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  • les médias

L'évolution des médias

Survivre oblige à évoluer

delphine saubaber, lauréate du prix Albert-Londres de la presse écrite 2010Un retour vers l’éthique ?

bien poser les questions, c'est tout un art. Où tout dépend, bien sûr, de la réponse que l'on veut obtenir. André Frocard

Comme le chante Bob Dylan, le monde et les temps changent.

C'est sans doute ce que chaque génération ressent, car dans sa globalité l'humanité ne cesse d'évoluer et chaque decennies est porteuse d'incroyables inventions, d'extraordinaires progrès qui donnent à penser aux contemporains, qu'ils vivent un moment exceptionnel.

Le monde évolue en permanence, mais dans cette évolution certains pans stagnent ou connaissent des moments de régression ce qui, à mon sens, est tout à fait normal.

Depuis les années 80, les médias occidentaux par exemple, parraissent en état de régression démocratique lorsqu'on les compare à leur prédécesseurs des années 50/70. Mais cette régression est ponctuelle et . A force d'être critiqués, des courants éthiques devraient poindre.

Quelques émissions tentent d'ailleurs et timidement, de faire intervenir le public. On ouvre ça et là de petites vannes mais avec la crainte d'être submergé par les qualités intuitives, artistiques et critiques du peuple.

Nous sommes pourtant encore loin du compte. La plupart des invités qui passent à l'antenne appartiennent aux diverses élites médiatisées. Elles y viennent en espérant certaines retombées. Un bon nombre d'émissions n'ont d'ailleurs plus la moindre parcelle de gratuité. Tous le monde y a quelque chose à vendre (un spectacle, un livre, un dvd, une industrie de chirurgie esthétique, une époque de solde, une boîte de nuit ...).

Le peuple mis de côté

La conscience du peuple n'est jamais interrogé sur la télévision qu'elle souhaite avoir pour elle et ses enfants. Le système passe outre la conscience pour interroger les pulsions à l'aide de l’Audimat. C'est pourquoi on nous propose ces émissions faisant appel au voyeurisme, au mépris, à l'humiliation, à la vexation qui touchent les bas instincts humains .. comme Rome le faisait avec ses jeux sordides.

Dans les premières décennies ultralibérales (80 / 90), le marché à fabriqué un nouveau téléspectateur. Elle l'a contraint à délaisser peu à peu la réflexion au profit de la sensation. L'engagement au profit des pulsions, l'intelligence au profit du divertissement primaire.

Il y aurait beaucoup à dire sur ce qui a conduit les téléspectateurs critiques et exigeants des années 60 et 70 à devenir des téléspectateurs assidus à la roue de la fortune, au juste prix, ou au maillon faible. En tout cas aujourd'hui, la majorité occidentale se retrouve avec un champ télévisuel réduit à ses pulsions primaires ( sexe, jeux, peur). Des jeux bien souvent humiliants pour le peuple qui y est invité par des présentateurs narcissiques.

Oubliant toutes ces années de conditionnement, le marché, les animateurs, les journalistes et sans doute aussi les téléspectateurs, sont aujourd'hui persuadés que la télé ressemble au choix profond du peuple, un choix raisonné et conscient, avec comme vérité la mesure de l'audience.

2001


Corrompre plus dort que la censure

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serge halimi, journaliste et écrivain au monde diplomatique

Et puis, des gens plus instruits sont devenus journalistes ; leur salaire a augmenté ; auparavant les reporters avaient un niveau de vie légèrement supérieur à celui de leurs voisins de quartier, les ouvriers.
Depuis les années 80, les reporters ont un niveau de vie légèrement inférieur à celui de leurs voisins de quartier, les avocats et les patrons. Or, les milliers de journalistes qui reçoivent des salaires annuels supérieurs à 100 000 dollars sculptent l'image que le public se fait du journalisme et leur vie quotidienne les rend effectivement beaucoup plus sensibles aux problèmes des privilégiés qu'au sort des travailleurs payés au salaire minimum. Extrait des « Nouveaux chiens de garde » Serge Halimi.