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Épicure et sa morale

Épicure de ses propres écrits

 Epicure couronné de pampre, fresque de Raphaël la chambre de la signature palais pontifical du VaticanPar M. Labbé Batteux professeur de philosophie grecque et latine au collège royal de France, de l'Académie royale des inscriptions et belles lettres.

Épicure naît en 342 ans avant Jésus-Christ dans un bourg d'Athènes nommé Gargette, se livra de très bonne heure à l'étude de la philosophie, piqué dit-on contre son maître de grammaire, qui, lui faisant lire à la théogonie d'Hésiode, n'avait pu lui expliquer ce que c'était que le chaos.

Il ouvrit son école à trente-deux ans d'abord à Mitylène, puis à Lampsaque, et 4 ans après à Athènes dans un jardin qu'il avait acheté quatre-vingts mines. Ce fut là qu'il passa le reste de sa vie avec des amis qui s'était formés pour lui-même, selon les principes de sa philosophie.

La sublimité de l'école de Platon ou régnaient xénocrate et Polémon ; la science profonde de celle d'Aristote, ou parlait le fameux Théofraste ; l'éclair naissant de la vertu de Zenon, qui rassemblait tant d'auditeurs dans ses galeries célèbres qu'avait peint Polygnote, n'effrayèrent pas son courage. Il opposa hardiment ses dogmes à ceux de ses rivaux ; persuadé que l'inscription même de l'école qui annonçait la volupté, attirerait d'abord l'attention des hommes ; et que l'agrément de ses jardins, joint à une idée de vertu, retiendrait chez lui une partie de ces auditeurs nombreux, qui remplissaient chaque jour l'académie, le lycée et le portique.

Il semblait même avoir quelques avantages sur les autres philosophes. Il paraissait d'un caractère franc, ingénu, plus occupé du bien des autres que du sien propre. Il semblait proposer ses idées sans art, et sans détours, se déclarant hautement contre les couleurs de l'éloquence, et contre les finesses de la dialectique ; affectant d'attaquer en plein jour, sans calque, ni bouclier, avec une sorte de confiance qui en donnait à ceux qui l' écoutaient.
Le divin Platon avait été admiré lorsqu'il parlait des perfections de l'être suprême, l'immortalité de l'âme, des charmes et des récompenses de la vertu. Mais ses écrits, qui présente toujours le pour et le contre avec des traits également forts, et des couleurs également vives, donnaient trop d'exercice, et trop peu de nourriture, à la plupart des lecteurs, dont l'esprit, après une certaine mesure de travail, aime à se reposer sur quelques vérités. Nous

(...)

Objet de la philosophie d’Épicure.

Henri Morus écrivait à l'ami de Descartes que la fin suprême de la philosophie était la religion : Summus philosophiae finis religio. Il entendait sans doute la fin de l’œuvre, et non celle de l'ouvrier. Car la religion, étant elle-même un moyen, a pour objet, comme toutes les vertus, toutes les études, tous les efforts, toutes les entreprises de l'homme, le bonheur de l'homme même ; avec cette seule différence, que sous son empire la nature est guidée par une sagesse qui ne trompe pas ; tandis que les autres moyens, employés souvent par un faux amour propre, ou par les vues détournées de quelques passions trompeuses, mènent l'homme à un fantôme de bonheur, plutôt qu'à une félicité réelle. Les philosophes païens avaient saisi cette première vérité : que l'amour de soi-même et le principe de toutes les actions de l'homme, et que si cet amour était bien réglé, il serait aussi la vraie règle de l'humanité.
Il fallait donc le régler cet amour, c'est-à-dire, lui montrer son véritable objet, ensuite la vraie route qui conduit à cet objet ; enfin lui fournir les forces, ou les motifs nécessaires pour le porter jusqu'à cet objet. C'est ce qu'ils ont cru réservé à la philosophie, c'est-à-dire, à la raison instruite par elle-même des devoirs de l'homme, et pourvu aussi par elle-même, des moyens suffisants pour les remplir. Nous serons sages, ont-ils dit, et heureux par la philosophie quand elle nous aura donné des idées nettes et claires sur les points d'où dépend notre bonheur, et qu'elle nous aura procuré l'habitude d'agir en conséquence.

 

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