Du sexe Hippies au gang bang
De la libération sexuelle.. .. au marché du sexe
La sexualité est un des moteurs, et sans doute un des plus important de l'humanité. Bien des œuvres et les plus grandes se sont bâtit directement ou indirectement pour elle ou à sa place.
Si nous parlons assez facilement de sexualité, nous n'avons pas encore saisi toute la magie, la mystique et la chimie de l'attirance charnelle et spirituelle et de la fusion qu'elle promet.
S'il a fallut attendre les années 70 pour retrouver en occident une sorte de liberté sexuelle (que l'antiquité semble t-il, avait déjà connu), n'imaginons pas la sexualité généralement proposée depuis 20 ans par l'industrie du sexe, comme étant la continuation de cette libération sexuelle initiée par les mouvements hippies.
La sexualité sous la toute puissance de cet ultra libéralisme semble au contraire son exact opposée.
Elle semble être la sexualité primaire, masculine et froide de dominants capables de marchandiser le corps des femmes (la pub), d'utiliser le sexe pour asseoir sa domination, reconstituer le principe du « harem » et consolider sa nouvelle ère machiste. La sexualité néolibérale sert alors à défouler de l'angoisse et de l'agressivité
(un peu comme la sexualité du chimpanzé) et non pas à libérer.
Des symboles véhiculés
Il suffit à un esprit suffisamment critique d'analyser l'évolution des publicités, des clips et du cinéma entre les années 70 et les années 90/2000 pour constater un retour en force du machisme. Et évidemment, la crise aidant, la condition féminine (par certains aspects seulement), semble être moins enviable aujourd'hui que dans les années 70.
Les filles victimes de « tournantes » dans les cités, sont le pendant prolétaire de l'abus subtil qu'impose l'argent des hautes sphères (il a la voiture, il aura la femme comme l'a suggérée la pub Audi). Evidemment ce genre d'abus existaient dans les décennies précédentes, mais comment nier l'influence de la diffusion de masse de ce nouveau porno, dans le comportement des hommes qui l'ont eu pour éducation ?
Aujourd'hui le proxénétisme international qui s'enrichit sur le corps des plus vulnérables,
partage en toute légalité la table des autres dominants.
L'harem-isation de l'humanité au profit des dominants se
fait de plusieurs façons :
-
D'un côté les médias sur-valorisent les dominants, la vénalité, le goût de l'argent (l'argent devient la valeur centrale de l'humanité, en remplacement du courage, de l'honnêteté, de la droiture. Sans avoir les mêmes atouts, nous avons copié les USA qui eux, parviennent à gérer argent et valeurs spirituelles).
- de l'autre, le marché affame l'ensemble du monde pauvre (y compris occidental)
l'obligeant à vendre son dernier bien : son corps.
- les dominants détenant l'argent, disposent donc du corps des pauvres.
Nous sommes loin de la liberté sexuelle, libre, consentante, amoureuse et gratuite des années 70. Par contre nous sommes en plein retour vers le primate. Nous assistons à un esclavage contemporain que le média, le politique et l'élite, foulant au pied les droits de l'homme, feignent d'ignorer. Les sexualités marginales
Quant aux pratiques du type sado/maso qui font régulièrement leurs pub à la télé, on pourrait considérer cette mise en lumière comme un progrès dans la mesure ou elles sembles transfigurer le principe de domination/soumission, le viol et la torture, en un jeu sexuel.
C'est peut-être le cas, mais vulgariser ces pratiques, tend Ã
faire passer pour normale une sexualité minoritaire qui ne peut servir de modèle à la majorité humaine sensible.
La plupart des humains sont sentimentaux et gardent des séquelles après de telles expériences quand ils y sont dirigés contre leur nature. Les pratiques extrêmes faites avec le corps, ne sont pas innocentes, elles laissent des traces dans l'esprit sensible.
Si les médias faisaient correctement leur travail, ils protégeaient la population vulnérable. Ils étudieraient en profondeur ceux qui expérimentent ce type de sexualité pour révéler l'état d'esprit qui les supporte. Si la plupart des adolescents calquent leur sexualité sur le X comme il semble être dit, nous sommes donc en train de
donner en exemple aux futures générations, des comportements sexuels froids, violents, sans aucune manifestation d'amour et utilisant bien souvent un langage ultra dominant envers les femmes.
