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    victoire future

La mort et ses peurs

Quitter les choses

 georges de la tourL'abandon de la matière

Il ne peut y avoir de progrès véritable qu'intérieur. Le progrès matériel est un néant. Julien Green

Mis à part les secrets dont nous ne sommes pas parvenus à nous libérer, « Nous n'emportons rien dans la tombe » dit une de ces sentences populaires pleines d'intelligence.

A voir l'acharnement avec lequel le marché propose à la société occidentale d’acquérir des objets, il semble bien qu'elle se soit se soit un peu éloignée du bon sens légendaire.

Au lieu de préconiser la mesure et le détachement, la société de consommation invite l'homme à la possession et à l'accumulation. L'objet devient alors une des sources de plaisir qu'on désespère d'abandonner. Et ce désespoir n'est pas le meilleur accès à une mort sereine et paisible.

Mais bien entendu tout cela à un sens. Non seulement l'expansion de l’objet construit ce certain confort qui sera nécessaire à une humanité accomplie, mais il détourne sans doutes aujourd'hui l'homme des grandes questions métaphysiques que la foi autrefois évitaient et qui a présent représentent bien souvent un gouffre pour la pensée d'un monde industriel devenue quelque peu matérialiste.

Le marché et l'attachement

Cet attachement dérive de la relation qu'entretient la société avec ses objets. En Occident, l'attachement à l'avoir et au confort, est prédominant. Avant l'arrivée des mass médias, la religion servait de guide. Une de ses grandes valeurs catéchisée était justement le détachement aux choses.

Même si certains leaders religieux ne montraient pas toujours l'exemple (ils étaient plutôt du genre : « faites c'est que ce que je dis, pas ce que je fais »), le message existait.

Le temple, l'église, la synagogue, la mosquée, grands maîtres, sages, moines, prêtres, rabbins, imam, initiaient alors la jeunesse à ces valeurs fondamentales.

Quand le marché remplace le religieux

Depuis une cinquantaine d'années, la télévision a pris la place du religieux dans la diffusion des valeurs. Elle est devenue la propagatrice des idéaux auprès du peuple et de la jeunesse. Ce ne serait pas un problème si les médias avaient pu pendant le temps de la mondialisation, soutenir la dimension spirituelle de l'homme tout en développant la dimension matérielle et le confort. Mais ce ne fut pas le cas. L'objet et sa possession, plus universalisant, ont été propulsé au devant de la scène tandis que les grandes morales des spiritualités, gênantes pour le marché, se sont retrouvées marginalisées.

Dans un monde rêvé, la télévision de l’ère de la mondialisation aurait préservé les valeurs spirituelles conseillant de ne pas s'attacher à l'objet, et le développement de celui-ci,

mais nous ne sommes pas dans un monde rêvé, même si la mécaniqueuniverselle soutient que l'humanité est toujours parfaite au présent, tout en étant perfectible ou si l'on préfère comme le dit Leibniz; nous sommes dans le meilleur des mondes possibles,

et dans ce monde parfait, nous devions passer par ce moment ultra matérialiste, ultra libéral, ce moment ou le marché s'étant accaparé les médias, leur ont fait perdre toute qualité pédagogique, et ce, pour réussir la première étape de notre universalisation.

Le marché oriente l'homme vers l'avoir

Mais bien-sur, si l'humanité devait passé par moment de dégradation du média, la critique de cette fatalité fait également partie du processus, pour en sortir, et comme vous l'avez sans doute remarqué, nous ne nous en privons pas sur la mécaniqueuniverselle.

Et ainsi, nous critiquons le marché actuel qui semble prioriser la « valeur» : argent l'idée de « s'enrichir », vendre des « choses », qu'elles soient matérielles ou humaines. Nous pensons alors qu'un tel moment est condamné à survolter les aspects de l'avoir et à dévaluer les valeurs de l'être, en inversant des valeurs humaines tri millénaires, et en sponsorisant ainsi le narcissisme à la place de l'humilité, la fortune à la place de la mesure etc.

Et ce processus accroît ainsi le sentiment d'absurde dans la mesure ou l'objet est incapable de donner du sens à l'humanité. L'objet est secondaire. Lui courir derrière, l'amasser, lui vouer des cultes successifs (sans réfléchir au sens de l'existence), revient à passer une vie d'insensé.

