De la politique L'élite et les mass médias L'occident et l'égocentrisme
Lorsque nous sommes in-situ, il est difficile de saisir toutes les logiques des grands mouvements politiques, des grands tourbillons de l'évolution.
Après 80 ans de lutte entre communisme et capitalisme, ce dernier l'a emporté, brisant du coup l'équilibre politique qu'il constituait et les valeurs enracinées au communisme.
Cette victoire du capitalisme a hissé à la première place sa raison d'être et de vivre : le marché. Depuis les années 80, le marché s'est ainsi accaparé le leader ship de l'humanité. Il a pris le pas sur le politique. À partir de cette position stratégique, il s'est acheté les mass médias, autrement dit, il s'est emparé du premier grand diffuseur de valeur.
Depuis, à travers la télévision, il oriente vers la consommation, la route de l'espèce humaine. Il déverse généreusement sa conception de l'existence sur l'ensemble de la planète.
Cette diffusion d'objet est un bienfait pour la majeure partie humaine qui n'avait pas accès au minimum de confort. Elle a permis de sortir de la pauvreté absolue une grande partie de l'humanité et nous devons en être reconnaissant au marché. Si l'humanité à intuitivement choisit le capitalisme pour mettre en route la mondialisation, c'est que les choses devaient se dérouler ainsi. Ce qui se réalise est toujours le mieux et devait se réaliser ainsi, avons nous l'habitude d'écrire sur la mecaniqueuniverselle. Mais comme toute médaille, l'ultra libéralisme qu'est devenu le capitalisme traditionnel, à également son revers.
- Dans la partie pauvre de l'humanité, il a certes élevé le niveau de vie, de confort, d'éducation et de santé, mais également le niveaux des disparités, de l'esclavage et des valeurs consuméristes.
- Dans la partie riche de l'humanité, le néolibéralisme à repris des acquis sociaux au monde ouvrier, vendu les services publics, creusé les écarts riches/pauvres, abandonné son quart monde.
Il est sans doute temps pour cet ultra libéralisme, d'être placé devant ses contradictions, ses actes et les valeurs qu'il diffuse au monde entier à présent.
Un esprit anti démocratique
Il suffit d'observer les programmes des chaines grand public pour comprendre le véritable état d'esprit du marché. L'élitisme, le narcissisme, le machisme, la manipulation et le mépris du peuple, sont exaltés. La marginalisation de la spiritualité, des valeurs traditionnellement humaines (générosité, l'altruisme, le partage, l'égalité, la fraternité, etc) et des cultures non occidentales, également.
Progressivement, cet ensemble de fausses valeurs se sont infusées au sein de la société occidentale. En moins de 20 ans, elles ont dégradé l'état d'esprit de la population influençable au point de lui faire élire des leaders à l'image de ces valeurs télévisées.
De l'occidentalocentrisme
Hyper nombrilistes, nos mass médias enferment tous ceux qu'ils happent (journalistes, politiques, penseurs) dans une sorte d'autisme narcissique et occidentalo-centrique.
En dehors des grands évènements, la vie humaine en Afrique, en Amérique latine ou en Asie, est quasiment occultée par les grandes chaînes. La télévision, ce grand éducateur culturel de l'être humain, réduit les choix à quelques portions de vie occidentale, la plupart du temps celles des "célébrités" sans grand intérêt général, rétrécissant ainsi la culture générale de l'occidental.
Une élite en crise d'adolescence
Le marché et la télé. Le narcissisme occidental Égocentrisés par ce système narcissique, les célébrités intellectuelles, politiques, industrielles, journalistiques, choisies par le marché pour capter l'image et la parole de la société, paraissent être dans une véritable crise d'adolescence.
Elles véhiculent de l'occident la caricature de lui-même, narcissique, hyper actif, sourd, méprisant, susceptible et agressif, comme un adolescent orgueilleux, qui refuse d'écouter les conseils et la sagesse du père (les civilisations anciennes, les peuples premiers).
Influencée par les valeurs du marché, l'Occident médiatisé (élitiste) semble de plus en plus incapable de faire l'expérience implicite d'autrui, incapable de le reconnaître autrement que comme
un inférieur, un subordonné, un instrument, un ennemi ou une proie (les siècles de colonialisme, semblent imprégner encore l'esprit de nos dominants).
Pour être adulte l'homme doit pouvoir prendre conscience de la globalité de son environnement, comprendre la façon dont il agit. Il doit saisir la logique et le sens de ses actions et les passer au crible de l’éthique et du niveau de morale atteint par l'humanité. Être adulte, c'est être gouverné par sa conscience, non par ses pulsions ou ses tendances ...
Une idéologie ayant l'hyper consommation comme système, a-t-elle vraiment
conscience du sens de la vie ?
Le libéralisme, le moins pire des systèmes
Pourtant, malgré tous les reproches que nous pouvons faire au système libéral, il semble bien être, globalement, le meilleur possible pour l’œuvre à accomplir.
L'humanité en effet, doit finir de séparer le spirituel du séculier. Elle doit encore faire progresser ses lois laïques, son rapport à la nature, son égalité technique et finir d'unifier la société humaine.
L’occident est doté de concepts novateurs qu'il doit partager avec le reste du monde (la démocratie, l'égalité des femmes, certaines avancées
sociales et techniques, etc.). Mais il a également beaucoup
de choses à apprendre ou à réapprendre des autres cultures. L'humilité, la fin du gaspillage, le respect de la nature et de certaines valeurs, le sens de l'accueil, sont de celles-là.
Il est temps me semble-t-il pour l'Occident, de quitter l'adolescence. Il est temps pour ce monde finalement jeune, d'apprendre à écouter les mondes anciens. Les peuples traditionnels, les civilisations antiques et les conseils des grandes spiritualités, au lieu de les dévorer comme le plus primaire des minotaures.
(écrit de 2001)
narcissisme et démocratie
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