Évolution du cerveau De l'homme à l'humain Du cerveau reptilien au cortex
Dans le chapitre « conscience », nous avons esquissé l'idée d'une évolution cérébrale liée à la culture. Selon nous en effet, l'éducation, la morale et les interdits, ont modifié progressivement et modifient les structures du cerveau. La contrainte permanente exercée par les règles sociales et morales sur les pulsions, transforme le cheminement de nos synapses, (des règles qui nous poussent constamment vers l'empathie, la fraternité et l'amour du prochain).
Nous allons essayer d'expliquer (une explication plus « artistique » que technique) les mécanismes de cette métamorphose.
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Le cerveau reptilien ou primitif.
Schématiquement, la cavité cérébrale humaine se présente sous cette forme : cerveau reptilien, cerveau limbique, cortex.
Le cerveau reptilien gère les processus biologiques et réflexes du corps humain. Il régit les organes vitaux (cœur, poumon, circulation sanguine, mouvements spontanés etc.). Dans la vie courante, son activité reste inconsciente (et c'est très bien ainsi). 2/
Le cerveau limbique ou moyen.C'est le siège de nos pulsions, de nos émotions, de notre apprentissage. La résidence de notre mémoire profonde (habitudes, « savoir inné » etc. ). Pour la plupart des espèces animales, cette zone du cerveau reste plongée dans l'inconscient. Seul, l'homme, grâce à l'évolution de sa conscience réflexive, peut agir sur cet étage cérébral. Il peut agir sur ses habitudes, sur ses tendances et ses émotions.
Par rapport au reptilien, cette nouvelle couche du cerveau est plus souple, plus malléable. La volonté à une emprise sur elle, mais ce n'est pas sans mal. En effet, nos habitudes acceptent difficilement les tentatives de modification. Chassez le naturel, il revient au galop, voilà pourquoi il est tellement acrobatique de modifier son caractère ou de dominer ses pulsions.
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Le cerveau cortical ou cortex.C'est l'étage le plus récent du cerveau humain.
C'est également le plus « adaptable ». Cette zone et son excroissance néo cortex (bâti de six couches singulières), s’investit dans les fonctions cognitives dites supérieures comme les perceptions sensorielles, les commandes motrices volontaires, le raisonnement spatial, la conscience ou encore le langage.
Il est à l'origine de la pensée, de la logique, du raisonnement...
C'est le siège de l'intelligence, de la conscience morale, de la raison et de la réflexion humaine. C'est le plus aménageable, le plus convertible, le plus corrigible et le plus modifiable des étages cérébraux.
Le cerveau historique
L'histoire de la vie
Les étages de-l’esprit Simplifions encore un peu plus cette façon de concevoir le cerveau. Au « premier étage », il y a la vie organique. Les fonctions neurovégétatives (manger, boire, dormir) les fonctions sensorielles et motrices. Cette base cérébrale est tout à fait autonome. Elle n'engage pas la conscience de l'individu. Au-dessus viennent les fonctions reproductrices et adaptatrices. Les pulsions sexuelles, l'instinct de domination, de prédation, les désirs, etc. Au troisième étage, viennent les fonctions les plus récentes. Les fonctions intellectuelles, artistiques, conceptuelles, religieuses, etc. Des étages modifiablesLes 2 derniers étages sont entièrement « gérables » par l'esprit humain. La volonté a les moyens d'agir sur les désirs, les pulsions où les activités créatrices *. * bien sûr, avec des résistances plus ou moins fortes.Il peut même en arrêter complètement l'activité. C'est le cas par exemple pour l'ascète.
De l'ascétismePar une pratique rigoureuse, il parvient à éteindre l'activité des deux derniers étages cérébraux. Il éteint ses désirs, ses pulsions, ses intentions, et plonge alors dans un état de contemplation. Un état d'extase, de béatitude, de nirvana, etc. * pas au sens du luxe dont profite la bourgeoisie, comme l'entendait par exemple Jean-Paul Sartre.
L'état de contemplation éteint les désirs et les activités cérébrales supérieures (réflexion, intellectualisme, religiosité etc). Seules restes à la manÅ“uvre, les activités inconscientes du premier étage. Autrement dit, les fonctions neurovégétatives. Quand l'extatique est en contemplation parfaite (en jouissance d'extase) il est entièrement « géré » par son « horloge biologique ».
Ce moteur autonome, prend alors en charge toutes les activités de son corps. Il lui signale quand il doit boire, manger ou dormir. De l'art
L'extase est le degré le plus haut de la transcendance. Mais il existe d'autres niveaux de transcendance. La création artistique en est un. L'artiste a les capacités de transformer les activités originelles du deuxième étage cérébral. Il peut, par exemple, transcender ses pulsions sexuelles, en œuvres d'art. Il peut transformer ses désirs de domination où de prédation (Sade ou Genet) en littérature, en poésie.
Toute l'évolution de l'humanité est basée sur la capacité à refréner nos pulsions et à les transcender.
2001
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