Dépasser l'inconscience

Ramener l'être à la raison

La mort, le maître absolu. Friedrich Hegel

Il n'est évidemment pas question dans notre esprit, de promouvoir la réinstallation des religions au pouvoir pour en refaire le fournisseur officiel de valeurs. Il n'est pas non plus question de quitter le système du marché pour revenir à des systèmes plus archaïques (bien que le système de consommation devra être dépassé).

mais visiblement, nous ne sommes pas encore assez évolué pour passer à un système supérieur d'entraide, d'osmose ou de symbiose universelle

Il suffirait à mon sens, d'isoler les médias du marché. Que le marché y ait une place pour faire sa promotion, c'est tout à fait juste. Mais qu'il les vampirise comme il le fait depuis quelques décennies, est préjudiciable à l'ensemble humain.

Les médias (et aujourd'hui Internet), pourrait être de bons diffuseurs des grandes valeurs humaines. Il leur faut juste être protégés de toutes influences et manipulations de la part de quelques dominants que ce soit. Si cette indépendance est impossible, nous devons alors changer de diffuseur de valeurs.

L'effacement de l'humilité, de la fraternité, de l'égalité, du partage, de la paisibilité, etc., altère l'humanité. Les conduites de plus en plus violentes et insensées en sont la preuve flagrante. Nous expliquons cela en détail dans le chapitre "médias".

Pour un retour des valeurs humaines

Les grandes valeurs humaines, s'opposent au libéralisme actuel ou tout au moins à ses excès. Celui-ci étant largement dérégulé, il évolue fatalement vers l'excès. Religions et philosophies proposent à l'être humain de suivre certaines valeurs pour une vie bonne. Adopter ces préceptes doit permettre ensuite d'accéder à la mort sereine de l'homme éthique.

Religions et philosophies

Ces grandes valeurs privilégient l'être sur l'avoir. Elles prêchent le respect de humain, prônent la vie paisible et combattent sa marchandisation. Elles travaillent à la libération de l'homme non à sa dépendance. Ces valeurs, nous les retrouvons aussi bien dans les projets philosophiques et révolutionnaires que dans le religieux.

Le marché

A l'inverse, le marché pousse l'homme à ne pas s'interroger sur son existence. Il l'enivre, le saoule, le stresse pour qu'il consomme, qu'il achète. En manipulant l'individu, le marché lui construit un horizon de dépendance. Des dépendances qui, via la télévision l'isole du silence et l'étourdit de bruit, d'agitation, de désir et de manque. Soumis à ce tumulte, l'homme ne peut plus comprendre le sens de son existence. Il finit simplement par « offrir sa vie » au marché.

Une vie inconsciente au service du marché

L'homme sous l'influence du marché travaille et consomme sans vraiment maîtriser quoi que ce soit (un marché qui lui enlève aujourd'hui, jusqu'au sens de son travail, pour en faire un simple esclave).

Une telle existence rend évidemment difficile les réflexions sur la fin. Elle réclame plutôt une mort sans conscience ni interrogation. Une mort sans méditation, sans passer par la case "sagesse".

Il y a donc une absurdité à vivre sous l'influence d'un tel maître.

Où sont passés les sages de l'Occident ?

Sous l'influence des valeurs du marché, l'homme occidental vénère le riche, le puissant, le célèbre. Pour le monde encore spiritualisé comme l'hindouisme par exemple, c'est celui qui choisit le dénuement absolu qui est placé au sommet de la hiérarchie (même si ces sociétés changent sous l'influence du libéralisme et ne sont pas exempte de reproche).

Les valeurs marchandes sont un des grands générateurs de nihilisme. Elles favorisent le progrès mais renforcent également nos attachements et donc la difficulté à mourir.

Cette étape matérialiste à un sens et une raison d'être. L'humanité progresse avec elle, mais elle devra la quitter pour retrouver la route de l'essentiel. « Toute douleur qui ne détache pas est de la douleur perdue. » Simone Weil.


2001


l'angoisse de la culpabilité

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holbein