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    libéralisme (suite)

Le libéralisme, un système idéal si..

Le libéralisme et ses démons

, peintre Français, impressionisme. Un bar aux folies bergèresMais alors, en repoussant le libéralisme, ne sera-t-on pas conduit jusqu'au socialisme ? Leduc

Cette brève analyse du système libéral débouche sur plusieurs constatations. En théorie, le libéralisme parait être le meilleur système économique pour mondialiser. En pratique, il est loin de tenir toutes ses promesses mais à l'aide de quelques réformes précises, il pourrait sans doutes le devenir.

Le libéralisme comme meilleur système

Dans la lutte fratricide entre les deux enfants terribles du contrat social (le libéralisme et le communisme), l'ultime victoire (pour le moment) revient sans conteste au libéralisme.

Ce système en effet, s'est imposé à l'humanité pour continuer la grande œuvre d'unification que nous appelons "mondialisation". Malgré ses outrances, le système libéral s'est montré le plus cohérent pour répondre aux besoins de la société contemporaine. La victoire du libéralisme sur le communisme (quand débute la grande aventure de la mondialisation) donne du sens à l'évolution. Elle milite pour la thèse de Stuart Mill à propos de la main invisible, organisatrice de la nature.

Logique construction du monde

La démocratie libérale accordait ainsi à l'individu, au nom de la liberté politique, de soi-disant garantie contre l'oppression qu'au nom de la liberté économique elle lui retirait aussitôt. Th. Molnier

Les pulsions, la religion, les cultures

Si, pour conduire la mondialisation, le libéralisme s'est imposé sur le communisme, c'est qu'il devait en être ainsi. L'énergie et l'imagination nécessaire pour universaliser techniquement le monde, appelait inévitablement un système adéquat. La notion de liberté devait passer au premier plan des valeurs réclamées. Malheureusement, l'inconscience, la cupidité, l'orgueil, la démesure, l'égocentrisme, la témérité... font également partie du package et sont nécessaires à la mise en route de la mondialisation.

Ce préambule mondialisateur, exigeait aussi d'abandonner (ponctuellement) la spiritualité et la morale qui s'opposaient aux pulsions mercantiles (cupidité, orgueil, narcissisme) et de dévaluer certaines particularités nationales et éthiques incompatibles avec cette unification supérieure (respects des valeurs nationales, de l'environnement, des cultures traditionnelles, etc.).

Cette destruction est violente et intense. Elles est extrêmement consommatrice d'énergie. Mais ces excès et ces injustices devraient disparaître quand la globalisation aura atteint son allure de croisière.

Le sens caché

Le pire comme le meilleur ont un sens dans l'évolution et l'assourdissement, l'abêtissement et l'aliénation engendrés par l'hyper activité libérale, ont été (et sont encore sans doute), nécessaires à l'évolution. Il s'agissait à mon sens, de submerger toutes les résistances possibles. D'empêcher toutes les contestations susceptibles de barrer la route à ce système mondial. Voilà sans doute pourquoi nous assistons depuis, un moment à l'écrasement ou à la corruption du mouvement syndical, à la négligence par les journalistes, des mouvements de grève, à la dépréciation par les médias du fonctionnariat, etc.

L'évidente progression

En observant le monde avec le recul nécessaire, sa logique d'évolution devient évidente et les progrès apportés par le libéralisme depuis deux siècles, également. La condition ouvrière s'est considérablement améliorée en Occident. Ces améliorations, suivant l'essor des délocalisations, commencent à se répandre peu à peu vers les pays émergeants.

La lutte à l'origine

Mais les évolutions sociales sont avant tout le résultat de la lutte constante entreprise par les ouvriers. Elles sont à mettre au crédit des idéologies critiques et révolutionnaires et pour une infime partie, des quelques rares initiatives du patronat (familistere, paternalisme, etc.)

