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  • conscience

Les deux chapitres précédents « de l'animal à l'homme » et « de l'homme à l'humain », nous ont permis de distinguer les quatre choses importantes que l'humanité fait évoluer :

  1. L'anéantissement progressif des instincts au profit de la conscience autrement dit, la dissolution progressive de la tendance à nous affirmer au détriment d'autrui lentement remplacé par : le respect absolu d'autrui.
  2. La maîtrise progressive de nos conditions d'existence et de subsistance grâce au progrès (autrement la maîtrise progressive des dangers inhérents à la nature)
  3. Le décodage progressif des 4 questions fondamentales que se pose l'homme « qui sommes-nous » « d'où venons-nous » « où allons nous » et pourquoi
  4. L'expansion progressive des valeurs humaines : égalité, fraternité, universalité, liberté.

Dès lors il devient possible de saisir la finalité de cette évolution, possible de prévoir quelle fin ces progrès humains poursuivent, par delà la conscience même de leurs auteurs.

  • Si plus aucun être humain, plus aucun groupe humain, n'a ni le désir ni les pulsions d'abuser d'autrui, de s'affirmer aux dépend de ses frères universels, si l'homme, en quelque sorte, devient un agneau pour l'homme, l'humanité aura atteint la paix universelle.
  • Si l'homme continu dans le futur à développer les valeurs spirituelles d'universalité, d'égalité et de fraternité, l'ensemble humain finira par inclure ces lois dans sa nature, et finira par faire la jonction entre la théorie humaine et la pratique humaine, et ainsi l'homme aura accès à l'amour universel (être aimé par l'ensemble humain et non plus de façon clanique, familiale, communautaire etc).
  • Si le progrès humain va à son terme, s'il devient capable de gérer universellement tous les besoins de la planète sans dégrader celle-ci, s'il parvient à contrôler l'ensemble des dangers naturels, l'humanité aura atteint la quiétude universelle.
  • Et enfin, si la compréhension du sens de ce monde, du sens de la présence de l'homme dans un tel monde, atteint sa perfection (autrement dit sa solution) ce sont toutes les angoisses métaphysiques qui disparaissent laissant place à la paix et à la sérénité de l'esprit.

Il est dés lors facile de comprendre que l'état d'esprit des humains vivant dans un monde ainsi finalisé, un monde dégager de l'action constructrice, libéré des soucis matériels et des questionnements (donc libéré de ses angoisses) et un monde ayant atteint la paix universelle, accède forcément à la liberté absolue ainsi qu'a l'amour absolu.

Le ressenti correspondant à ces deux valeurs absolues liberté absolue + amour absolu c'est l'extase, le bonheur absolu la béatitude (béatitude et liberté sont identique dit Spinoza). C'est l'état d'esprit simple et naïf qui met fin à toute distorsion entre l'être et l'univers, entre la place que l'homme occupe réellement dans l'univers et l'image qu'il a de lui-même. C'est l'anéantissement du moi personnel, la suspension du jugement, la fin de l'action constructrice. C'est l'esprit contemplatif totalement immergé dans l'immédiat, en un mot. C'est l'état de béatitude, de nirvana, de conscience pure, dépokê, d'ataraxie.

La quête humaine du bonheur absolu, n'est donc pas une utopie, mais une logique.

Pour saisir l'état d'esprit et de corps béat, extatique ou en éveil vers lequel se dirige l'homme, il faut alors se reporter aux écrits de certains philosophes, sages ou saints des différentes spiritualités qui en ont fait l’expérience (et aux descriptions des thérapeutes qui ont analysé les cas d'extases) toutes ces recherches décrivent un mental libéré, totalement insouciant, contemplatif, ET des fonctions organiques au ralenti etc et qui correspondent ici au bonheur absolu

5 arguments supplémentaires en faveur de l'évolution vers la béatitude.
De l'évolution naturelle à la béatitude

Si la sensation béate, le souverain bien, décrit par la philosophie antique et mystique, correspond au plaisir maximum, permanent et invariable, il est tout à fait naturel que l'être humain, naturellement motivé par le plaisir, cherche à accéder à cet état de plaisir permanente.

