L'amour au sein de la vie
La montée progressive de l'amourUn amour débordant est un torrent qui sort de son lit pour entrer dans un autre. Pierre Dac
Pour confirmer toujours plus notre « fumeuse » théorie*, la page précédente, s'appuyait sur : « l'évolution progressive de la conscience » (Je vous en rappelle d'ailleurs, la phrase principale : l'humanité est destinée à atteindre sa perfection, perfection dont une des valeurs importantes serait l'accès facile à l'extase, à l'éveil, au nirvana).
En nous adossant cette fois-ci, sur un autre type d'évolution (la montée progressive de l'expression de l'amour au sein du vivant) nous allons tâcher de renforcer maintenant cette conviction.
Une origine minimaliste
D’après la science, la première forme vivante « apparue », serait une sorte d'ultravirus, d'archéobactérie.
L'ascension époustouflante de la vie, s'est donc formée à partir de cette merveilleuse « éclosion fondamentale ». On peut dire que c'est chouette quand même ! En tout cas, entre cet ultravirus et les espèces dites « supérieures » (auxquelles nous appartenons) la vie s'est pour le moins, sophistiquée. Elle s'est diversifiée et enrichie à plusieurs niveaux. Elle a progressé dans sa biologique, dans sa mobilité, ses échanges, ses expressions comme ses sentiments.
Progression de l'amour,
L'amour triomphe de tout ; nous aussi cédons à l'amour. Virgile, les Bucoliques. Et justement, dans cette démonstration, nous allons nous intéresser à la progression de son plus magique sentiment. Vous l'avez deviné, je veux parler de l'amour.
L'amour, l'amour ! Nous sommes loin d'en avoir compris tous les mécanismes. Nous n'avons même pas décelé l'espace vers lequel nous entraîne son énergie. Et cette curiosité matérialiste face à cette force téméraire ! On veut bien reconnaître toutes les motivations possibles, sauf la sienne. Et pourtant elle est la seule à tenir debout, quand on a épluché tous les mobiles illusoires.
D'Éros à l'Aphrodite céleste
Depuis ses débuts, l'expression de l'amour au sein de l'humanité n'a cessé de progresser. Le banquet de Platon est sans doute un des livres les plus édifiants à ce sujet. À travers une longue série de discours, le disciple de Socrate, éclaire les chemins de sa progression. À l'origine, le philosophe athénien place la forme primaire de l'amour. Un amour qui se confond alors avec le besoin irrépressible de se reproduire. Puis,
d'éloges en éloges, on parvient à l'enseignement de Diotime rapporté par Socrate. À ce stade ultime et transcendant, l'amour a pour objet l'immortalité, la beauté en soi. Cette lente progression de l'expression de l'amour humain est également percevable au sein de la lente progression de la vie.
Progrès de l'amour dans la nature
De l'éponge aux mammifères supérieurs
L'évolution de l'affectif.
Née d'un tout petit truc, la vie, nous dit-on, se complexifie de plus en plus. Le schéma de cette évolution pourrait être celui-ci : bactérie, éponge, poisson, reptile, mammifère inférieur et mammifère supérieur.
Un jour peut-être, mes convictions biologiques généreront quelques amusements au sein des universités. Les qualités de cœur et les emballements amoureux des bactéries, auront été découverts depuis belle lurette. Il sera peut-être même interdit de se prétendre supérieur à l'ultravirus. Mais en attendant, je persiste à penser qu'entre la bactérie et l'homme, il y a évolution. Il y a progression constante des manifestations affectives.
En gros, Je considère l'éponge comme moins expressives sentimentalement parlant que les poissons. Les poissons moins expressif que les reptiles. Les reptiles moins affectifs que les mammifères inférieurs. Et les mammifères inférieurs moins sophistiqués, amoureusement parlant, que les mammifères supérieurs.
Évolution du contact physique
De l'œuf éjecté par le poisson, à l'œuf enterré par les reptiles, à l'œuf couvé par l'oiseau, jusqu'au bébé se développant dans le ventre du mammifère, le contact physique entre la mère et sa progéniture a évolué vers une plus grande intimité. De l'écaille à la plume, au poil, à la peau, le contact tactile inter-individus, le toucher, le sensitif s'est affiné.
« Faiblesse de l'individu humain à l'enfance exceptionnellement longue et qui, même parvenu à l'âge adulte, n'est guère apte à survivre en dehors de la société, pensent certains ».
Il s'agit en réalité d'une force. En effet, cette « faiblesse » de l'homme face à l'environnement, à engendré de nombreux moyens de défense. D'une part, Elle nous pousse à éliminer progressivement l'ensemble des dangers environnants. Et d'autre part elle développe nos liens affectifs, autrement dit notre capacité d'aimer.
L'amour inter individus
L'attachement familial a lui aussi considérablement évolué au cours des temps (jusqu'à prendre la forme du pot de colle !)
Dans les premières formes de vie (éponges ou poissons) les liens familiaux sont pratiquement inexistants. (Peut-on sérieusement prétendre le contraire ?).
Ces liens commencent à s'animer chez certains reptiles comme chez les serpents, les lézards, les crocodiles.
Il s'agit de relations affectives, relativement succinctes. Ni amitiés, ni fraternité ne semble atteindre cette forme d'existence. Les bébés sont autonomes dés la naissance (et c'est pas très facile pour les câlins !).
Les parents sont certes bienveillants envers leur progénitures, mais ils sont uniquement mus par l'instinct (quelques parents alligators sont particulièrement ouvert au dialogue avec leurs enfants, c'est vrai.. Mais ils ne quittent jamais le décors des dessins animés).
Les liens sociaux, j'en suis convaincu, trouvent leur sommet affectif chez les mammifères dits supérieurs. Chez l'homme, la baleine, l'éléphant où le singe, les sentiments entourent l'existence. Un amour puissant uni les familles et les amis et perdure toute la vie.
Résumons nous
Les fondements de l'affectivité sont déjà en place aux origines de la vie (les bactéries, ne l'oublions pas, sont capables d'osmose et de symbiose). Mais la capacité à exprimer son affection, s'est développée à mesure qu'évoluait le règne du vivant.
an 2002
Amour suite
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