Le rejet des dictatures

Indéniablement aussi, la force attractive de la liberté s'est imposé dans le cœur de l'homme. Elle s'est imposée face à toutes sortes de dictature (prolétarienne, militaire ou religieuse). L'aspiration populaire le montre ; il est toujours plus enviable de vivre plus ou moins libre dans un libéralisme plus ou moins abusant, que sous l'oppression d'un système liberticide (qu'il soit justifié par l'égalité ou par l'obéissance à Dieu).

Le libéralisme et ses promesses

être, ce n'est pas avoir la liberté de faire n'importe quoi De Robien

Dans les années 80 des « économistes » brillants, des journalistes et des businessmen ultralibéraux nous ont vendu ce nouveau libéralisme. Ces aficionados promettaient alors la prospérité partagée, l'enrichissement général et l'amélioration des conditions de vie pour tous.

Incontestablement, leurs promesses semblent avoir été sponsorisées par le vent. L'enrichissement concerne quelques élites et l'appauvrissement du peuple s'est généralisé (au moins en occident). Aujourd'hui, les premiers zélateurs de ce nouveau libéralisme ont disparu du devant de la scène. Ils ont laissé la place à de nouveaux chantres de la dérégulation. Mais le cœur n'y est plus.

La mondialisation heureuse, a entraîné un regain d'angoisses, de pessimisme et de violences en Occident. Dans les pays émergents, elles a favorisé un nouvel esclavage. (Singulier contraste avec les années insouciantes de l'état-providence). Un esclavage similaire à celui produit par les industriels européens au XIXème siècle sur le monde paysan (mais n'oublions pas les bons cotés de ce passage de la campagne à la ville).

Si nous essayons de définir l'ambiance globale produite depuis 20 ans par le libéralisme sur le monde entier, elle est loin du bonheur espéré.

L'angoisse d'un système insensé

La fin du bonheur

Depuis les années 90, l'Occident est entré dans une phase de pessimiste et de désespoir. Il alterne les crises, l'absurdité et l'abattement. Il a perdu toute confiance en ses dirigeants, ses journalistes, ses chefs d'entreprise et ses élites. Ses populations sont épuisés par des dominants stresseurs et incohérents. Ce monde est à mi-chemin entre le qui-vive et l'abandon pur et simple de ses dernières forces à la fatalité.

Les abus des ultra libéraux construisent un monde désespérant. Ils engendrent des pauvres angoissés par la proximité de l'exclusion. Des ouvriers à qui l'on à supprimé toutes les vertus du travail. Des classes moyennes stressées par un rythme de vie insoutenable et des fauteuils à bascule. Des riches obligés de contempler le résultat de leur folie égoïste (autrement dit toute la misère du monde à la télé et dans les rues). Des dirigeants d'entreprise harcelée de toutes parts...

Et aucune de ces composantes ne peuvent aujourd'hui parler de bonheur. Plus personne n'a le temps, ni les moyens, ni l'envie, ni les potentialités, d'être réellement heureux sous un tel libéralisme.

Le royaume du superficiel

Depuis 20 ans le marché hypnotise le peuple pour qu'il oublie l'absurdité des valeurs marchandes et qu'il perde de vue la dégradation de ses conditions de vie. Mais ces illusions arrivent à bout de souffle. La compulsivité de la surconsommation est pantelante.

Le sexy à toutes les sauces, les fureurs exagérées de la fête forcée, les programmes de télé idiots et assourdissants semblent déverser leurs derniers excès. Les nouvelles promesses d'un monde libéral meilleur, sent la tristesse et le désespoir.

Une tristesse qui parle

Sourd à toute remis en cause, les dirigeants demandent au peuple de ne pas sombrer dans la morosité sans se demander s'il ne s'agirait pas plutôt d'éliminer du le monde les causes de cet excès de stress et d'angoisse (donc de regarder en face leur responsabilité).

