité, celle générée par le flux permanent de notre cerveau. Autrement dit, tout ce que nous voyons, ressentons ou imaginons est nécessairement
vrai pour nous puisque c'est notre seule réalité possible (même les illusions dont parfois nous nous berçons).
Mais si nous tenons pour vrai ce qui est extérieur à notre esprit, les choses changent. Si le hors de soi est réel, alors la vérité et la réalité, quittent notre intériorité. Elle n'est plus forcément vraie. Notre perception du monde par exemple, est différente de celle d'une mouche, d'un chimpanzé ou d'un arbre. Ma conception de la matière n'est pas celle des physiciens. Ma perception des choses est différente de celle d'autrui. Je ne ressens pas les mêmes choses face aux mêmes événements. Nous n'avons pas le même passé. Nous ne sommes pas posés au même endroit.
Nous pouvons donc déjà distinguer deux types de conscience. La conscience intime et la conscience extérieure. Les réalités vécues par l'individu, et la réalité de la « conscience humaine générale », le regard individuel et le « regard phénoménologique » en
quelque sorte.
La conscience intime La montée de la conscience Selon notre philosophie donc, l'humanité évolue vers la sagesse et l'extase. La société humaine se dirige vers la pleine conscience et l'éveil. La plus grande partie de notre réflexion tournera autour de ces sujets. Évolution de la conscience
Nos divers états de conscience, sont plus ou moins simples ou plus ou moins composés. Il existe une différence de conscience par exemple, entre la colère spontanée et la vengeance programmée. Entre la pensée malveillante et la pensée bienveillante. L'exemple de la bibliothèque
Imaginons nous assis à une table de travail
dans notre bibliothèque préférée. Autour de nous, d'autres usagers vaquent à leurs occupations.
Pour la majorité des personnes, cet endroit est : « paisible, calme, silencieux, méditant ». S'il existait une conscience médiane humaine, c'est ainsi qu'elle qualifierait ce lieu.
Mais nous pouvons avoir une appréciation différente de cet espace. Notre conscience intime pourrait être radicalement différente de cette norme collective. Par exemple, si je suis amoureux de la bibliothécaire, mon sentiment de l'endroit sera différent. Il s'enrichira probablement d'une dimension de désir, inexistante dans la « conscience normale ». Inversement, si j'arrive dans ce lieu dans un état de panique existentielle, ma sensation risque d'être inversée. La progression de la conscienceSur un plan plus général, ma conscience des autres utilisateurs progressera en fonction de mon intérêt pour eux.
Conscience diffuse, superficielle, légère et fantomatique de l'existence si je suis particulièrement concentré sur
mon ouvrage. Autrui alors, n'attirera aucune attention particulière de ma part. Je percevrai bien l'existence d'autres personnes près de moi. Je les sentirai tourner des pages, se lever et s'asseoir, mais j'appréhenderai
ces existences comme un bruit de fond. Comme une sorte d'ambiance légère s'accordant parfaitement avec mon travail.
Conscience attentive si, moins investi par ma tâche je suis plus intéressé par
mes collègues du moment. Conscience attentive si je suis curieux
des gestes, des allures, des comportements. Dans ce cas-là , ces "autrui" auront plus d'importance à mon esprit. Je verrai non plus des silhouettes, mais des êtres humains dont je me sentirai le semblable.
Conscience désirante. Si maintenant, je flashe sur une personne de la salle, mon intérêt va naturellement se focaliser sur elle. Du coup, l'obnubilation va minimiser les autres autrui. Elle minimisera également l'importance de mon travail et la beauté du lieu. Ma conscience va se diriger instinctivement vers cet autrui. Mon
regard va s'attacher à sa sensualité, à ses yeux, à son corps, etc. Il va guetter l'intérêt que pourrait accorder cette personne à ma personne.
Sous l'emprise d'une passion exaltante je vais percevoir les personnes et les lieux différemment. Le monde va me paraître enchanté quels que soient l'espace et les gens. Les sensations de mon corps vont également changer. Quasiment éteintes dans l'état de concentration intellectuelle elles occupent une grande place sous l'exaltation du désir. L'exemple du lionPrenons un autre exemple. Imaginons-nous en présence d'un lion sous plusieurs représentations.
- Présence mémorielle (je me représente mentalement un lion)
- Présence conceptuelle (J'étudie un ouvrage concernant la vie des lions).
- Présence réelle à côté d'un dresseur, (je caresse un vieux lion apprivoisé).
- Présence réelle (j'observe un lion apparemment maltraité, derrière les grilles d'un zoo).
- Présence onirique (dans mon rêve, je vois un lion).
- Ou présence
naturelle. Je suis en pleine savane, seul et sans protection, un lion s'approche de moi.
Dans chacune de ces expériences, ma conscience de l'animal sera différente. Conscience floue et fugitive si je fais un travail de mémoire pour me représenter l'image d'un lion.
Conscience intellectuelle et scientifique si j'étudie l'organisation sociale et les comportements de l'animal.
Conscience enrichie
d'une dimension affectueuse si un dresseur me permet de caresser
sans danger ce fauve. Ma conscience cherchera alors intuitivement à établir une relation affective avec ce lion.
Conscience morale si l'animal est maltraité. Ma conscience développera un sentiment de révolte envers le zoo tortionnaire.
