Baruch Spinoza
De l'amendement de l'intellect
Car je voyais que ces maux ne sont pas d'une telles conditions qu'ils se refusent de céder aux remèdes. Et quoi que ces intervalles, au début, fussent rares et ne durassent que très peu de temps, une fois pourtant que le vrai bien se fut fait de plus en plus connaître de moi, des intervalles furent plus fréquents et plus longs, surtout lorsque j'en vu que l'acquisition de l'argent, ou la lubricité ou la gloire, nuisent aussi longtemps qu'on les recherche pour elles-mêmes et non comme des moyens pour d'autres choses
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Je ne dirai ici que brièvement ce que j'entends par vrai bien, et en même temps ce qu'est le bien suprême.
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Mais comme la faiblesse humaine n'atteint pas à cet ordre par la pensée, et qu'en attendant, l'homme conçoit certaines nature humaine beaucoup plus ferme que la sienne, et qu'en même temps il ne voit pas d'obstacle à ce qu'il acquière une telle nature, il est incité à chercher des moyens qui le conduisent à une telle perfection : et tout ce qui peut être moyen d'y parvenir est appelé vrai bien; et le bien suprême est qu'il parvienne à jouir d'une telle nature avec d'autres individus, si faire se peut. Quand à savoir ce qu'est cette nature, nous le montrerons en son lieu : c'est bien sur la connaissance de l'union que l'esprit a avec la Nature tout entière.
Telle est donc la fin à laquelle je tends : acquérir une telle nature, et m'efforcer que beaucoup l'acquièrent avec moi; c'est à dire, il est aussi de ma félicité de m'appliquer à ce que beaucoup d'autres comprennent la même chose que loi, pour que leur intellect et leur désir conviennent tout à fait à mon intellect et à mon désir; et, pour ce faire, il est nécessaire de comprendre de la Nature autant qu'il suffit pour acquérir une telle nature; ensuite, de former la société telle qu'elle est à désirer pour que le plus possible d'hommes y parviennent le plus aisément possible.
(5 mars 2013)
Gotttfried Plouquet
Extraits de philosophes
Apulée, Aristote paraphrase, Aristote Nicomaque, Boutroux, Bergson, Boèce, Breton, Cicéron, Comte, Confucius, Coulanges, Cusa, Darwin, Descartes lettre à Christine, Descartes lettre à Élisabeth, |