Cette tristesse est cohérente et signifiante. La négliger serait une erreur. A mon sens elle n'a pas pour origine la peur du changement, de la mondialisation ou de la flexibilité ... C'est l'angoisse de la précarité, la faiblesse des salaires, le manque de reconnaissance du travail, qui sont en cause. C'est le manque de sens général de l'humanité, la disparition des acquis sociaux et systèmes de protection, ce sont les médias qui déçoivent leurs concitoyens, les centres villes qui partent à l'abandon et le peu de place accordée à la spiritualité ...

Pour nourrir ses angoisses et son nihilisme, le psychisme ultra libéral a besoin de compétition, de suractivité, de luxe, de problèmes et de brouhaha. Le peuple n'a pas ce soucis psychique. Ses ambitions sont limités et quand la société respecte son rythme, et ses valeurs, il est parfaitement heureux. Il aspire essentiellement a la paix, à la sérénité, à la simplicité. Il veut de la reconnaissance pour son travail, du temps libre pour s'épanouir avec ses enfants, ses amis et ses hobbies.

Une dégradation lente

Même si elle est explicable, la dégradation progressive du libéralisme depuis la fin des années providences, est a-normale. Faire du danger et de la précarité un moteur de la mondialisation, est une hérésie.
L'humanité (à l'inverse du monde animal) doit en permanence améliorer la sécurité des hommes pour se considérer humaine. La sécurité de l'emploi dont disposait l'occident devait être une base de la mondialisation vers laquelle entraîner tous les pays qui n'en étaient pas dotée.
Les dominants libéraux avait les moyens de maintenir les acquis sociaux de l'occident et obliger les pays émergeant à améliorer les conditions de travail de leurs employés (par exemple en permettant aux consommateurs occidentaux de boycotter les produits non éthiques fabriqués dans les pays pauvres).

L'ensemble du monde pauvre

A l'autre versant de la mondialisation, nous avons l'ensemble du monde pauvre. L'humanité vulnérable africaine, latino-américaine et une grande partie de l'Orient. Cette partie de l'humanité a certainement gagné depuis 20 ans, des parts de liberté et de confort. Mais son quotidien a vu se développer aussi de grand pans d'insécurité, de violence et de chaos liés aux nouveaux intérêts. La corruption et les mauvaises conditions de travail y sont à leur comble. Certaines valeurs traditionnelles (en recul nécessaire), n'ont pas été remplacé par des valeurs modernes supérieures. Elle ont été supplanté par des pulsions libérales (argent facile, sexe au détriment des plus faibles, désir de pouvoir) ... D’où l'explosion du danger, de la corruption et de la guerre dans ces pays pauvres et vulnérables. Des pays où le droit, la justice et la police sont insuffisamment justes et structurés pour remplir correctement leur mission protectrice.

C'est une des raisons pour lesquelles depuis les années 70, fleurissent le mafias, les escadrons de la mort, les nouveaux esclavagistes, les milices de toutes sortes. Et les premières victimes de ces groupes psychopathes, sont les populations paisibles et vulnérables.

Quelques réformes précises

Il serait doux d'être libéral envers ce que l'on aime, si cela ne faisait un marché. Jean-Jacques rousseau

Ce qui est révoltant dans le libéralisme appliqué, c'est sa surdité aux évolutions positives. Sa résistance devant les propositions de réformes sociales, éthiques et écologiques.

Non à la taxe Tobin, non à Kyoto, non à la gratuité des médicaments pour l'Afrique. Non à la fin du pétrole, non à l'égalité des échanges commerciaux. Non à la taxe sur les embarquements, non à la priorisation de la paix sur la guerre ...

Dès qu'il s'agit de rogner sur ses bénéfices, le marché manifeste une incroyable résistance à lâcher du lest. La plupart du temps, le système progressiste doit faire marche arrière. Par contre, lorsqu'il s'agit d'augmenter leurs pouvoirs, leurs droits et leurs profits, marché et industrie savent développer leur énergie. Ils harcèlent et menacent en permanence les gouvernements jusqu'à ce qu'ils cèdent.

