Maître Eckhart. Œuvre De l'union, des justes De l'Union de Dieu et de l'âme.
Et quand l’âme se perd ainsi complètement elle-même, comme je viens de l’exposer, elle trouve qu’elle est cela même qu’elle cherchait sans pouvoir y accéder.
Traités et sermons. Maître Eckhart
Parlons maintenant de l'union de l'âme avec Dieu ! Parmi les maîtres certains enseignent qu'il n'y a rien qui unit tant l'âme que la connaissance. Par contre d'autres affirment justement cela de l'amour. Et à nouveau une troisième école enseigne que rien n'unit tant l'âme que le vrai sentiment. Demandons-nous d'abord : En quoi chacune de ces trois activités consiste-t-elle ? Eh bien ! d'abord chacune a son existence pour elle-même. Mais dans la plus haute activité de leur qualité propre, chacune se trouve si rapprochée de l'autre qu'il en est d'elles presque comme si elles étaient aussi une chose qui serait triple et pourtant d'une seule nature ! A la vérité il n'en est pas tout à fait ainsi ; mais il est vrai qu'au sommet de leur activité propre comme de leur progrès commun la connaissance exalte l'amour et l'amour le sentiment. En quoi néanmoins chacun est actif dans son état particulier : la connaissance ennoblit l'âme vers Dieu, l'amour unit avec Dieu et le vrai sentiment la parfait en Dieu. Ces trois activités élèvent l'âme et la font croître hors de la temporalité dans l'éternité. Là l'esprit est dans un état de pureté parfaite et jouit à sa source de toute joie. Ainsi l'amour et la douceur du sentiment a attiré l'esprit hors de lui-même - vers la simple petite étincelle qui est en lui ! Quel ravissement est alors celui de l'âme ? Je ne puis en dire que ceci : le regard qui sans interruption de l'esprit pénètre dans la pure divinité, le fleuve qui sans interruption coule de la divinité dans l'être simple de l'esprit, ce n'est qu'une représentation qui transforme l'esprit si complètement en Dieu et l'unit avec lui qu'il reçoit d'égal à égal ! Quel ravissement l'esprit éprouve dans ce commerce, cela dépasse toute imagination. Je ne puis non plus rien en dire du tout sinon que l'esprit est alors placé au sommet de sa puissance et de sa splendeur.
Maintenant on dira : Tout ceci est bel et bon, cher ami ! mais comment arriverai-je à la perfection dont tu as écrit ? - Voyez, c'est ainsi qu'il en va ! Dieu - est ce qu'il est : et ce qu'il est, c'est aussi à moi ; et ce qui est à moi je l'aime ; et ce que j'aime, cela m'aime en retour et me tire en soi ; et ce qui m'a tiré en soi, je le suis plus que moi-même. Ainsi il vous faut aimer Dieu, alors vous deviendrez aussi Dieu avec Dieu !
Je n'en dirai pas plus sur ce sujet. Mais je veux bien vous dire encore quelque chose sur une vie vertueuse, afin que vous sachiez comment vous pouvez arriver à l'union. - Car qui veut venir à Dieu, il faut qu'il lui donne un paiement pour tout ce qu'il lui a fait. Pour cela il a besoin d'une vertu qui s'appelle justice. En elle sont incluses toutes les vertus. Il doit en outre être détaché et libre, intérieurement comme extérieurement. En quoi consiste la liberté d'un homme divinisé ? - En ceci qu'il n'est rien pour lui-même, ni ne désire rien non plus pour lui, mais seulement que toutes ses œuvres tournent à la gloire de Dieu ! Observez deux espèces de liberté chez les pauvres volontaires ! Premièrement ils renoncent aux amis, aux biens et à l'honneur du monde et descendent dans la vallée de l'humilité. Par là le pauvre volontaire se tient dans sa liberté extérieure et ne cherche plus de consolation dans les choses qui passent. Alors suivent le mépris et l'amertume de la part du monde. Eh bien, chers enfants, tenez-vous fermement dans le Christ, ne pensez pas à vous et pénétrez-vous des paroles que dit notre cher Seigneur Jésus-Christ : Le serviteur n'est pas au-dessus du maître, si le monde vous haït, sachez qu'il m'a haï avant vous ! bien plutôt de vous accueillir tout cela de Dieu avec un remerciement intérieur, oui, vous en trouvez indigne : ainsi seulement vous avez renoncé à vous-mêmes.
