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    délinquant suite

Punir en respectant le criminel

Pour le condamner

art naif, Un monstre, si horrible soit-il, nous attire secrètement, nous poursuit, nous hante. Il représente, grossis, nos avantages et nos misères, il nous proclame, il est notre porte-drapeau. Emil Cioran.

Nous venons de comprendre, en page précédente, l'égalité de fond entre le criminel et son juge.

Mais l'égalité de fond n'implique pas l'égalité de forme. Le respect dû au délinquant ne dispense pas de jugement ni de punition. Au contraire, l'impunité et l'injustice sont préjudiciables à l'évolution du droit comme au transgressant. L'évolution nécessite une justice bienveillante mais efficace.

L'injustice génère l'absurdité

Quand une société autorise certains de ses délinquants à transgresser sans être sanctionné, elle produit de l'injustice mais aussi de l'absurde. Le peuple ne parvient plus alors à ressentir le sens de l'humanité (qui implique l'idée d'un progrès positif).

C'est la même chose lorsqu'un état impose la tolérance zéro à la population ordinaire mais pas à ses élites. Même s'il se dit démocrate, il rétrograde la société vers les lois de la nature ou les dominants peuvent abuser en toute impunité.

Le laxisme et l'injustice sont des postures politiques désastreuses pour l'humanité. Elles tirent tout simplement l'humanité vers le bas. Autrement dit vers la toute puissance du dominant naturel.

Aimer et punir

Comprendre la fonction du délinquant

arche de noé art naifSocrate: Est-ce donc le fait du juste, repris-je, de faire du mal à qui que ce soit ?
Sans doute, répondit-il, il faut faire du mal aux méchants qui sont nos ennemis.
Mais les chevaux à qui l'on fait du mal deviennent-ils meilleurs ou pires ?
Pires.
Relativement à la vertu des chiens ou à celle des chevaux ?
A celle des chevaux.
Et les chiens à qui l'on fait du mal ne deviennent-ils pas pires, relativement à la vertu des chiens et non à celle des chevaux ?
Il y a nécessité.
(335 c) Mais les hommes, camarade, à qui l'on fait du mal, ne dirons-nous pas de même qu'ils deviennent pires, relativement à la vertu humaine ?
Absolument.
Or la justice n'est-elle pas vertu humaine ?
A cela aussi il y a nécessité.
Donc, mon ami, ceux d'entre les hommes à qui l'on fait du mal deviennent nécessairement pires.
Il le semble.
Platon, la république.

Aimer tout en condamnant

Si la condamnation du délinquant est fondamentale pour l'évolution humaine, son respect l'est tout autant.

Quand nous comprenons l'apport du transgressant à l'humanité, l'attitude de la société à son encontre telle qu'elle se pratique encore aujourd'hui, semble injuste.

En matière de justice, le laxisme abîmer la société comme le délinquant. Elle pousse ce dernier, à la récidive. Mais l'excès de sévérité sans soigner la racine de la délinquance est également préjudiciable à l'humanité. Elle montre la faiblesse de notre conscience et l'incompréhension du sens de l'évolution et du rôle du délinquant.

Une société torturante

Nous sommes encore (et je dirais d'avantage depuis 1980 et l'apparition de cet ultra-libéralisme) une société torturante. Voilà pourquoi nous offrons des conditions de détention aussi pitoyables aux transgressants. Voilà pourquoi nous portons sur eux ce regard méprisant. Voilà pourquoi nous n'en avons pas encore fini avec l'absurdité de la peine de mort.

Ces comportements sont injustes et contre-productifs. Au mieux, ils maintiennent les choses en l'état, au pire ils freinent le délinquant dans sa prise de conscience. Même si en Occident, les conditions de vie en prison s'améliorent, elles sont loin d'être acceptables. Certains états infligent des traitements tout simplement pervers à leurs prisonniers. Ils les plongent dans des sortes de zones de non-droit où règnent la tyrannie et la violence.

Compréhension et bienveillance

Le regard de la société doit aussi évoluer. Dans ce sens, la télévision actuelle ne joue pas le jeu. Au contraire, elle attise les désirs primaire comme la vengeance et les jugements hâtifs.

L'humanité doit veiller à ne laisser aucun crime impuni, car c'est une des conditions de notre évolution, mais elle doit être la plus compatissante et la plus éducative possible envers le transgressant.

Malfaiteurs, criminels, transgressants, sont des « ouvriers » à part entière de cette humanité. Sans eux aucune évolution n'aurait été possible.

texte écrit en 2000



humaniser la punition

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juvenal

Le voyageur qui n'a rien passera en chantant devant les voleurs. Juvenal Satires