France English Português Contactez nous

facebook petite icone bleue
twitter petite icone
flux rss, icone
mecaniqueuniverselle.net : aller à la page d'accueil
  • l'humanité
    la démocratie (suite)

De la peine de mort

Le peuple manipulé.

céramique Vallauris, oeuvre de Jean Marc TonizzoDe l'émotion sans explication

Selon le degré d'analyse qu'utilisent les médias pour traiter les faits-divers, l'opinion publique les accueillera avec plus ou moins de bienveillance et de peur.

Selon la formulation avec laquelle on interroge le peuple sur des questions cruciales comme la peine de mort, sa réponse pourrait être inflexible ou clémente.
En somme, le niveau de dureté, d'individualisme et de xénophobie d'une société, est fonction de l'ambiance générale des influenceurs, de l'état d'esprit des leaders d'opinion du lieu et du moment.

Certains hommes politiques et médias (américain par exemple), justifient la peine de mort en soutenant qu'elle est un désir populaire. A mon sens, c'est inexact.

Si les médias éclairaient les aspects les plus pervers de la peine capitale, (par exemple le fait qu'elle soit forcément plus cruelle que la plupart des crimes commis dans la mesure ou l'assassiné par la société connait longtemps avant le jour et l'heure de son exécution ce qui n'est pas le cas de la victime d'un criminel) le peuple serait plutôt hostile à son exécution.

Les citoyens ne réclament pas la peine de mort pour la peine de mort. Ils aspirent au sentiment de sécurité. Et ce sentiment est tout à fait normal, il est un des acquis de l'état de droit et une base de l'instinct de vie.

Le sentiment de sécurité découle de l'égalité sociale

Cette sécurité légitimement espérée, les penseurs ont la charge d'expliquer au peuple que sa progression n'est pas relative au nombre d'enfermement ou de peine de mort. Elle dépends avant tout de l'ambiance imposée par les dominants à l'ensemble de la société. Par exemple, les gouvernements actuels pour des raisons bassement pécuniaire ou électoralistes, utilisent la peur comme moyens de contrôle de la société. Peur de l'étranger (pour dresser les communautés entre-elles), peur de la précarité et de finir à la rue (pour maintenir en esclavage le monde ouvrier), peur des forces de l'ordre (pour empêcher le monde de manifester et de se révolter), peur de la maladie (pour vendre des médicaments), etc. Il repends ses ^peurs via le cinéma, la propagande, les médias.
Le sentiment de sécurité relève avant-tout de la qualité de la justice, des moyens offerts à l'éducation, à la médecine, à l'assistanat social.

Le type de dominants aux commandes

Tous ces paramètres, en réalité, reposent essentiellement sur la mentalité du groupe de dominant. Lorsque les leaders n'ont aucune réelle affection pour le peuple, lorsqu'ils ignorent le sens supérieur de la démocratie, ils peuvent alors instrumentaliser à des fins électorales.

Les dominants manipulateurs savent jouer sur les peurs des citoyens et les conduire à penser contre leurs intérêts et contre leurs semblables. Les dominants avides, peuvent appauvrir le peuple sans imaginer qu'ils tuent tout simplement leur poule aux œuf d'or. Ces leaders peuvent travailler à développer les pulsions de l'humain au détriment de sa conscience et conduire l'homme vers des dépendances favorables au marché etc.

Dans le cas de la peine de mort, les pouvoirs, (pour masquer leurs responsabilités), vont en effet bien souvent jouer sur le créneau bien connu de la peur. De bons intellectuels démonteraient facilement ces manipulations, mais ils n'ont pas accès aux médias grands public. L'analyse subtile de ces manipulations (solution à l'insécurité = peine de mort) et leur mise en lumière, n'est pas à la charge du peuple qui a autre chose à faire... C'est la charge de intelligentsia et ces médias.

Des intellectuels subtils et éthiques existent.

Les penseurs subtils ont décodé depuis longtemps les réelles motivations populaires pour la peine de mort. Seulement les médias ayant perdu leur rôle éducatif, néglige de traiter ce genre de sujet. Ils évitent d'inviter ces penseurs à adresser leurs analyses vers le plus grand nombre.

Et finalement l'ensemble de la classe politique préfère caresser la réaction primaire du peuple qu'ils ont eux même induit. Il refuse d'adopter la vision décodée des sociologues et des chercheurs capables de remettre en cause leurs systèmes et leurs idéologies. Cette manipulation permet certes à un système de maintenir la peine de mort, mais ce n'est rien d'autre qu'un assassinat par peuple vulnérable et influençable interposé. Et c'est un moyen de maintenir vivace le principe primitif et hors la loi de la vengeance.

Une injustice subie déchaîne chez l'homme naturel une soif ardente de vengeance, et l'on a souvent répété que la vengeance est douce. Ceci est confirmé par les nombreux sacrifices faits simplement pour la goûter, et sans intention aucune d'obtenir une réparation. La perspective certaine d'une vengeance raffinée, imaginée à son heure suprême, adoucit pour le centaure Nessus l'amertume de la mort. Schopenhauer.

Cet état d'esprit, initié par le pouvoir même, ramène la société dans un archaïsme et une brutalité mythologique et pré philosophique. D'ailleurs, les discours, les comportements et les choix des pouvoirs favorables à la peine de mort, sont bien plus proches de ceux du rusé Ulysse (pré-socratique) que de ceux de Socrate ou de Platon.

Les penseurs et le peuple

Cette surdité des pouvoirs envers les penseurs progressistes, d'autres intellectuels (et des plus médiatisés) en font preuve envers le peuple et à son détriment. C'est le cas lorsque, opposés à la peine de mort ils critiquent les gens simples qui y adhèrent. Il vaudrait mieux qu'ils s'attaquent efficacement aux causes (manque d'éducation, injustice, inégalité, insécurité) qui conduit le peuple à y souscrire.
Ces penseurs maltraitent les gens en les enfermant dans 2 seules issues ;

  • Soit le peuple accepte de subir l'insécurité et la violence (quand l'élite dispose de moyens pour s'en affranchir).
  • Soit il doit supporter la mauvaise conscience de réclamer la peine de mort comme solution à son problème.

Trois raisons, à mon sens, empêchent le philosophe, le sociologue, le psychologue, d'avoir le poids nécessaire pour obliger le pouvoir à soigner les causes au lieu de panser les effets par l'enfermement :

  1. L'oubli par les intellectuels médiatisés de leur mission première (critiquer les systèmes).
  2. Leur goût pour les valeurs tentantes du marché (narcissisme, enrichissement, honneurs, élitisme, pouvoir ...) les mettant en porte à faux avec cette mission.
  3. Et enfin et surtout, la surdité politique et la censure médiatique exercées sur les quelques penseurs réellement critiques (du type Bourdieu, le monde diplomatique, etc.).

Le peuple, encore une fois, en plus de construire physiquement l'humanité, ne peut pas s'occuper d'ouvrir la conscience des dominants et développer en même temps sa propre sécurité, c'est le rôle des corps intermédiaires.

2001


démocratie et terrorisme

12345678


philosophie Péricles démocratie

Chez nous, les intellectuels n'ont plus d'influence dans la société, sauf quand ils émettent des slogans. Les intellectuels ont de l'influence en France lorsqu'ils flattent un vague politiquement correct. J F Rl