Ensuite la liberté de l'esprit : l'homme doit être libre de cette manière qu'il ne trouve en lui aucune faute ni imperfection. Deuxièmement, libre de cette manière qu'il ne tienne à rien de ce qui a un nom, ni cela à lui. Et il doit encore être libre de cette manière qu'en toutes ses œuvres il n'ait pas en vue de récompense de la part de Dieu, mais seulement que Dieu soit par elles glorifié. Et pour finir par ce qui est le plus haut : il doit être libre de cette manière qu'il oublie son propre moi et reflue, avec tout ce qu'il est, dans l'abîme sans fond de sa source. - Ainsi agissent les pauvres volontaires qui sont descendus dans la vallée de l'humilité. Ils suivent réellement la parole de Notre-Seigneur : Qui veut venir à moi qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et me suive. Ceux qui ont renoncé à eux-mêmes et suivent Dieu, affranchis de tout, comment Dieu pourrait-il s'en empêcher : il faut qu'il verse sa grâce dans l'âme qui dans son amour s'est si entièrement détruite. Et il verse aussi sa grâce en elle et la bénit et la remplit de lui-même. Alors Dieu orne l'âme avec lui-même, comme on orne l'or avec une pierre précieuse. Après cela il élève l'âme à la contemplation de sa divinité. Ceci se passe dans l'éternité, non dans le temps. Pourtant, déjà dans le temps, elle en a un avant-goût dans ce que je viens de dire ici d'une sainte vie. Je l'ai fait pour que vous sachiez que personne ne peut arriver à sa perfection, dans la connaissance comme dans la vie, à moins qu'il ne suive le modèle de la pauvreté volontaire ou - soit intérieurement pareil à un tel pauvre. Ceci est, pour tous les hommes, le meilleur.
 Maintenant louons Dieu pour sa bonté éternelle, et prions-le de nous prendre avec lui à la fin de notre vie. Qu'à cela nous aide le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Amen.
Des justes.Les justes vivront éternellement et leur récompense est en Dieu. Considérons cette sentence de plus près ; malgré qu'elle semble bien simple et commune, c'est pourtant une parole bien admirable et digne d'être remarquée.
Les justes vivront éternellement ! Qui sont les justes ? Un écrit dit : Est juste qui donne à chacun ce qui est à lui. Ainsi les justes sont ceux qui donnent à chacun, à Dieu, aux saints et aux anges, et à leur prochain, ce qui est à eux.
A Dieu est l'honneur ! Qui sont ceux qui honorent Dieu ? Ceux qui sont tout à fait sortis d'eux-mêmes et jamais ne soupirent vers ce qui est à eux, qu'il s'agisse de grandes ou de petites choses ; qui ne cherchent rien de plus, nu-dessous d'eux, nu-dessus, ni à côté ; qui ne sont plus à la recherche de bien ou d'honneur, de douceur de vivre ou de joie, d'intimité divine, de sainteté, de récompense et de royaume des cieux ! Ceux-ci sont sortis de tout ce qui est leur. De ces gens Dieu reçoit de l'honneur : eux seuls l'honorent à proprement parler et lui donnent ce qui est à lui.
