De la perversion Introduction à perversité humaine
On
ne connaîtrait pas le mot de justice, s'il n'y avait pas de perversité. Héraclite
La proposition du philosophe d’Éphèse peut très bien être inverser. On pourrait dire : « il n'y aurait pas de perversité si on ignorait le mot de justice ». La perversion est en effet une des conséquences de la justice et de ses interdits. Fils de la nature
Les espèces vivantes ne se construisent pas à coup
de baguette magique.
Elles sont issues d'un long processus d'évolution. L'espèce humaine fait partie de cette évolution.
Elle découle du monde animal.
Notre vision étant évolutionniste, nous considérons que notre structure physique et psychique, tire son origine de la nature. La majeure partie de notre patrimoine génétique procède du monde des primates naturels.
C'est également le cas de nos comportements, de nos valeurs ou de nos agencements. Notre organisation familiale ou sociale, notre système politique ou hiérarchique, sont issues du monde animal. Une origine lointaine
Sorti tout entier de la nature, des spécificités humaines inconnues chez les autres primates, résultent également de cette évolution générale. C'est le cas pour la croyance en dieu, la conscience morale, le désir d'égalité. Et c'est également le cas de la cruauté. La spiritualitéLa spiritualité humaine est née dans le nid d'une conscience déjà existante à l'état sommaire chez l'animal. L'interrogation Des mammifères supérieures (grands singes, éléphants, baleines) devant la mort, en est un exemple. La morale
On retrouve également dans la nature, des embryons de notre morale. L'inhibition de l'agressivité (lorsqu'un rival fait acte de soumission), en fait parti. C'est également le cas de la capacité à l'empathie, à l'amitié, à la réconciliation, au pardon... Les racines de la perversion
Les bases de la cruauté, sont également présentes dans la nature. Des expéditions punitives existent chez les autres primates. Elles sont en quelques sortes, l'ébauche de nos guerres. Nos cousins singes connaissent également la vendetta, la
vengeance. Tous les comportements humains négatifs (la guerre, la torture ou la perversion),
émergent de la nature.
La sophistication de ces comportements négatifs dans l'espèce humaine à une explication. Elle est le fruit d'un mélange détonnant. L'expansion de notre intelligence et le développement de nos interdits. Ces deux mécanismes combinés engendrent la perversion. Autrement dit : l'art de s'affirmer aux dépens de ses congénères tout en restant dans la légalité.
Du sadisme à la perversion
De la cruauté à la perversité.
Par suite de cette hostilité primitive des hommes envers les autres, la société de la culture est constamment
menacée de désintégration. Freud le malaise dans la culture
De toutes nos conduites négatives, la cruauté, la perversion, le sadisme, le goût pour la torture, etc., est la plus plus difficile à relier au monde animal.
Ces comportements humains paradoxaux, semblent inexistant chez l'animal et pourtant leurs origines est de leur monde.
Avant d'étudier ces terribles attitudes
humaines, il est nécessaire de préciser certaines choses à leurs sujet. Des conduites paradoxales.L'indifférence est le plus grand risque de notre temps, la forme civilisée de la cruauté. Zenta
Maurina
La barbarie, le sadisme et la torture sont en régression constante dans l'humanité. Des lois morales et laïques, ont été créées pour s'y opposer.
Depuis plusieurs millénaires, l'homme est éduqué à travers ces lois morales.
Aujourd'hui, quand une barbarie est révélée par les médias, elle révolte la plupart des hommes.
et la mise en lumière systématique de la barbarie par les médias, est la seule façon de la faire régresser.
Autrement dit, le silence médiatique envers les démocraties contemporaines réutilisent la torture légalisée en la délocalisant, est un véritable crime contre l'humanité.
Un phénomène marginal
La cruauté pose un problème de conscience et implique toute l'espèce humaine. Mais en dehors des guerres, ces actes sont devenus extrêmement marginaux par rapport au nombre d'actions réalisés par l'humanité.
Seule une infime minorité d'êtres humains peuvent faire souffrir sciemment leurs congénères et s'en délecter. De rares individus (souvent à cause de leur enfance) retirent du plaisir de la souffrance qu'ils engendrent. Voilà pourquoi la barbarie à grande échelle, est initié par quelques hommes seulement ;
ce fut le cas des tortures exercées par le nazisme et les dictatures, Mais c'est également le cas des tortures soutenues par les démocraties (Guantanamo, Abou Ghraib, etc.), l'initiative en appartient à quelques hommes seulement. On peut en dire autant, des tortures infligées dans les prisons d'état, y compris en Occident. Lire l'article d'Avery F Gordon. De nombreux tortionnaires d'Abou Ghraib condamnés pour actes de torture, étaient d'ailleurs d'anciens gardiens de prison d'État et déjà condamné pour des faits similaires (les tristement célèbres Ivan L. Frederick, ou charles A Graner par exemple).
Dans ce chapitre, nous tenterons d'avancer quelques explications pour ce type de comportement.
2002 -2004
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