Narcissisme

Hybris, l'intelligence grecque

L'esprit maître

Il y a la sexualité des gens qui s'aiment et la sexualité des gens qui ne s'aiment pas Houellebecq

Pour qualifier les sentiments violents qu'imposent les pulsions et l'orgueil, la philosophie utilise souvent l'image d'Hybris (ou Hubris).

Hybris dans la mythologie grecque est une divinité allégorique personnifiant une notion que l'on pourrait traduire par « démesure ». C'est un sentiment violent inspiré par les passions et auquel les Grecs opposaient la tempérance ou modération.

Avidité, thésaurisation, pouvoir

Les Grecs me semble t-il, ignoraient la notion de péché tel que le conçoit le christianisme. Pour les contemporains de Socrate et d'Aristote, l'hybris est la faute fondamentale. En commettant l'hybris, l'homme se rend coupable de vouloir plus que la part qui lui est destinée par la Moïra, le destin. Le châtiment pour cet orgueil, pour l'hybris, est terrible. C'est la némésis ou la « destructions ».

« Regarde les animaux qui sont d'une taille exceptionnelle : le ciel les foudroie et ne les laisse pas jouir de leur supériorité ; mais les petits n'excitent point sa jalouse. Regarde les maisons les plus hautes, et les arbres aussi : sur eux descend la foudre, car le ciel abaisse toujours ce qui dépasse la mesure. » Hérodote

Du passé au présent

Depuis la Grèce antique, le développement des interdits, du droit, de la loi, s'est bien sur multiplié et pratiquement tout ce qui permet aux psychismes démesurés d'abuser de leur congénères ou de notre écosystème tombe en principe sous le coup d'un interdit. Pourtant, il suffit d'écouter les infos, pour comprendre que les affres liés à la démesure, les violences déclinant de l'orgueil, n'ont pas disparu.

On pourrait même dire que la période industrielle (du XIXe à aujourd'hui) à laquelle nous appartenons, est particulièrement servie au niveau de la démesure avec un point culminant dans sa dernière partie, la mondialisation.

Libéré de son modérateur (le communisme), le libéralisme est entré dans la toute-puissance qui à laissé émerger une sorte d’excès d'orgueil, de narcissisme, d'agressivité, d'affirmation au dépens des plus faibles, dont sans doute la mondialisation avait besoin comme propulseur.

Ces "valeurs" ayant pris le pouvoir, elles se sont imposées comme modèles pour le plus grand nombre multipliant le narcissisme dans l'humanité et ses conséquences (violence accrue, insouciance envers les faibles et la planète, machisme, culte du corps, réduction de l'esprit et du spirituel)

Nous en sommes là en ce début de XXIe siècle, commençant à voir les dégâts de cette débauche d'énergie offensive et inconséquente dont les dominants font preuve depuis le début des années 90.

Rappelons le une nouvelle fois, les événements et les périodes de l'humanité ont toujours un sens et une raison que seul le recul permet de bien comprendre.

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