Mais aux saints et aux anges on doit donner : de la joie ! O merveille des merveilles ! Un homme peut-il donc en cette vie donner de la joie à ceux qui sont dans la vie éternelle ? Oui, sûrement ! A chacun des saints échoit un tel délice et une si indicible joie par chaque bonne action, chaque acte de bonne volonté, chaque bon désir, au point qu'aucune bouche ne peut l'exprimer et aucun cœur l'imaginer. Comment cela peut-il être. - Parce qu'ils aiment Dieu si démesurément et lui sont si entièrement attachés, que son honneur leur est plus cher que leur sainteté ! Et pas seulement les saints et les anges : Dieu lui-même en éprouve une telle joie que c'est comme si c'était sa béatitude, comme si sa vie, ses délices, son bonheur en dépendaient. Hélas, pensez-y donc ! si nous voulions servir Dieu pour aucune autre raison que pour la grande joie qu'en éprouvent ceux qui sont dans la vie éternelle et Dieu lui-même : nous devrions toujours le faire et de toutes nos forces. - En outre cela procure du secours à ceux qui sont dans le purgatoire, et de l'avancement à ceux qui vivent encore.
Un tel homme est juste d'une manière, et, dans un autre sens, les justes sont ceux qui reçoivent de Dieu tout de la même façon, que ce soit grand ou petit, agréable ou douloureux, l'un comme l'autre sans distinction. Si l'un te paraît d'un poids plus lourd que l'autre, c'est un manque de justice. Tu dois naturellement avoir entièrement renoncé à ta volonté propre ! Je me disais dans une occasion récente : si Dieu ne voulait pas comme moi, je voudrais pourtant comme lui ! Certaines gens veulent en tout avoir leur volonté : cela est mal, là se glisse déjà le péché. Les autres sont un peu meilleurs : ils veulent bien ce que Dieu veut et ils ne veulent rien contre sa volonté ; mais s'ils sont malades ils voudraient bien que ce fût la volonté de Dieu qu'ils fussent en bonne santé. Ainsi donc, ces gens veulent que Dieu soit conforme à leur volonté - au lieu d'eux conformes à la sienne ! Il faut avoir de la patience avec cette espèce de gens, ce n'en est pas moins erroné.
Les justes, au contraire, n'ont absolument aucune volonté : ce que Dieu veut, cela leur est tout bien, quelque grands que soient les malheurs qui arrivent. Les hommes justes prennent la justice si à cœur que si Dieu n'était pas juste ils ne se soucieraient pas plus de lui que d'une guigne ! Ils sont si fermement établis sur la justice, si entièrement sortis de leur moi, qu'ils ne se soucient ni des peines de l'enfer, ni des joies du ciel, ni de quoi que ce soit d'autre. Oui, si toutes les peines de ceux qui sont en enfer et tous les tourments qui ont été jusqu'à présent soufferts sur la terre ou le seront encore, s'ils étaient mis en balance avec la justice, ils ne s'en soucieraient pas plus que d'un fétu de paille ! Tant est ferme leur apport à Dieu et à la justice. Pour l'homme juste, il n'y a rien de plus tourmentant et de pire que ce qui va à l'encontre de la justice ! J'ai dit : le juste reste toujours égal à lui-même. Comment cela ? Eh bien, celui qu'une chose réjouit encore mais qu'une autre chose trouble, il n'est, précisément, pas encore juste ; bien davantage, celui qui est joyeux à un moment, mais à un autre l'est moins ou ne l'est pas du tout, il est encore loin de ce qui est juste. Car qui aime réellement la justice, il s'en tient fermement à ceci : ce qu'il aime est son essence, rien ne peut l'en arracher, il ne fait attention à rien d'autre. Comme le dit saint Augustin : Là où l'âme aime, elle est plus véritablement que là où elle donne la vie. - Notre texte se laisse entendre d'une façon simple et commune, et pourtant il est rare que quelqu'un comprenne ce qui s'y cache ! Et je n'affirme pas trop quand je dis : qui a saisi le concept de juste et d'être juste, il comprend tout ce que j'ai dit.