Et conscience de survie dans la savane face à un lion menaçant. À ce moment-là , l'empathie, la fascination, l'intérêt, culturel ou artistique disparaissent de l'esprit. La conscience du moment sera primitive. Elle résumera ce lion au simple statut de danger.. La conscience de Blandine
Et enfin, il y a la conscience de l'extatique. Si je suis en état d'extase, ma conscience d'un lion, même menaçant aura
une toute autre dimension (l'état extatique, est un état d'amour absolu envers toute chose). L'extase en effet, agit sur l'homme comme sur l'animal.
- elle permet à l'homme d'accepter toutes choses (y compris celle d'être dévoré par un lion).
- elle permet à l'animal (s'il ressent un individu en extase) de cesser toute velléité (c'est ma conviction mais elle devra être démontré un jour scientifiquement).
Une conscience progressiste
En conclusion, notre champ de conscience est extensible. Il va de la conscience imaginante à la conscience extatique. L'éveil de notre conscience commence avec le sentiment flou et superficiel des choses observées de façon vague. Elle englobe la conscience spontanée déclinant de nos désirs, nos peurs, nos espérances. Elle évolue vers la conscience analytique et psychologique d'une chose précise et étudiée. Elle se hisse enfin à la conscience morale pour s'épanouir dans la conscience de l'extase en contemplation.
La conscience subjective
La perception du sujet conscient Une bonne conscience est l’œil de Dieu (proverbe russe)
Dans toutes les positions, hormis l'état extatique, la perception de l'individu est subjective. Sa vision des choses dépend de son caractère et de son histoire intime. Par exemple un pêcheur de baleines et un militant de Greenpeace auront une conscience différente du cétacés. La conscience « ordinaire » varie en fonction de plusieurs choses. Elle dépend de l'humeur et de l'intention du moment. Du sujetSelon la terminologie de Maine de Biran, le sujet c'est l'individu agissant volontairement sur lui-même et sur le monde. L'individu mû par des intentions, des désirs, des volontés, des affects, des inquiétudes, des sentiments. Tous les divers niveaux de la «perception ordinaire» sont construits par le sujet
Chaque niveau de conscience est élaboré
par un arsenal de facultés mentales. Dans cet arsenal on retrouve la perception, le sentiment, la mémoire, l'affectivité, le raisonnement etc. Cette provision de facultés pousse l'homme à l'action (constructrice, destructrice, positive, négative).
La conscience objective
La conscience trans humaine. La joie, l'extase, l'éveil
- La conscience subjective est variable.
- La conscience extatique est invariable.
L'extase est le plus haut degré de l'esprit. C'est un état d'équilibre psychique absolu. Un état d'esprit linéaire, vide d'intentionnalité et de jugement. Il est absolument invariable émotionnellement parlant. Cet état transcendantal engendre une seule sensation physique et psychique. Une sensation de joie et de jubilation intense. Un sentiment d'amour absolu et invariable envers soi-même, autrui et les choses. La conscience objective et l'extase
La conscience extatique est radicalement différente de la conscience ordinaire. Elle n'utilise pas les mêmes itinéraires cérébraux. Dans l'état d'extase, l'individu ignore les zones relatives a moi, au sujet. Les couches relatives à l'ego, à la personnalité, au caractère, sont éteintes. Autrement dit dans l'extase, nous n'avons plus affaire à une conscience subjective mais à une conscience objective. Une conscience qui s'auto-émane, qui s'auto-ressent. Ce n'est plus moi en tant que sujet, qui ait conscience des choses, c'est
la Conscience en moi qui est en phase avec les choses. Identique dedans et dehorsL'extase désactive les zones de pulsions, de désir, de projection, de souvenirs et d'intention. Il subsiste alors une sorte de couche pré-reptilienne. La couche cérébrale où se constituent les sens à l'état brut.
Voir, sentir, entendre, goûter, marcher, bref les bases pour que le corps puisse vivre et ressentir (sans pulsion). De cet état, résulte un sentiment de bien-être absolu. Un sentiment de joie et d'amour intense envers toutes les choses.
Les sensations d'amour ressenties dans l'état extatique se manifestent à l'extérieur de la personne. Le béat extériorise finalement tout ce qu'il ressent. Comme il ressent uniquement de l'amour, il émane uniquement cet amour. Il n'y a pas de masque. Pas de rôle joué. La conscience en état d'extase est identique à l'intérieur et à l'extérieur. C'est pourquoi nous pouvons dire de la conscience extatique qu'elle est
«objective».
De la conscience ordinaire
La conscience ordinaire au contraire, masque la plus grande partie de ses sentiments. L'organisation de la société, oblige l'homme à se préserver de la sorte. La plus grande partie des pulsions, des désirs, des intentions, reste dans le secret de son cœur. C'est le jeu ordinaire de l'existence.
D'autre part, face au monde, les consciences ordinaires varient d'un individu à l'autre. Les consciences des regardeurs ne sont pas identiques face au même tableau de Van Gogh, ou face à une même personne. Autrement dit, la conscience ordinaire est subjective. Elle est entièrement représentative du sujet. Conscience extatique Conscience initiale incarnée Dans l'état d'extase, la conscience est parfaitement basique. C'est une conscience au sens biologique du terme. Une sorte de conscience initiale fournie avec
chaque corps humain. Elle est dépourvue de trait de personnalité. Elle est sans vision subjective, sans individualité, sans interprétation personnelle.
C'est la conscience de l'Être humain (physiologiquement parlant) mais vidée de sa personnalité. Vidée de tous les fondements de la personne morale, juridique, intellectuelle. Vide également de ses tendances et de ses pulsions, bref, de sa "primatitude".
C'est pourquoi l'extatique ne représente absolument plus aucun danger. En somme, l'extase rend l'individu parfaitement inoffensif.
an 2001 conscience
|