Les populations occidentales ont de quoi être révoltées ou désespérées. Il manque si peu de choses pour améliorer considérablement l'ensemble des conditions de vie sur la planète. La conscience et les moyens sont là. Seule l'inconscience et l’égoïsme des dominants en retarde l'avènement.

Les médias détiennent un diamant qu'ils n'utilisent pas

Ce qui paraît le plus difficile à admettre, c'est de savoir qu'en délivrant une seule corporation on résoudrait tous les problèmes. Il suffirait en effet que les politiques libèrent les médias de l'emprise du marché, pour assainir rapidement le libéralisme. En mettant sur la place publique toutes les malversations et les mauvais comportements des dominants, les élites retrouverait le chemin de leurs éthiques. Si les journalistes étaient véritablement libre d'incarner correctement leur mission et leurs responsabilités, la mondialisation libérale tiendrait effectivement toutes ses promesses. Le progrès deviendrait positif et respectueux envers la population mondiale et la planète. Si l'ensemble des médias occidentaux réintégrait leur déontologie, ils parviendraient rapidement a moraliser le marché. A faire émerger les qualités des hommes d'état (qualités connues depuis Platon) et à rendre pleinement juste la justice.

Journalistes et consommateurs, une force inexploité

Imaginons par exemple la majorité des journalistes occidentaux devenus justes, libres, et capables de dénoncer régulièrement, aux heures de grande écoute et sur les chaînes de grands publics, toutes les dérives du marché, du monde politique et industriel. Le peuple (éthique par nature) boycotterait immédiatement les transgressants. Ce boycott obligerait les autres a surveiller leur éthique, à changer leurs habitudes, à faire le ménage dans leurs diverses corporations.

La force et la beauté du peuple

La puissance de l'éthique populaire occidentale est largement négligée. Pourtant, les preuves de sa générosité et de sa justice s'exprime régulièrement. Il suffit d'observer les élans de solidarité des peuples envers le monde défavorisé pour s'en convaincre. Il suffit d'apercevoir son engagement en faveur de la paix pour comprendre ses nobles intentions.

Imaginons la force des médias si elle était tout simplement libre, juste et équitable. Si les journalistes étaient suffisamment inquisiteurs et capables d'alerter le milliard d'êtres humains vivant en Occident. De leur montrer les malversations commises par chaque société, chaque multinationale, de chaque pays. L'humanité disposerait alors de plus d'un milliard de consommateurs prêt à boycotter les entreprises irrespectueuses de l'éthique humaine et les pays qui musellent l'information ou maltraitent leurs propres journalistes (sans grandes réactions journalistiques occidentaux d'ailleurs).

Mauvais libéralisme qui ne joue pas le jeu libéral

Finalement le plus grand problème du néo libéralisme c'est qu'il refuse de jouer le jeu du libéralisme. Il est déloyal dans la concurrence, bâillonne les organes de défense du consommateur et refuse la critique et les contre-pouvoirs. Installé dans les rouages de la société, le marché n'a de cesse de prendre le contrôle des systèmes politiques. Il étouffe les conflits pourtant facteurs de progrès. Il anéanti les oppositions (comme les syndicats) et manipule l'information (sous prétexte par exemple de préserver la compétitivité des entreprises nationales ou occidentale...).

Il n'a de cesse également, d'étendre son emprise sur des secteurs vitaux pour les citoyens. Des secteurs dont l'indépendance et la liberté vis-à-vis du système économique, est une nécessité. Je veux parler de la politique, la justice, la santé, l'éducation et les médias.

an 2002



les dangers du libéralisme

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Mario Augusto Bunge, philosophe argentin

Notons, en particulier, qu'une théorie économique fausse ou un code moral périmé (impossible à appliquer) empêchera la réussite du plan économique le plus soigneusement élaboré. Un individualisme extrême, que ce soit en théorie économique ou en philosophie morale, présente une bonne illustration du phénomène. Bunge