Les justes vivront éternellement ! Rien au monde n'est si agréable ni si désirable que : de vivre ! Il n'y a pas de vie si misérable et si pénible que l'homme ne veuille tout de même vivre. Un passage de l’Écriture dit : Plus une chose est proche de la mort, plus elle est tourmentée. Et pourtant ! Quelque misérable que soit la vie elle veut vivre néanmoins. Pourquoi manges-tu ? Pourquoi dors-tu ? Pour vivre ! Pourquoi aspires-tu au bien et à l'honneur ? Cela tu le sais très bien ! Mais pourquoi vis-tu ? Pour vivre ! - Et ainsi donc tu ne sais pas pourquoi tu vis. Si désirable est la vie, ne serait-ce qu'en soi, qu'on la désire pour l'amour de soi-même. Même ceux qui sont en enfer, dans le supplice éternel, ne voudraient pas perdre leur vie, malgré les tourments et l'enfer ! Car leur vie, à eux aussi, est si noble qu'elle s'écoule directement de Dieu en eux. C'est pour cela qu'ils veulent vivre. - Qu'est donc ma vie ? L'essence de Dieu, c'est cela ma vie !
Si donc ma vie est l'essence propre de Dieu, il faut que ce que Dieu est soit mien, et que l'être de Dieu constitue mon être, et pas autrement ! Ils vivent éternellement en Dieu - comme semblables à lui ! ni plus ni moins. Ce qu'ils font ils le font en Dieu, et ce que Dieu fait il le fait en eux. Comme le dit saint Jean : Le verbe était en Dieu : il lui était pleinement égal et coordonné, pas au-dessous et pas au-dessus, mais égal. Quand Dieu créa l'homme, il fit la femme avec le côté de l'homme afin qu'elle fût égale à lui. Il ne la fit pas avec sa tête ou avec ses pieds, par quoi elle n'aurait été ni homme ni femme, mais de telle façon qu'elle lui fût égale. De même l'âme juste doit aussi être en Dieu et lui être coordonnée, sa compagne de même condition que lui, ni plus ni moins ! Qui sont-ils ceux qui sont ainsi égaux. Ceux qui ne sont égaux à aucune essence, ils sont seulement égaux à Dieu ! Rien n'est égal à l'être divin, en lui il n'y a ni figure ni forme. Les âmes qui sont ainsi égales à lui, le Père leur donne aussi, en tant qu'égales à lui, et ne leur retient rien : quoi qu'il ait à présenter à une telle âme, il lui en donne une part égale. A condition qu'elle ne se tienne pas plus proche d'elle-même que de toute autre : son honneur, son utilité et tout ce qui est à elle, elle ne doit pas plus le rechercher ni l'estimer plus cher que ce qui est à un étranger. Ce qui appartient à une personne quelconque doit lui être antipathique et étranger et lointain, que ce soit bon ou mauvais. Tout amour pour ce monde est édifié sur l'amour-propre, si tu as renoncé à celui-ci, tu as renoncé au monde entier.
Le Père engendre dans l'éternité le Fils, comme son image. Le Verbe était auprès de Dieu et Dieu était le Verbe : comme le même que lui et de la même nature. Mais je vais plus loin et je dis : il l'a engendré dans mon âme ! Elle n'est pas seulement auprès de lui et lui auprès d'elle, comme étant semblable à lui, mais il est en elle. Et le Père engendre son Fils dans l'âme exactement comme dans l'éternité et pas autrement. Il faut qu'il le fasse, que cela lui plaise ou non ! Il l'engendre sans interruption. Et je dis en outre : il m'engendre comme son Fils, comme le même Fils ! Oui, il ne m'engendre pas seulement comme son Fils, il m'engendre comme lui, et lui comme moi, il m'engendre comme son essence propre, sa propre nature : dans la source la plus profonde je jaillis dans l'Esprit saint, là il n'y a qu'une vie, une essence, une œuvre ! - Tout ce que Dieu opère est un, c'est pourquoi il m'engendre comme son Fils, sans qu'une séparation intervienne. Mon père corporel n'est pas à proprement parler mon père, il ne l'est qu'avec une petite partie de sa nature, et je suis séparé de lui : il peut être mort et moi vivre. Mais le Père céleste est bien vraiment mon père : parce que je suis sien et que tout ce que je possède je le tiens de lui, et, en tant que fils, je suis le même que lui, et pas un autre. Comme le Père n'accomplit somme toute qu'une œuvre , cette œuvre : m'établir comme son fils, ne produit pas quelque chose de séparé. Saint Paul dit : Nous serons tous ensemble transformés et métamorphosés en Dieu. Prenons une comparaison ! Quand, dans le sacrement, le pain est transformé en le corps du Seigneur : quelque nombreux que soient les pains, il n'y aura pas plus d'un corps. Ou supposons que tous ces pains soient transformés en mon doigt, il n'en résulterait pourtant rien de plus qu'un doigt. Et si mon doit était retransformé en le pain, il faudrait pourtant que l'un fût tout autant que l'autre ; car, ce qui est transformé en un autre, cela devient un avec lui. De même serai-je transformé en lui en sorte qu'il me pose comme son essence propre, uni à lui et pareil à lui : par le Dieu vivant il est vrai qu'il n'y a plus de différence !
