Le peuple, le direct, la télé
Le massacre des valeurs Valeurs démocratiques et télé
La télévision incite au courage: celui de l'éteindre!
Pascal Bruckner
Avec la chute du communisme dans les années 80, les dominants libéraux sont devenus tout puissants, pesant de tout leur poids,y compris et surtout dans les médias. Progressivement, le peuple et le direct, ont été écarté du petit écran.
Est ce le meilleur symbole démocratique que peut offrir le journalisme ? La télévision ne cesse de montrer l'Occident comme un symbole de démocratie et semble employer ce terme sans le comprendre ni l'incarner. Elle est loin de réaliser le premier fondement de la démocratie qui est d'accorder la
souveraineté au peuple. Des journalistes conscients du peuple
Si nous étions véritablement en démocratie, les médias
appartiendraient à l'ensemble de la communauté. Les journalistes auraient une conscience aiguë de l'ensemble des citoyens. Ils seraient absolument libres et se rangeraient du côté de la majorité humaine et des consommateurs. La télévision serait au service de tous et se placerait en intermédiaire neutre entre les classes dirigeantes et le peuple.
Mais ce n'est pas le cas.
les mass médias penchent du côté du marché et lui appartiennent corps et âme. Le peuple n'y est plus visible si ce n'est pour participer à des jeux initiés par un système mercantile et favorable essentiellement à celui-ci.
La peur du direct
Programmes aseptisés
et violence en pâture
"The media's the most powerful entity on earth. They have the power to make the innocent guilty and to make the guilty innocent, and that's power. Because they control the minds of the masses." - Malcolm X
Un véritable procédé démocratique, partagerait le temps médiatique entre les citoyens ordinaires et les élites. Quelques tentatives de débat « ouvert » ont été faites par-ci par-là .
On y voyait des hommes politiques de toutes tendances, confrontés à de nombreux représentant du peuple.
Évidemment, cette réalité et cette spontanéité étaient déstabilisantes pour un monde habitué à des débats sans le moindre grain de sable et réglés d'avance (c'est pourtant l'avenir), mais la discussion avait gagné en efficacité et en esprit critique. Malheureusement ce genre d'expérience ne fut pas renouvelé.
Les hommes politiques, comme les journalistes devraient développer ce type de confrontation instable et incertaine ils y gagneraient en éthique et en grandeur. A ce prix seulement ils redoreront une
image de marque totalement dégradée aux yeux du public.
Le peuple et le consommateur exclus du débat
Aujourd'hui, le peuple peut être considéré comme exclu du débat démocratique à télévision. C'est la même chose au niveau du monde de la consommation.
Les véritables organismes de défense des consommateurs sont sous représentés sur le petit écran face à la formidable machine à vendre du marché.
Si les médias avaient offert suffisamment d'espace
à ces mouvements de défense et aux associations militant pour un commerce équitable, le marché serait depuis longtemps devenu éthique et juste et... mondialement.
2001
les médias et les célébrités |