La perversité de l'hyper consommation
La manipulation marchande
La consommation, une raison d'être
Les privations de la guerre mondiale, ont accueilli comme un cadeau le système de consommation. Ce système a donc eu, comme tous systèmes, sa raison d'être et son intérêt.
Il a apporté la santé, la joie, l'espérance. Il a lutté contre la malnutrition et la pauvreté et donc au final contre l'injustice. Mais comme tous les systèmes qui s'imposent et perdurent dans l'humanité, il a été soumis à la corruption.
Sans que nous ne nous rendions compte de rien, il s'est imposé dans tous les rouages de la société. Il a investi les mass médias, prenant ainsi le contrôle des esprits. Depuis, il agit envers le peuple comme le manipulateur narcissique envers sa proie.
Des comportements stéréotypes
La manipulation narcissique séduit sa victime en se montrant attentionné, prévenant, attentif. Cette séduction perverse consiste à influencer, fasciner l'autre jusqu'à lui faire perdre sa spontanéité, le privant de toute parcelle de liberté. Il sera amené à penser, a décider, à agir autrement que par lui-même, et suivant les désirs du manipulateur sans s'en rendre compte.
Par une manipulation subtile et par des manœuvres successives,la victime sera amenée à accepter l'emprise sans en être consciente ni y voir une menace. Elle se trouve alors ligoté psychologiquement. Nous pourrions ajouter une quantité d'autres similitudes entre l'attitude du manipulateur narcissique et l'attitude du marché à travers sa nouvelle vitrine qu'est la télévision.
Pour le marché, l'être humain ne représente qu'une puissance d'achat ou de travail. Il s'agit donc d'un système pervers car la perversion narcissique considère autrui comme s'il s'agissait simplement d'un objet destiné à sa satisfaction.
La perversion narcissique aux manettes
Pendant les années de l'ultralibéralisme, des années 80 à l'installation de la crise, ce système pervers s'est imposé à la télévision. La plupart des jeunes présentateurs, ultra gonflés au narcissisme, ont imposé à la société leur psychisme en lui attribuant les valeurs de « fun », de « mode », de « provocateur », de « révolutionnaire » et ces jeunes présentateurs réactionnaires ont servi de modèle à toute une génération.
Certains présentateurs à la mode exaltaient des conduites sexuelles minoritaires (partouzes,
voyeurisme, échangisme) ou leurs désirs pour qu'ils deviennent réalité (sucer n'est pas tromper). D'autres animateurs pratiquaient sans complexe, leurs conduites perverses devant les caméras (frottisme, vexations sous forme de plaisanterie, tripotages
imposés par quelqu'un ayant de l'autorité). Les émissions humiliant le peuple, devenaient une norme (le maillon faible, l'île de la tentation etc.). Cet excès de narcissisme était tout simplement le reflet exact du système qui venait de s'imposer : l'ultralibéralisme. Le reflet de la mise sous tutelle du peuple par un système pervers.
La perversion narcissique et sa proie
à l'échelle individuelle, la perversion narcissique choisit une proie naïve, la séduit, puis en maniant la suggestion, le chaud et le froid, la culpabilisation sournoise, la met progressivement sous sa dépendance pour en faire au mieux un fan au pire un esclave.
Un des mécanismes consiste à humilier sa victime et dire à la moindre révolte, qu'elle n'a pas le sens de l'humour qu'elle ne comprend
pas la plaisanterie. La proie, culpabilisée sans qu'elle s'en rende compte se trouve obligée d'agir selon la volonté du prédateur. Il crée en elle un système de dépendance qu'il prétend être le seul à savoir soulager. Il génère du stress et s'érige ensuite comme celui qui calme,
qui gère, qui apaise, ou qui permet d'oublier.
Une autre conduite, consiste à offrir des « cadeaux » que la victime doit payer en retour ; soit en acceptant les désirs du pervers, soit en acceptant d'être humilié pour faire grandir le sentiment de puissance du pervers, soit en acceptant de vénérer le pervers.
N'est ce pas ce que fait la télévision avec le peuple depuis qu'elle appartient au marché ?
Le bruit, le stress, la vénalité, l'inconscience Les animateurs
de jeux, organisent leurs émissions de façon à laisser croire qu'ils sont les généreux donateurs de leurs gains (en laissant ces gagnants leur sauter au cou, les embrasser pour les remercier) alors qu'en réalité ce sont eux et leurs maisons de production qui engrangent les véritables gains sur le dos de leur victime ; le peuple.
