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  • la mort
    histoire du deuil

L'épreuve de la mort dépassée

Du deuil impossible, au deuil réalisé

hindouisme, un sage en priereL'évolution vers la liberté

Selon notre théorie, nous étions des primates naturels. Nous sommes des hommes constructeurs. Nous allons vers l'humain accompli.

Entre ces 3 étapes, l'ensemble humain s'applique à résoudre ses questionnements, gérer son environnement, maîtriser ses comportements et réduire sa plus grande source d'angoisse ; la mort.

Depuis nos origines, la façon de repousser, d'accompagner, d'accueillir la mort suit une courbe ascendante.

  • Au début, lorsque nous étions des primates naturels, la mort était toute puissante dans nos esprits. Prisonnier d'un présent instinctif, le danger permanent nous frappait de stupeur et de peur. L'affolement la lutte ou la fuite était la seule réponse.
  • Progressivement la conscience humaine s'est constitué et l'homme s'est rassemblé en clan, en tribu (période chamanique). L'homme à conçu l'idée d'un ailleurs. Dans cette période, le mort passe dans l'au-delà avec son corps (et toutes ses affaires pour ainsi dire).
  • Puis les tribus se sont réuni et ont fondé les grandes religions. Dans cette période spirituelle, c'est l'esprit qui passe dans l'au-delà. Le corps est un simple véhicule de l'âme.
  • Puis viennent en occident, ces "temps modernes" auxquels nous appartenons. Il s'agit d'une sorte de période scientifique matérialiste et nihiliste pour laquelle l'au-delà n'existe pas. N'y le corps ni l'esprit ne passe de frontière au moment du décès. La mort ne peut être pensée avec quelques sérénité. L'esprit matérialiste se raccroche à des restes de croyances pendant que la suractivité permet d'oublier la présence de la fin.

Nous pouvons donc considérer cette dernière période, comme une sorte d'avancé vers le deuil total. Une période qui, selon nous, se sépare elle-même en deux grandes étapes.

  • Il y a la face actuelle dans laquelle le deuil est inacceptable, donc bifurqué.
  • Et la phase suivante d'un deuil total mais cette fois-ci réalisé, admis, et dépassé. Dans cette ultime phase, la mort, d'une certaine manière, sera vaincue. L'épreuve du deuil n'aura alors plus lieu d'exister.

Le deuil total inacceptable

Pendant la période scientifique le divin devenu tellement impossible à imaginer, il est tout simplement marginalisé. Sans divin, il est impossible de concevoir un au-delà. Et sans au-delà, il est difficile de donner un sens à la création.

Ce passage par l'athéisme devait s'imposer. Il est le fruit du matérialisme et de l'explosion de nos connaissances. Mais les remèdes fournit par l'ultra libéralisme pour conjurer l'angoisse découlant de la mort de Dieu ne sont pas satisfaisant. Ils contraignent l'homme moderne à contourner ce désarroi par des stratégies d'assourdissement (consommation, stress, agitation, plaisirs, fausse insouciance, hyper activité, hyper distraction, compulsivité, quête de pouvoir, bref, par la satisfaction des pulsions primaires).

L'être humain industrialisé semble alors obligé de nier le plus longtemps possible, la réalité même de sa mort (ou de se bricoler une après-mort quasiment polythéistes et suffisamment confortable).

Le deuil accompli

Après cette période d'occultation, viendra selon nous, la période du deuil accompli. L'humanité sera alors parvenu à transcender la mort. A la comprendre et à la dépasser grâce à l'expérience extatique.

La question de l'au-delà (insoluble pour l'homme comme pour la science), disparaîtra tout simplement des préoccupations humaines, rapatriée dans un monde phénoménal devenu pleinement spirituel.

Autrement dit, l'humanité future, à travers la béatitude, le nirvana ou l'extase, fera l'expérience du divin sur terre et à travers cette expérience extatique l'homme anéantira la pensée même de la mort, donc la mort elle-même.

Nous sommes dans la première phase de ce deuil total, orientés vers la seconde.

Schema retraçant l'évolution du rapport de l'homme à la mort. Pourquoi l'homme vaincra la mort

2001

la victoire future de l'humanité sur la mort

12345

François Villon, gravure noir et blanc

François Villon (1431)

La Ballade Des Pendus

Frères humains qui après nous vivez,
n'ayez les cœurs contre nous endurcis,
car, si vous avez pitié des pauvres de nous,
Dieu en aura d'autant plus pitié de vous.
Vous voyez cinq ou six d'entre nous attachés ici,
quant à notre chair que nous avons tant soignée,
elle est maintenant dévorée et pourrie,
et nous ne sommes plus qu'os devenant cendre et poussière.
Que personne ne rie de notre malheur,
priez plutôt Dieu qu'il daigne tous nous absoudre!

Ainsi, frère, nous vous supplions de ne pas
nous mépriser, même si notre mort est le fait
de la justice. Vous savez pourtant
que tous les hommes ne sont pas sages;
Excusez-nous, puisque nous craignons fort
que le fils de la vierge Marie
n'ait plus de grâce à nous offrir,
nous préservant des foudres de l'enfer.
Nous sommes morts, que personne ne nous accable;
priez plutôt Dieu qu'il daigne nous absoudre!

La pluie nous a détrempés et lavés,
et le soleil desséchés et noircis:
Pies et corbeaux nous ont crevé les yeux
et arraché la barbe et les sourcils.
Nous ne sommes jamais assis;
ça et là, à son gré le vent
nous balance sans arrêt,
plus piquetés par les oiseaux que des dés à coudre.
Ne vous joignez donc pas à nous,
priez plutôt Dieu qu'il daigne nous absoudre!

Prince Jésus qui est maître de tous,
empêche l'enfer de régner sur nous :
nous n'avons ni commerce ni dette envers lui.
Hommes, ce n'est pas une plaisanterie
priez plutôt Dieu qu'il daigne nous absoudre!