Le plaisir de construire Les infimes extases Le jouir sexuel, une pub pour l'extase
C'est une absolue perfection, et comme divine, de savoir jouir loyalement de son être. Michel Eyquem, Seigneur de Montaigne
Si, comme nous venons de le dire en page précédente, l'homme constructeur, dans sa grande majorité, ne peut ni espérer, ni aimer la béatitude, il faut qu'un autre moteur, l'attire vers l'action.
Nous sommes biologiquement conçu pour travailler. Nous avons besoin de construire, de créer, d'agir. Nos pulsions et nos désirs, sont trop puissants pour préférer la contemplation et l'extase spirituelle, aux plaisirs. Nos tendances sont trop fortes pour chérir la l'éveil et la béatitude. Voilà pourquoi nous préférons l'action et l'aventure, aux effets de l'ascétisme.
C'est « la ruse de la raison », comme dirait la philosophie de Hegel.
Tant qu'il sera encore nécessaire d'améliorer le monde, les désirs prédomineront sur l'extase. Les pulsions auront l'avantage sur « l'éveil », les tendances sur « la pleine conscience ». Le paradoxe entre être et vouloir être
Cette configuration psychique, conduit « l'homme constructeur » à une situation paradoxale. Intérieurement, nous aspirons tous à la paix, à la sérénité, à la quiétude, donc à la béatitude. Mais la puissance de nos instincts et la soif de nos désirs demande d'être assouvie. Ces pulsions nous empêchent alors d'accéder aux extases contemplatives (et c'est parfait ainsi). Le besoin de construire
L'envie de dominer, de s'enrichir, de conquérir ou de connaître, nous pousse sans cesse à l'action. La soif d'amour, d'argent ou de reconnaissance, nous astreint à agir. L'ensemble de ces envies a construit le monde actuel et leur perpétuation, le conduit vers sa perfection. Autrement dit, les actions humaines conduisent progressivement l'humanité vers la sérénité et la paix.
Un double stratagème
Le désir de bonheur et la hantise de la souffrance sont les moteurs de l'homme constructeur. Par ce double stratagème, le principe créateur oblige à façonner l'humanité dans un sens bien déterminé. Celui du bonheur suprême.
Et ainsi, progressivement, l'expansion du bonheur, de la sérénité et de la paix, diminue constamment l'autorité de nos pulsions et cette dilution des pulsions, développe notre conscience rendant notre système neuronal, de plus en plus apte à l'expérience extatique.
CQFD
dans le chapitre à venir, consacré au bonheur, nous tâcherons de saisir l'état d'esprit béat.
Nous nous fierons pour cela aux expériences extatiques vécues par les philosophes et les sages. Celles des ascètes et des saints des différentes spiritualités.
2002
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