L'avenir de la barbarie La cruauté dans l'humanité Un comportement qui a du sens
Il
faut bien donner un nom à ce qui n'a pas de nom, à ce qui est impalpable... Tout compte fait, c'est là le métier des philosophes et de la philosophie. Vladimir
Jankélévitch
Pendant longtemps, les hommes ont considéré la cruauté comme une fatalité. C'était une valeur presque positive. Elle faisait partie du quotidien des dieux et des rois de l'Antiquité.
Les romains l’utilisèrent dans les spectacles qu'ils proposaient au peuple et le christianisme médiéval l'a utilisé comme thérapeutique expiatoire (les chrétiens antiques avaient pourtant vaincu la cruauté romaine grâce aux messages répandus par le Christ et basés sur l'amour).
La renaissance commence à infléchir cette idée de fatalité. Machiavel écrit : je dis que tout Prince doit grandement souhaiter d'être estimé impitoyable et non pas cruel; même s'il rajoute : néanmoins
il doit bien prendre garde de n'appliquer mal cette miséricorde.
Mais en cette époque encore, la cruauté semblait être la seule alternative pour maîtriser la cruauté. La cruauté de César Borgia a
réformé toute la Romagne, l'a unie et réduite à la paix et fidélité, écrit encore Machiavel, et Hobbes pense qu'il faut un
pouvoir qui fasse observer les lois par l'effroi qu'il inspire
...
Le monde nouveau
Depuis quelques siècles pourtant, l'humanité a transféré la cruauté du côté négatif avec une accélération fulgurante depuis l’ère médiatique. Le moindre acte cruel révolte l'esprit humain. Une panoplie de loi été instituée pour la combattre. Il s'agit là du mécanisme normal de l'évolution de l'humanité.
Nous devenons de plus en plus sensibles à la cruauté, à la violence et à la souffrance infligée. C'est la logique de notre progression et n'en déplaise au philosophe de la volonté impitoyable; Frédéric Nietzsche.
Aujourd'hui, nous considérons la tendance à pratiquer la cruauté comme une pathologie. Le courant s'est donc inversé.
Pendant longtemps, il fallait être vraiment chanceux pour ne pas croiser la route de la barbarie.
Aujourd'hui, en dehors des périodes de guerre, c'est une véritable malchance de rencontrer la cruauté sous sa forme ultime.
De la barbarie vers l'amour
Une pathologie en déclin
Le point de vue du monde contemporain a bien changé vis-à -vis de la cruauté. Sa conscience est capable d'en combattre un grand nombre de formes. Notre espèce commence à se doter d'une puissante éducation au respect d'autrui (même si parfois, elle est sujette à de forts moments de régression, comme sous l'empire actuel du marché).
L'humanité à également créée une quantité de lois susceptibles d'en dissuader les candidats. Quoi que l'on puisse en dire, les grandes religions (hindouisme, judaïsme, bouddhisme, taoïsme, shintoïsme, christianisme, Islam) ont permis de réduire l'influence de cette perversion.
Le monde contemporain
Avant l'avènement des démocraties modernes, il n'existait pas de frein pour limiter l'arbitraire des dominants. Aujourd'hui, la cruauté étatique, est devenue extrêmement rare, tout au moins dans le monde occidental. Mais évidemment, quand elle a les moyens d'utiliser les progrès techniques, ses ravages dépassent en ampleur la cruauté antique. C'est le cas des guerres initiées par l'occident, qui ont ensanglanté le XXe siècle et l’ensanglante encore.
Mais de façon générale, la barbarie diminue (même si ses conséquences, initiés par les états cruels, augmentent). Cette triste pathologie est en voie d'anéantissement et l'avenir l'a déracinera totalement de notre cortex.
2001 homme
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