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  • philosophies

Epokhê, conscience, Husserl

L'époché est-elle l'extase ?

Edmund Husser, Philosophe allemand, concepteur d'une nouvelle phénoménologie.  photographielL'opposition sujet / objet

L'objectivisme valorise essentiellement l'objet sans s'occuper des données subjectives (autrement dit des ressenties du sujet).
Le subjectivisme ramène tout à l'être ou au sujet sans chercher un point commun et extérieur de l'objet.

L'attitude phénoménologique dénonce l'opposition entre l'objet et le sujet. Elle cherche dans l'expérience une unité de sens antérieure à tout dualisme. Seulement, cette unité est impossible dans l'expérience courante. L'esprit de l'homme ordinaire baigne naturellement dans un océan de subjectivité, de constructions illusoires, de ressenties et de dualisme.

Le simple fait de nommer un objet (ceci est une table) pour pratiquer une expérience phénoménologique dite objective, rompt avec l'objectivisme et l'époché véritable. Une époché réalisée cesserait toutes réflexions, toute analyse de l'objet « table ». L'époché véritable correspond à l'état « d'extase » de « nirvana », état avec disparition effective de tout jugement de toute subjectivité.

Mais lorsque l'époché est effectivement réalisé, autrement dit lorsque l'expérimentateur est parvenu à suspendre absolument tout jugement, parce qu'il a atteint l'état d'extase, l'objet perd alors toute signification aux yeux de l'extatique. Le rapport entre l'extatique et l'objet est un rapport d'essence a essence, d'énergie à énergie, de chair à énergie... L'objet n'est plus une table ou une chose, il fait partie de l'environnement d'un sujet en extase, autrement dit d'un sujet dépourvu d'ego, donc d'un sujet dépourvu de sujet. Autrement dit, dans une époché est absolument réalisé, objet et sujet disparaît au profit de leur essence ou de leurs sensations.

Dans l'extase, l'objet perd toute signification pour l'extatique entièrement replié en lui-même pour jouir d'une sensation dans laquelle l'objet perd toutes ses caractéristiques formelles (une table n'est plus une table pour l'extatique mais un excitateur d'extase). Sous un certaine angle dont, cet état serait totalement subjectif dans la mesure où il concerne le pur ressenti d'un sujet (l'extatique) mais il ne s'agit pas d'une subjectivité au sens courant et péjoratif du terme, dans la mesure où l'extase annihile l'ego autrement dit le sujet personnel, particulier, individuel et intentionnel au sens d'un esprit qui porterait une « intention d'être conscient » de quelque chose. La subjectivité de l'extatique et une subjectivité d'essence. Le sujet représente alors l'essence des choses, l'énergie universelle, la conscience de l'esprit universel. Nous sommes en présence d'un état de conscience passive, sans intentionnalité, vraisemblablement dans le sens où l'entendait Husserl lorsqu'il écrit : « le mot intentionnalité ne signifie rien d'autre que cette particularité foncière et générale qu'à la conscience d'être consciente de quelque chose ».


Maintenant, si l'expérimentateur est dans un état de conscience « ordinaire » (autrement dit toute conscience hormis la conscience extatique) il se retrouve forcément devant la difficulté de devenir neutre face à l'objet dans la mesure où toute conscience subjective, toute conscience qui n'est pas dans un état extatique (seul état dans lequel la conscience est invariable stable et fixe) et forcément au contact de vécu, de le passer, d'une intention particulière. Je suis face à cette table dont la couleur marron m'attire, m'indiffère ou me repousse, pour telle ou telle raison qui n'appartienne qu'à moi.

Par l'époché, Husserl entend signifier le mouvement initial de la réduction, premier mouvement qui s'inscrit dans le prolongement de l'attitude sans présupposition. Il s'agit en effet littéralement de s'arrêter, c'est-à-dire d'interrompre le flux des pensées quotidiennes qui sont autant d'opinions ou de convictions, et de s'interroger sur leur prétention à la vérité, de dépister en chacune d'elles un préjugé qui s'ignore. Mais alors l'interrogation, l'examination du sens de ces jugements (autrement dit la phénoménologie husserlienne) même si elle est un plus dans la grande ascension de la philosophie vers la vérité, n'en est qu'une des étapes précédant cette vérité, car l'interrogation, l'examination des préjugés sont construits du même « bois » dont on fait les préjugés... Autrement dit, juger des présomptions entre dans le cadre des présomptions. L'époché est à elle-même sa propre fin écrit Nathalie Depraz

a suivre

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Edmund Husserl

Quiconque veut vraiment devenir philosophe devra « une fois dans sa vie » se replier sur lui-même.

Edmond Husserl