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Jugement et philosophie de l'action

Comment juger les action ?

Bosch, le jugement dernierJuger le mal

Qui juge lentement juge sûrement. Sophocle

Il n'est pas très facile pour la philosophie de se confronter au concept du « mal ». L'image de l'effet papillon (un battement d'ailes de papillon au Brésil provoquerait une tornade au texas) nous semble idéale pour éclairer la réelle influence de chaque action.

Comment connaître en effet, l'incidence effective d'un acte humain à travers le temps ? Comment savoir si une injustice commise aujourd'hui, n'enrichit pas la justice de demain ?

Décréter tel ou tel acte comme appartenant au « mal », est un jugement de valeur. Ce jugement concerne essentiellement l'espèce humaine. Rien de formel dans la création, ne semble pouvoir l'authentifier. Il nous faut alors nous interroger sur la validité de ces normes humaines.

L'homme, juge du monde

À partir du moment où elle s'est constituée, l'espèce humaine a acquis la faculté de juger. Depuis l'homme ne se prive pas de le faire. Il juge ses actions mais également la façon dont le monde se réalise. Il faut tout de même un sacré aplomb pour juger sans connaître les intentions divines quand ses « secrets de fabrication » dépassent notre entendement et que nous sommes, nous-mêmes, le résultat de cette façon d'évoluer.

La beauté de la créativité humaine

La façon dont le monde se construit, semble démontrer qu'aucun jugement humain ne repose sur du solide. Nous découpons le temps en millénaires, en siècle, en seconde, mais la vie se déroule à flot tendu. Chaque action réalisée, découle d'une quantité d'actions antérieures. Chaque acte influence une quantité d'actions postérieures dont il est impossible d'anticiper qualitativement le résultat. Chaque activité humaine, entraîne des effets sur des actes prochains. Ceux-ci influencent les actes suivant et ainsi de suite. Il est impossible d'imaginer le résultat global de l'action initiale. Impossible de savoir si elle aura des conséquences plutôt positives ou plutôt négatives. Une action dite « mal », peut très bien engendrer plus de « bien » qu'une action dite « bien »... Et réciproquement.

L'exemple de Saint-François-d'Assise

La jeunesse de Saint-François-d'Assise fut plutôt dissipée. Issu d'une famille riche, il mène une vie dissolue. Il apprécie la guerre, les honneurs etc. Cette conduite condamnée par la morale n'est-elle pas pourtant à l'origine de sa conversion ? Sa sainteté ne résulterait-elle pas d'une quantité de « mauvais agissements » subis ou commis ? Théoriquement, tout jugement porté sur une action ou un événement, est forcément arbitraire et subjectif.

De la validité du jugement

La pratique l'emporte sur la théorie

aspasieJe vis partout le développement de son grand principe que la nature a fait l'homme heureux et bon, mais que la société le déprave et le rend misérable. J.J.Rousseau

En théorie donc, tout jugement humain est invalide. En pratique par contre, nous devons juger.

Pour devenir une « humanité », notre espèce devait apprendre à jauger ses actes. Elle devait s'ouvrir à l'art de l'interdit, de la critique, de la morale, de l'éthique, du droit...

L'homme devait soupeser ses actions, celles d'autrui et accepter d'être également jugé par lui. Voilà sans doute une des clefs de notre évolution.

Par l'art de soumettre nos actions au couperet du « bien » et du « mal », nous avons quitter le royaume de la nature. La majorité humaine préférant l'action « bien » à l'action « mal » nous évoluons naturellement vers le bien. Le jugement est donc fondamental pour le développement de notre espèce.

Le paradoxe du jugement

Juger "l'injugeable"

le cheL'absolu et la réalité

Par soi-même, en vérité, est fait le mal. Bouddha

Nous voici alors en présence d'un véritable paradoxe. Dans l'absolu, tout jugement qualitatif porté sur un acte, s'avère artificiel et arbitraire. Mais dans la pratique, nous devons penser le contraire.

L'homme dans la vie courante, doit progresser et faire progresser l'humanité dans un sens bien précis (dans le sens du bien, du juste, de l'éthique). Il faut donc jouer le jeu de la validité du jugement.

L'être humain doit poser un jugement de valeur sur ses actes et ceux d'autrui. Autrement dit les exposer à la lumière du bien et du mal. Du juste et de l'injuste. Du légal et de l'illégal (nous parlons de valeurs universelles).

Prudence dans le jugement

Par contre, le côté arbitraire du jugement, engage à la prudence et à la tolérance. Les « mauvaises actions» devraient être jugées avec conscience, clarté, mesure et compassion. Cette ruse de la raison (une des merveilleuses trouvailles conceptuelle de Hegel), indique en quelque sorte, la meilleure manière d'aborder le problème.

Nous ne devrions ni juger sans comprendre, ni comprendre sans juger. Le mal doit effectivement être déchiffré, analysé et expliqué Mais également combattu, jugé et puni.

Nous devons le condamner et le soigner, pour répondre aux exigences du sens de l'humanité. Punir sans chercher à comprendre, a toujours été la meilleure façon de faire perdurer le mal.

2001


nécessité du mal

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Seneque, buste du philosophe

Le bon juge condamne le crime sans condamner le criminel. Sénèque