Laisser carte blanche à l'industrie du sexe, pour enseigner la sexualité à nos enfants, est donc à mon sens, une totale inconscience, une véritable catastrophe humanitaire dont on récoltera les fruits plus tard, comme ceux de l'amiante ou des pesticides.
Humaniser l'industrie du sexe
évidemment, la solution n'est pas d'interdire le porno.
La prohibition non seulement n'apporte aucun des fruits qu'elle espère, mais prive également ceux qui désirent disposer de leur vie comme ils l'entendent, de pouvoir le faire, ce qui est une injustice. La solution à mon sens, serait d'ouvrir la conscience des médias (ces nouveaux éducateurs), sur leurs responsabilités et leurs obligations dans l'évolution de l'humanité. Il suffirait alors simplement que les chaines de grandes influences acceptent de donner la parole aux contre-pouvoirs du marché. Qu'elle permette à la critique, à l'idée d'amour et de sexualité dans l'amour de se faire entendre.
L'inconscience des médias
Accorder de la publicité à l'industrie du sexe pose également le problème du parrainage d'une industrie encore beaucoup trop violente, mafieuse et esclavagiste (parce
qu'impunie) pour être sponsorisée.
Une partie grandissante de la population fragile
(femmes, pauvres, enfants) paye le prix fort de cette double
inconsciente (valorisation et faible surveillance). Les plus vulnérables sont projetés vers ce type d'industrie sans méfiance et en subit les conséquences.
L'industrie du sexe devrait être la plus surveillée du monde industriel puisqu'elle touche à l'humain total (corps, dignité, liberté, esprit). C'est pourtant l'inverse qui se passe. Le système contrôle de façon plus pointilleuse toutes les autres branches de l'industrie.
De la censure
La valorisation de cette industrie par les médias est liée à l'angoisse qu'ont les nouveaux médias devant le concept "d'interdit" et au flou qui entoure le celui de censure et de liberté.
La censure, à mon sens, est facile à déterminer
:
a/ Par la liberté La liberté d'un individu s'arrête à partir du moment où celle-ci abuse autrui.
Il est donc interdit d'abuser directement autrui
(par la force) indirectement (en l'affamant,
ou en le mettant en danger) ou de façon perverse (par la manipulation) en abusant sa naïveté, sa simplicité. Le jour où cette industrie remplira ce cahier des charges, elle aura droit à sa place dans les médias. Mais ce n'est pas encore le cas. b/ par l'évolution
D'autre part, sachant que l'humanité avance vers toujours plus de respect humain, tout ce qui fait régresser ses acquis humains doit être combattu. Donc, le sexe pris au détriment d'autrui, contre la volonté d'autrui, par manipulation d'autrui, tout ce qui incite à l'abus d'autrui, doit être interdit. La liberté d'expression doit être soumise au respect total d'autrui. L'évolution inverse de ces 30 dernières années n'est que le fruit de l'inconscience.
Les médias, submergés par le marché, sont déconnectés aujourd'hui, de la réalité populaire. Les jeunes animateurs vedettes, donne le ton de la société et servent de modèle aux jeunes générations. Choisis par le marché selon ses critères (bon vendeur, opportuniste, faiblement éthique, claniques, élitiste et narcissique) ils sont surpayés ce qui les déconnecte de la population ordinaire. Ils sont entièrement orientés vers l'élite élitiste, les VIP, la jet-set et ceux qui l'animent...
Ils ne s'intéressent pas aux ravages que peut faire une industrie du sexe insuffisamment encadrée, car ils ne sont pas en relation avec les victimes, mais avec les patrons.
En valorisant cette industrie et ses succursales légales, Les nouveaux médias imaginent que chaque individu a les capacités de se défendre face à un système prédateur. Ils pensent que chaque être humain bénéficie d'une protection, d'une éducation, d'une famille, d'un entourage suffisamment protecteur. Que le citoyen ordinaire dispose de suffisamment de moyens de subsistance
et d'adaptation au milieu pour en sortir indemne.
Ils pensent sans doute que l'industrie du sexe a les mêmes égards envers la population vulnérable qu'elle abuse, qu'envers les médiatisés qu'elle cajole.
Seulement ce n'est pas le cas et la partie fragile de la population subit les choses de plein fouet.
écrits de 2000
les médias et la rhétorique |