N'avons-nous pas l'impression de voir à l’œuvre le « système
manipulateur du marché actuel » ? Un système engendrant de plus
en plus de dépendants, d'accros, que la communauté doit soigner ? A mon sens, nous sommes en présence d'une manipulation
narcissique, érigée en véritable système par le marché.
L'apothéose du jeu, retour de Rome
Quelques autres exemples de perversité normalisée depuis la prise en main des valeurs par l'ultra libéralisme consumériste.
Selon les grandes valeurs humaines, les jeux d'argent sont par principes « immoraux ». Ces émissions (qui veut gagner des millions) proposent de gagner beaucoup sans effort. Ces jeux télévisés s'opposent en fait à la morale humaine prescrivant de mériter son salaire, de travailler pour gagner de l'argent.
Non seulement le marché a introduit les jeux vénaux à la télévision mais il en a truffé la plupart des programmes. Aujourd'hui il atteint le summum de la perversité en transformant les journalistes et présentateurs en camelots. En les poussant à nous vendre du SMS avec des questions stupides.
Le marchés corrompt ainsi un peu plus le système des journalistes le rendant de plus en plus inaptes à sa vocation (c'est-à -dire défendre le peuple dont il est au service en démocratie). Le marché intègre des êtres humains censés défendre l'humanité de la manipulation, dans la manipulation elle-même.
Des sexualités minoritaires
Pour la psychiatrie, certains types de sexualité sont
considérés comme déviantes. C'est le cas du sadomasochisme, du voyeurisme, de l'exhibitionnisme.
Si la psychiatrie considère ces conduites sexuelles comme déviantes ce n'est pas pour rien.
Comment se fait-il alors que ces manœuvres déviantes soient régulièrement mises en avant par certains présentateurs de télé comme si elles étaient des conduites normales ?
C'est exactement par le même subterfuge, que les pervers entraînent leurs victimes dans leur conduites perverses, leur faisant croire « qu'il est normal de vivre ses fantasmes » « d'aller jusqu'au bout de sa sexualité » etc.
Alors que comme pour la guerre, les rares qui en reviennent sans séquelles psychologiques, sont les pervers narcissiques, suffisamment dépourvus de sensibilité, de morale, de sentiment de culpabilité, de regrets, de remords, pour vivre dans la perversion sans en être touché étant immergés naturellement dans celle-ci. Le pervers ne risque pas de détruire son image, car dans la perversion il est à son image ce qui n'est absolument pas le cas des personnes vulnérables et normalement névrosées entraînées dans ces pratiques démoralisantes (un névrosé à des fantasmes comme tout le monde mais il s'interdit à les mettre en acte).
Le risque est aussi grave pour les victimes de la perversion narcissique individuelle que pour les victimes d'un système pervers narcissique global.
Vidée de sa substance, vidée de son sens, au bord
de la dépression, et maintenu dans cet état par le pervers sadique pour jouir du spectacle, la victime finit par s'autodétruire.
Les risques pour la victime autrement dit pour le peuple
Si les grands pervers psychopathes comme Hitler finissent toujours par tuer l'objet qu'ils disent aimer (Hitler a conduit le peuple allemand jusqu'au suicide), les pervers narcissiques restent dans la légalité en maintenant leur victime en état de dépendance et de vénération, ils génèrent un manque perpétuel et un épuisement psychologique et physique afin de l'utiliser à leur seule fin et de la dépouiller en permanence.
C'est ce que fait le marché avec le peuple depuis qu'il est entré en toute-puissance (le début des années 90). Il stresse continuellement l'humanité naïve et vulnérable, la réduit à l'état d'esclave (la cohorte des ouvriers du monde qui travaille aujourd'hui pour un simple salaire de survie), la transforme en fan destiné à vénérer l'élite (pour donner au marché, une bonne image d'elle-même) et pousse ses plus sensibles vers les dépendances « jeux, sexe, drogue, consommation ».
De même que le pervers, efface l'image que la victime a d'elle-même pour mettre la sienne à la place, le système pervers (le marché) efface l'image que le peuple a de lui-même, pour mettre la sienne à sa place (c'est pourquoi il n'est plus question du peuple à la télévision depuis les années 90, l'élite du marché ayant pris toute la place).
2002
Inversion des rôles
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