Les bienfaits du libéralisme

Les diverses philosophies libérales et leurs applications

Nous entrons dans une période ou le libéralisme va devenir la plus suspecter et la plus impraticable des vertus. André Gide

Après, une période artificiellement euphorique (1980-2000), le nouveau libéralisme livre peu à peu son véritable visage et les critiques à son encontre émergent de toutes parts.

Le monde conteste en réalité la grande différence entre la théorie et la pratique, les promesses, et la réalité sur le terrain.

Depuis sa création, la mecaniqueuniverselle ne se prive pas de critiquer la réalité libérale. La contestation est saine et la liberté dont elle jouit, montre la santé de notre démocratie. Le libéralisme s'est imposé au monde comme grand moteur de l'humanité, parce qu'il est vraisemblablement le meilleur système actuel pour évoluer. Ce régime a donc des qualités et des bienfaits à reconnaître.

Nous pouvons classer ces qualités dans trois catégories principales :

1. un apport philosophique au grand concert des idées.
2. un apport effectif à la grande marche humaine.
3. un apport indirect par l'opposition créatrice qu'engendre ses erreurs et ses obscénités.

1/ Apport théorique du libéralisme

Les philosophies libérales du XVIIe siècle ont ouvert la conscience humaine aux concepts d'individu et de liberté. Elles l'ont fait en proposant au premier de s'épanouir à l'aide de la liberté. Ces deux notions ont été majeure pour lutter contre tous les rigorismes claniques. Les rigidités religieuses, ethniques, ou sociales. Majeure également pour développer le concept de responsabilité individuelle, pierre de touche du droit et de la justice.

En plaçant l'individu au centre, les théories libérales ont également favorisé l'éclosion de la charte des droits de l'homme et ses déclinaisons comme par exemple les lois contre l'esclavage.

Sans l'apport précieux des philosophes libéraux, pris au sens large du terme, la société humaine n'aurait pas atteint le degré d'humanisation actuel.

2/ L'apport pratique du libéralisme

Entre l'apport théorique ou philosophique du libéralisme. Et son apport pratique, il y a la même distance qu'entre ce que nous rêvons d'être et ce que nous sommes en réalité.

Les philosophies libérales sont pavées de bonnes intentions. Elles démontre un véritable souci des êtres humains, un authentique désir de progrès social, de justice et d'équité, une incontestable envie de générer du bien pour l'ensemble.

Les pratiques libérales quant à elles, sont loin d'offrir toutes les satisfactions espérées. Au contraire, leurs apports directs et conscients aux grandes valeurs humaines, c'est-à-dire à la justice, à la fraternité, à l'égalité et même à la liberté, sont extrêmement limitées. C'est d'ailleurs plutôt l'inverse qui se produit. Le libéralisme actuel semble multiplier les injustices. Il ramène l'humanité à l'ère du clan ou de la horde et accroît le nombre d'inégalités et de conflits. Il réduit la liberté à son fantôme (la liberté de posséder, de consommer et d'abuser ses semblables).

Tous les apports directs du libéralisme à la société, semblent concerner le pratique et le confort. Le développement des infrastructures, l'amélioration de l'objet et le tissage des liens matériels internationaux (la partie spirituelle aujourd'hui est en jachère).

1. De les débuts de la mondialisation, les libéraux ont favorisé l'émergence et la diffusion des objets de confort matériel. Ils ont activé le principe du consommateur, le développement du commerce international et l'essor industriel des pays qui l'ont pratiqué.
2. Depuis la fin des années 70, le néolibéralisme a permis de tisser des liens commerciaux entre les différents pays du monde. Il a amorcé l'interdépendance commerciale et industrielle entre les civilisations (des sociétés occidentales sont rachetées par des sociétés asiatiques ou africaines et réciproquement).
3. le libéralisme a favorisé les échanges culturels (même si ces échanges ne sont pas encore d'égaux à égaux). Il a contribué à l'apparition de modes planétaires et d'un langage commun (l'anglais). Il a permis la connaissance des autres peuples des autres civilisations (la télévision) et la communication entre ceux ci (via Internet).
4. le libéralisme a également favorisé et favorise les échanges culturels grâce au développement du tourisme et des rencontres inter culturelles (festival, rencontres cinématographiques ou artistiques).

3/ L'apport indirect du libéralisme

Le domaine de la liberté commence là où s'arrête le travail déterminé par la nécessité. Marx

J'appelle apport indirect du libéralisme la réaction positive du monde face aux effets négatifs de ce système. Ce qu'il fait bouger sans le savoir ni le vouloir. Les contestations, les luttes, les écrits. Les élans de solidarité qu'il soulève pour contrecarrer ses excès.

Par exemple, au moment de l'expansion capitaliste du XIXe siècle, l'égoïsme de la classe bourgeoise et libérale envers le monde ouvrier était tel qu'il a appelé, en quelque sorte, la création d'idéologies contestataires. Le communisme, l'anarchisme ou le socialisme sont nés de ces excès. Ces abus ont également favorisé l'apparition des systèmes de défense du monde ouvrier (syndicalisme). Cet ensemble de réactions à largement contribué au développement de la société humaine et de la conscience générale.

Marx, Proudhon, Engels, Fourier, Comte, sont les enfants de ces excès libéraux du 19e siècle dans lesquelles ils ont puisé toutes leurs intuitions combatives.

Aujourd'hui, la répétition de ces mêmes excès au niveau mondial, génère exactement les mêmes réactions de défense. De nouveaux penseurs émergent pour proposer des alternatives au libéralisme (la réaction communautarienne par exemple). De nouveaux systèmes comme attac ou les mouvements pour la paix, se constitue pour reprendre en mains la défense des ouvriers et des pauvres mais à un niveau mondial cette fois.

Les faux pas de l'enfance

L'humanité est à l'image du petit enfant trébuchant sans cesse pour développer ses forces, son assurance et la maîtrise de son environnement. Elle accumule les faux pas pour parfaire son évolution vers la perfection. Les erreurs du libéralisme font donc partie du développement humain. Elles sont à l'origine d'une quantité de progrès encore difficilement déchiffrable.

Si l'émergence au plan international de nouvelles associations de défenses montre bien le retournement finalement positif des injustices, d'autres créations universelles, liées à certaines irresponsabilités de l'ultra-libéralisme, sont sans doute en attente. Le futur verra vraisemblablement apparaître de nouvelles formes de solidarités mondiales pour faire face aux catastrophes écologiques dues à l'aveuglement du marché.

Texte écrit aux environs de l'an 2000



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