Si l'humanité constructrice, se contente du plaisir sommaire et vulgaire, c'est parce qu'aujourd'hui ce type de plaisir impermanent et in-assouvissant, demande un minimum d'effort pour l'obtenir alors que le plaisir suprême, la béatitude, exige au contraire pour l'atteindre de façon déterminée, un long et difficile effort de maîtrise des tendances et pulsions (l'ascèse) c'est a dire un long temps de souffrance préparatoire, qui décourage la majorité humaine de se lancer dans une telle aventure.

Mais à mesure que l'évolution de l'éducation, de la loi, de la sensibilité, de la connaissance, se développent dans l'humanité, la puissance des pulsions et des tendances diminue, ce qui permet à l'humanité d'accéder de plus en plus facilement à cet état d'extase.

comme cet état d'extase est le souverain bien, la jouissance indépassable (et qui ne sombre pas, comme c'est le cas du plaisir, dans la souffrance en cas d'excès) l'homme se comportera naturellement comme l'animal de l'expérience : lorsqu'on donne à un rat la possibilité de stimuler électriquement les neurones entraînant une sensation hedonique, en appuyant sur une pédale relié a une électrode intracérébrale, et qu'il découvre par hasard ce geste, il ne cesse plus de s'auto stimuler des milliers, voir des dizaines de milliers de fois, ne s'arrêtant que pour dormir (j.p.changeux).

Si l'être humain recherche instinctivement le plaisir pour lui même, si pour la plupart le plaisir offert à autrui stimule le plaisir pour soi-même, et si comme le prouve les expériences des neurophysiciens, l'évaluation implicite (le choix inconscient du bien) précède le raisonnement explicite (le choix déterminé du bien) le mécanisme naturel qui conduit chaque être humain à vouloir instinctivement se faire du bien, ajouter au fait que la béatitude est le bien permanent et indépassable, le mécanisme naturel donc, dirige naturellement et inconsciemment, l'ensemble humaine vers la quête de la béatitude.

Évidement l'accès a la béatitude concerne l'humanité future car les hommes constructeurs dans leur grande majorité, ne peuvent ni espérer, ni rechercher, ni même aimer cet état extatique durable qui signifie l'anéantissement de toute action constructrice et signerait par la même, l'échec de l'évolution vers cet état de perfection.

Parce que l'homme constructeur est par nature déterminé à agir, parce qu'il est doté de pulsions, de tendances, de désirs, de besoins qu'il doit à tout prix assouvir et épuiser, il ne peut faire autre chose que de construire cette humanité.

Cette configuration psychique, le conduit à une situation paradoxale.
En secret, il rêve d'atteindre le souverain bien, le bonheur absolu, la contemplation, la quiétude, la paix, la béatitude, le nirvana, mais de l'autre, la puissance de ses pulsions et de ses désirs, nécessite qu'il cherche à assouvir ces tendances. Comme le principe du désir et des pulsions est inhérent à l'homme constructeur, ces désirs et ces pulsions sont par nature inassouvissables, c'est pourquoi l'homme constructeur est en quête permanente, donc en activité permanente.
Grâce à ce double stratagème, le principe créateur, non seulement oblige l'homme a construire l'humanité, mais il l'oblige à la construire dans un sens bien déterminé, celui de du bonheur absolu de la béatitude, du nirvana.
C'est pourquoi, l'humanité tend progressivement et malgré les apparences, vers ce que tout homme désire, c'est à dire vers le souverain bien, la quiétude, l'harmonie et la paix.

Nous verrons un peu plus loin que la plupart des philosophies, des religions, des spiritualités, ont entrevu cette finalité positive que nous retrouvons par exemple dans l'idée de l'apocalypse.

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