Terrorisme et démocratie Violence en dictature .. .. critique en démocratie
La violence engendre la violence. Eschyle.
Depuis quelques années, le monde démocratique a déclaré une guerre impitoyable au terrorisme.
Cette guerre à un sens.
Face à une dictature, la lutte violente (que les dictateurs appellent terrorisme) se justifie pleinement. Elle prend alors le nom de résistance.
Mais quand nous avons à faire à une démocratie, même lorsque celle-ci est imparfaite, neutralise l'information, manipule ses citoyens et marginalise ainsi les critiques, aucune « résistance » par la terreur, ne peut être justifiée.
A partir du moment ou un système accorde d'autres option que la brutalité pour s'exprimer, à partir du moment ou il offre un certain espace à la critique, aucun acte terroriste ne peut être légitimé. S'il existe des possibilités de se libérer pacifiquement d'une oppression, la résistance violente perd toute crédibilité.
Imaginons qu'un groupe humain opprime un autre groupe humain dans un régime démocratique, si les opprimés peuvent accéder (par des actes symboliques*) aux médias et aux contre-pouvoirs, plus aucun acte terroriste ne peut être justifié.
* grève, manifestation, lobbying, actes symboliques non violents (comme les utilisa par exemple Gandhi face à l'oppression).
C'est pourquoi le monde démocratique actuel (pourtant imparfait) reste sourd à l'argumentaire terroriste ... Une surdité bienveillante
Cette surdité des démocraties face à la violence, a un sens. Elle revient à dire : « pour vous faire entendre, vous avez des moyens de lutte autres que la brutalité aveugle, nous refusons celle-ci ». Refuser d'accepter le terrorisme comme « expression de la souffrance » (bien qu'il en soit une), a une raison d'être. Ce refus ne s'effectue pas au détriment du groupe opprimé. Il est là pour lui apprendre à recycler ses pulsions violentes. Il est là pour transformer son énergie brutale (machiste), en énergie verbale. Il est là pour l'aider à passer de la vengeance brute à l'intelligence politique, médiatique ou symbolique.
La surdité de l'occident, cherche inconsciemment à permettre aux groupes maltraités, d'améliorer leur oralité et leur intelligence stratégique politique. Elle est là pour offrir des moyens de lutte en concordance avec les principes démocratiques. Au final il s'agit de hisser les peuples opprimés vers la démocratie.
Cette fin de non recevoir est à mon sens, la bonne réponse des démocraties face au terrorisme. Bien entendu, il faut veiller à ce que la démocratie ne soit pas une dictature déguisée. Veiller à ce qu'elle offre réellement au groupes abusés et au peuple, les moyens d'utiliser d'autres armes que la violence pour s'exprimer.
2001
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