Sans cesse le Père engendre son Fils. Si le Fils est une fois né, il cesse de prendre au Père - il possède déjà tout ! Ce n'est qu'en étant engendré qu'il reçoit du Père. Il en résulte que nous aussi ne devons pas adresser des prières à Dieu comme à un étranger. Notre-Seigneur a dit à ses disciples : Je ne vous ai pas traités comme des serviteurs mais comme des amis ! Qui adresse des supplications à un autre, il est un valet, qui accueille favorablement la requête est seigneur. Je me demandais récemment si je pouvais bien accepter ou solliciter de Dieu quelque chose. C'est là un point sur lequel je veux conférer sérieusement avec moi-même ! Car en acceptant quelque chose de Dieu je me tiendrais dans une position inférieure vis-à -vis de Dieu - comme un valet qui se tient au-dessous de son maître, par les dons qu'il en reçoit. Il ne doit pas en être ainsi avec nous dans la vie éternelle ! J'ai dit une fois en cet endroit - et c'est encore vrai : là où l'homme va chercher et trouver Dieu du dehors, il n'est pas dans le vrai. On ne doit pas chercher ou se figurer Dieu en dehors de soi, mais le prendre comme il est mon bien propre et en moi ! Nous ne devons pas non plus servir Dieu ni accomplir nos œuvres pour un pourquoi quelconque : non pas pour Dieu, ni pour l'honneur de Dieu ni pour quoi que ce soit qui serait en dehors de nous, mais seulement pour ce qui est en nous, comme notre être, notre vie propre. Certaines gens simples s'imaginent qu'ils devraient voir Dieu comme s'il se tenait là et eux ici. Cela n'existe pas ! Dieu et moi nous sommes un dans la connaissance. Et de même, si je tire Dieu en moi dans l'amour, ainsi j'entre en Dieu ! Certains enseignent que la béatitude ne repose pas sur la connaissance mais seulement sur la volonté. Ils ont tort. Car si elle reposait seulement sur la volonté, alors il n'y aurait pas qu'une seule chose. Mais il est vrai que l'agir et le devenir sont un : quand le charpentier n'agit pas, la maison ne devient pas non plus ; quand la hache se repose le devenir se repose aussi. Dieu et moi nous sommes un dans une telle priorité de l'agir : il agit et je deviens. Le feu transforme en soi ce qui lui est apporté et devient sa nature. Ce n'est pas le bois qui transforme le feu en soi, mais seulement le feu qui transforme le bois ! Ainsi serons-nous aussi transformés en Dieu, en sorte que nous le connaîtrons comme il est - dit saint Paul. Mais c'est ainsi que sera notre connaissance : je le connaîtrai exactement comme il me connaîtra, ni plus ni moins, mais tout pareillement.
Les justes doivent vivre éternellement et leur récompense est en Dieu - cette égalité avec Dieu dont j'ai parlé. Puissions-nous aimer la justice pour l'amour d'elle-même et de Dieu et sans un pourquoi, qu’a cela Dieu nous aide ! Amen.
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